Simula (Simple universal language) a été créé en 1962 sous la dénomination Simula I par Ole-Johan Dahl et Kristen Nygaard à partir d'Algol 60. Le langage évolua en 1967 sous le nom de Simula 67 en implantant le premier le modèle de classe de Hoare (Record Class, Hoare 1965). Il est donc le premier langage à classes et donc le père de tous les langages à classes tel que Smalltalk, C++ Java, ou encore Eiffel. Il inspira Dan Ingalls dans la conception de Smalltalk qui introduisit la programmation orienté objet. C'est la raison pour laquelle Simula est souvent considéré comme le premier langage orienté objet alors que ce paradigme est né bien après Simula 67 dans les années 1970 par Alan Kay.
Simula a été développé dans les années 1960 au Norwegian Computing Centre d'Oslo, initialement par Ole-Johan Dahl et Kristen Nygaard. Syntaxiquement parlant, c'est un sur-ensemble d'Algol, qui ajoute à celui-ci les concepts, aujourd'hui familiers, des langages à classes comme C++ Java ou autres et de la simulation discrète.
Simula n'a jamais été un simple langage universitaire, puisqu'il a été utilisé pour des applications industrielles jusqu'à aujourd'hui, mais son influence historique est considérée comme plus importante que les applications qui auraient pu être développées avec lui.
Par Simula on entend généralement Simula-67, c'est-à-dire la version de 1967, alors que la version précédente datait de 1962 : Simula I.
Toutes les constructions qui permettront plus tard la construction de langages facilitant la programmation orientée objet sont d'ores et déjà présents dans Simula 67, qui les inaugure (polymorphisme, encapsulation, etc.) et qui alliait de surcroît la clarté syntaxique de l'Algol :
Cette liste succincte permet de prendre conscience de la percée conceptuelle opérée par Simula en 1967.
Comme son nom l'indique, en plus de constituer un langage de programmation généraliste, Simula a été conçu de façon à contenir des bibliothèques de classes offrant un support de concepts spécifiques à la simulation discrète. La classe Process, héritant de Simulation permettait ainsi à l'utilisateur d'hériter pour ses propres classes de simulation du comportement de base d'un processus pouvant s'exécuter en mode dit « quasi-parallèle », à l'aide du concept de coroutine.
Une coroutine est une routine à plusieurs points de sortie et qui, à chaque ré-entrée du flot d'exécution dans celle-ci lors d'un appel à l'instruction Resume, reprend son exécution à la dernière instruction où le flot l'avait précédemment quitté lors d'un appel à l'instruction Detach. Le point d'exécution est stocké dans le LSC : Local Sequence Counter.
Pour clarifier le propos, le programme suivant produirait l'affichage indiqué plus bas :
Begin Ref(TwinProcess) firstProc, secondProc; Class TwinProcess(Name); Text Name; Begin ! Initial coroutine entry (creation) Ref(TwinProcess) Twin; OutText(Name); OutText(": Creation"); OutImage; ! First coroutine exit Detach; ! Second coroutine entry OutText(Name); OutText(": Second coroutine entry"); OutImage; ! Second coroutine exit: switch to the twin's coroutine Resume(Twin); ! Last coroutine entry OutText(Name); OutText(": Last coroutine entry"); OutImage; Resume(Twin); End; Begin firstProc:- New TwinProcess ("1st Proc"); secondProc:- New TwinProcess ("2nd Proc"); firstProc.Twin:- secondProc; secondProc.Twin:- firstProc; OutText("Starting"); OutImage; Resume(firstProc); OutText("End"); End; End;
Affichage :
1st Proc: Creation 2nd Proc: Creation Starting 1st Proc: Second coroutine entry 2nd Proc: Second coroutine entry 1st Proc: Last coroutine entry 2nd Proc: Last coroutine entry End
La bibliothèque de simulation discrète permettait de gérer la file des processus au moyen d'instructions dédiées (Activate, Passivate, Hold, etc.)