Sacha Nacht - Définition

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Introduction

Sacha Nacht est un psychanalyste français, né en 1900 en Roumanie et mort en 1977.

Sa vie

Sacha Nacht est né dans un milieu rural, en Roumanie, que la famille a quitté pour la ville. Il va ensuite à Paris en 1919 pour réaliser un vœu d'enfance, devenir médecin. Après, il se tourna vers la neurologie sous l'influence du Professeur Charles Foix. Bien que quelques ouvrages de psychanalyse aient alors été traduits en français, l'Hexagone restait très réticent à cette approche de troubles mentaux. Nacht se tourne ensuite vers la psychiatrie, parente pauvre de la médecine, et travaille comme interne à Sainte-Anne sous la direction du Professeur Henri Claude. Il se confronte alors aux limites de la neurologie" et dira : "c'est aux cadavres que l'on demandait une réponse au mystère de la folie, non à l'homme vivant". C'est l'époque où Magnan introduisait en psychiatrie la notion de dégénérescence, héréditaire ou acquise. À cette période, Nacht assiste à une représentation d'une pièce de Henri-René Lenormand: "Les mangeurs de rêves" et qu'il s'intéresse à la psychanalyse. Il y avait alors trois psychanalystes à Paris : Eugénie Sokolnicka, René Laforgue et Rudolph Loewenstein. C'est avec ce dernier qu'il fera sa psychanalyse, qui a duré deux ans et demi. Il a dirigé de 1931 à 1939 le premier "Laboratoire" de psychanalyse et de psychothérapie qui avait été promu par le Pr H. Claude. Dans cette période il a aussi fait une brève tentative de psychanalyse avec Sigmund Freud, échouée à cause des barrières linguistiques. Rentré à Paris, il reprend une psychanalyse avec Heinz Hartmann.

Il a fréquenté les milieux littéraires et artistiques qui étaient plus réceptifs à la psychanalyse que les facultés de médecine. Après la guerre, la clandestinité et la résistance, Nacht revient à Paris et le groupe se reforme, autour des psychanalystes non-exilés et de Marie Bonaparte. La Revue française de psychanalyse reparaît après l'interruption due à la guerre. En 1949, Sacha Nacht devient président le Société psychanalytique de Paris, le nombre de psychanalystes formés et en formation s'agrandit ainsi que les conflits internes. Jacques Lacan, dont il avait été très proche, quitte la SPP et avec Daniel Lagache, ils créent la Société française de psychanalyse. Nacht a été très actif dans ces véritables combats, contre Lacan et la dérive de ses pratiques, sur la formation, pour une médicalisation de la pratique de la psychanalyse, etc.

C'est après une carrière particulièrement active et mouvementée et une maladie qu'il est mort en 1977. Il a écrit de nombreux articles et livres. On lui reconnait de grandes qualités de clinicien et de formateur. Il était plus discuté comme théoricien et vraiment controversé comme Président de la SPP et l'API.

Bibliographie de

  • "De la pratique à la théorie psychanalytique, PUF, Paris, 1950.

Citation

En introduction à la XIIIème congrès des psychanalystes des langues romanes en 1950: L'application de la psychanalyse à la criminologie ouvre des perspectives nouvelles à celles-ci : la conduite du délinquant et celle du criminel, la motivation du délit, voire du crime, la notion de responsabilité et par voie de conséquence la sanction qu'elle implique, tout cela s'éclaire d'un jour nouveau à la lumière de l'expérience psychanalytique. En faisant passer la psychiatrie de l'observation macroscopique à l'observation microscopique, en montrant qu'il n'y a pas de cloison étanche entre un comportement normal et un autre dit anormal, entre une conduite sociale et une conduite anti-sociale et qu'il n'y a là qu'une différence de degré et non d'essence, la psychanalyse devait forcément bouleverser bien des notions classiquement admises en matière de criminologie. En effet, si l'on reconnaît l'autenthicité éthiologique des traumatismes subis dans l'enfance, si l'on démontre comme nous le faisons que telle conduite anti-sociale peut-être une réponse inadaptée à un complexe de frustration, par exemple, comment dès lors considérer tel sujet comme entièrement responsable alors qu'on déclare irresponsable, par contre, un paralytique général ? En quoi celui chez qui le fait d'avoir été mal nourri ou mal aimé dans l'enfance a provoqué ce que l'on pourrait considérer des « lésions psychiques » serait-il coupable, alors que celui qui a été contaminé par la syphilis ne l'est pas. Pourquoi l'un irait en prison l'autre à l'asile ? (...) En vérité, la place de l'un et de l'autre de ces délinquants ne devrait ni à l'asile ni en prison mais à l'asile - prison qui permettrait à la société de se garantir contre de nouvelles agressions, tout en l'obligeant à soigner au lieu de punir. Extraits in Le temps qui passe, Alain de Mijolla, Le Carnet/psy n° 135, mai 2009.
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