Pour les chrétiens, le Saint-Sépulcre est le tombeau du Christ, c'est-à-dire l'édicule (maintenant englobé dans l'église du Saint-Sépulcre) construit sur la grotte où, selon certaines traditions chrétiennes, le corps de Jésus de Nazareth aurait été déposé après avoir été descendu de la croix à Jérusalem.
La crucifixion, la mise au tombeau et la Résurrection sont les ultimes étapes de la passion du Christ. Les quatre Évangiles indiquent que le lieu se situait « hors des murs », « près d'une route » et « proche de la ville » (Jn 19:20), « sur le Golgotha », appelée aussi « Lieu du Crâne » (Mt 27:33, Mc 15:22, Lc 23:22 et Jn 19:17), qui était auparavant un « jardin ». (Jn 19:41) Le Christ a de plus été mis dans un « tombeau neuf » (Jn 19:41, Lc 23:33 et Mt 27:59) qui se situait « non loin de là ».
À l'heure actuelle, elle est vénérée par de nombreux croyants comme étant le lieu où le corps de Jésus de Nazareth a été enseveli avant qu'il ressuscite. Aujourd'hui, le tombeau est enfermé dans un édifice en marbre appelé Édicule.
Suivant les récits d'Eusèbe de Césarée, hagiographe de l'empereur Constantin, et Socrate le Scolastique, écrivain du Ve siècle, l'endroit aurait déjà été considéré comme le lieu de la crucifixion et de sépulture de Jésus de Nazareth et tenu en vénération par la communauté chrétienne de Jérusalem avant les fouilles et la construction d'une église (la première datant de 335). La communauté se serait toujours rappelé du lieu, même lorsque le site fut recouvert par le temple d'Hadrien.
Eusèbe de Césarée insiste en particulier sur la découverte du tombeau : « Il est offert à tous ceux qui viennent pour en être les témoins visuels, une preuve claire et visible du miracle dont ce lieu a été la scène » (Vie de Constantin, Chapitre XXVIII).
L'archéologue Martin Biddle de l’Université d'Oxford a avancé une théorie selon laquelle l’expression « preuve claire et visible » pouvait être liée à un hypothétique graffiti « c'est le Tombeau du Christ », inscrit dans la roche par des pèlerins chrétiens avant la construction du temple romain. Des graffiti anciens semblables sont toujours visibles dans les Catacombes de Rome ; ils indiquent notamment les tombeaux de saints particulièrement vénérés.
A partir du XIXe siècle, un certain nombre d'érudits ont contesté le fait que le Saint-Sépulcre puisse être le site réel de la crucifixion de Jésus et de son inhumation. Ils soutinrent que l'église se situant à l'intérieur des murailles ne pouvait être le lieu de ces événements que les textes bibliques (par ex. He 13,12) placent à l'extérieur des murs.
Le matin après son arrivée à Jérusalem en 1883, le général Charles Gordon identifia un tombeau dans une paroi rocheuse d’une région cultivée, à l'extérieur des murs. Il le considéra comme le site le plus probable de l'ensevelissement de Jésus. Il suggéra ainsi le jardin de la Tombe, situé au nord du Saint-Sépulcre dans les environs de la Porte de Damas et datant de la période de l'Empire byzantin. Cela correspondrait à la description de Jean (19:41) : « Or il y avait un jardin au lieu où il avait été crucifié, et dans ce jardin un tombeau neuf ». Cette hypothèse est aujourd'hui écartée.
Dans le jardin, on peut trouver un rocher escarpé qui contient deux grandes cavités qui ressemblent étrangement à des yeux de tête de mort.
Ce lieu est habituellement appelé le Jardin de la Tombe afin de le distinguer du Saint-Sépulcre. Il reste toujours un lieu de pèlerinage (habituellement pour les protestants) pour ceux qui doutent de l'authenticité de l'Anastasis et/ou bien pour ceux qui n'ont pas la permission de se recueillir dans l'église.
L'archéologie démontre que la ville a connu trois extensions au « nord ». Elles ont donné lieu à autant de remparts successifs. Ces enceintes étaient encore visibles en l'an 70. Flavius Josèphe en témoigne et les décrit avec précision. Le premier rempart fut construit par le roi Ezéchias, à la fin du VIIIe siècle av. J.-C.. Le second a été construit par les Asmonéens dans la deuxième moitié du IIe siècle av. J.-C..
La troisième muraille a été étendue par Hérode Agrippa Ier en 41–44 et entoura seulement le site du Saint-Sépulcre, alors qu’à la même époque les jardins environnant évoqué dans le Nouveau Testament auraient dû y être intégré aussi. Ainsi le Saint-Sépulcre pourrait bien s'être trouvé à l'extérieur des remparts, au temps de Jésus.
L'archéologie confirme cette théorie depuis assez longtemps : le Saint-Sépulcre était bien à l'extérieur des premier et deuxième remparts. Son secteur était le lieu d'exploitation de carrières depuis le VIIIe siècle av. J.-C. et fournissait la pierre pour bâtir Jérusalem. On extrayait les blocs de pierre par paliers. Dans les parties abandonnées des gisement d'exploitation, on creusait des tombeaux. Ces données archéologiques ne contredisent pas les indications néotestamentaires.
Dan Bahat, ancien archéologue de la ville de Jérusalem : « Nous ne pouvons pas être absolument certains que le site de l'église du Saint-Sépulcre est bien le site de la tombe de Jésus, mais nous n'avons aucun autre lieu qui puisse affirmer des arguments contraires de poids et nous n'avons vraiment aucune raison de rejeter l'authenticité de l’endroit. » (Bahat, 1986)