Des vestiges de ces reptiles sont associés aux activités humaines dans le monde et ont souvent accompagné les rites funéraires. La tortue imbriquée est retrouvée dans des représentations anciennes comme les peintures, les statuettes, les sculptures, les poteries, les pièces de monnaie, les hiéroglyphes, les poèmes, les légendes et les mythes. C'est sûrement l'espèce de tortue marine qui a le plus subi la prédation humaine.
Cette espèce de tortue est surtout mangée au Japon et en Chine même si la viande, et surtout la peau, s'est fréquemment avérée toxique. Cette pratique, y compris pour la tortue imbriquée, est attestée depuis au moins le Ve siècle av. J.-C.. L'usage de l'écaille de tortue imbriquée est attesté entre la Chine et la Rome antique. L'écaille de tortue est une des marchandises citées dans Le Périple de la mer Érythrée du Ier siècle.
En raison des pratiques de chasse à la tortue pour la consommation, pour la médecine traditionnelle, pour les écailles et la confection de parfums et de produits de beauté (japonais), elle est devenue une espèce rare. En outre, il faut ajouter le ramassage massif des œufs, les conséquences de la pêche (comme la prise dans les filets de pêche) et de la dégradation de l'environnement en général (dégradation de la qualité de l'eau et ingestion de sacs plastiques qui provoquent des occlusions intestinales).
Une seule tortue produit entre 0,75 et 1,5 kilogramme d'écailles avec un rendement moyen d'environ un kilogramme. L'écaille présente des couleurs chaudes et, dans les mains d'artisans habiles, elle peut être soudée, moulée, découpée et sculptée.
Les Japonais appellent les écailles de tortue bekko, les Chinois les nomment tai mei. La tortue a été utilisée pour décorer de nombreux objets, pour faire des pendentifs, des bagues, et tout objet personnel allant jusqu'à la fabrication de montures de lunettes. Le prix actuel de certains objets en écaille en font l'un des produits d'animaux les plus précieux. L'industrie du bekko reste active au Japon, mais en principe, continue sur les stocks d'écailles existants puisqu'il y est interdit d'exploiter des écailles d'animaux tués après la signature de la convention de 1992.
On sait que la tortue imbriquée a quasiment disparu d'Afrique de l'Est dès la fin du XIXe siècle. Plusieurs auteurs ont fait part de la raréfaction de cette espèce à Madagascar depuis les années 1930. Les prélèvements commerciaux et le commerce à grande échelle ont débuté dans les années 1950 et 1960. Identifiée comme menacée depuis 1968 par l'UICN, la population d'Atlantique Nord est immédiatement protégée en étant inscrite dans l'annexe I de la CITES à la signature de la convention de Washington (CITES) de 1975. La population du pacifique est inscrite en annexe II mais passe en annexe I dès 1977. Dès lors, elle est légalement protégée et par conséquent tout sous-produit obtenu à partir de cette tortue est interdit à la vente. Cependant le commerce massif continue, d'ailleurs le Japon en a importé 640 kilogrammes entre 1966 et 1986. Son statut passe à "en danger" en 1982. En 1983, les seules populations stables connues se trouvaient au Moyen-Orient et au nord-est de l'Australie. En 1986, puis en 1988, l'UICN signale une aggravation de la situation. Le Japon continue à importer environ de 1985 à 1990 2,7 tonnes en moyenne jusqu'en 1992 où il en importe 175 kilogrammes. En 1989, un rapport décrit une situation préoccupante en Atlantique Nord, où les populations d'E. imbricata sont partout menacées. En 1992, un règlement a pu être négocié, notamment avec le Japon qui supprime le commerce massif. Cependant, les populations continuent à diminuer, et en 1994 l'UICN signale de nouveau une aggravation. En 1996, la tortue est cette fois considérée en danger de disparition.
Le trafic cependant continue. Les plus belles écailles de tortue, les plus rares aussi, proviennent de la tortue imbriquée. Ce qu'aujourd'hui les magazines de mode présentent comme de l'« écaille de tortue » est en fait du plastique teinté. Le commerce de l'écaille de tortue véritable, toujours convoitée par quelques initiés, est restreint ou interdit mais malheureusement pour la survie de l'espèce, toujours actif.
Si la tortue imbriquée est protégée par le United States Fish and Wildlife Service depuis les années 1970, l'Indonésie, Haïti, Cuba ne respectent pas les recommandations de la CITES, tandis que d'autres pays ferment les yeux. On sait qu'un trafic de carapaces se déroule dans la région des Caraïbes, en Colombie et au Venezuela. Les très rares tortues survivantes en Atlantique, comme à Sao Tomé, continuent d'être pêchées et leurs carapaces vendues aux touristes.
Or d'après le CITES :
« D'après des études récentes, les tortues imbriquées ont été décimées tant à l'échelle mondiale que dans les Caraïbes. Cependant, certaines indications donnent à penser qu'en prenant certaines mesures de conservation – notamment la protection des plages de ponte – sur plusieurs décennies, il serait possible d'augmenter le nombre annuel de tortues reproductrices (populations pondeuses). »
La tortue imbriquée est en France concernée par un plan de restauration des tortues marines des Antilles françaises (le plan local et régional qui concerne aussi d'autres tortues Marines des Antilles Françaises (tortue verte, tortue luth, tortue caouanne, tortue olivâtre). Ce plan est subdivisé en :
Depuis les années 1970, quelques élevages marins de tortues comme Kélonia, à la Réunion, ont été créés. Cela inclut des fermes intégrant des tortues imbriquées. Cependant, ces élevages sont contestés. Leurs objectifs sont quadruples :
Le quatrième point est le plus controversé car en favorisant un commerce légal, il entraîne nécessairement un trafic parallèle de carapace de tortue sauvage. D'autre part, il est très difficile de contrôler si les œufs sont des œufs de nids sauvages pillés ("ranch") ou obtenus suite l'accouplement d'adultes déjà en captivité ("ferme").
Ces élevages se font généralement en bassin fermé, toute tentative en bassin ouvert ayant échoué. Leur alimentation est habituellement très pauvre en calories, ce qui entraîne une croissance naturelle lente. Or, ceci va à l'encontre de l'intérêt des éleveurs. Cette alimentation est de plus impossible à reproduire en captivité, par conséquent elle est modifiée en étant enrichie en protéines, ce qui entraîne une accélération de la croissance des tortues. L'eau est également chauffée pour accélérer leur métabolisme et leur croissance. Enfin, les juvéniles imbriqués sont très agressifs les uns envers les autres. Si ces projets sont jugés nécessairement non rentables en raison des coûts liés à l'entretien des bassins, à la surveillance médicale pour toutes les autres tortues, seuls ceux de la tortue imbriquée pourraient s'avérer économiquement viables en raison de la valeur du bekko. L'absence de certitudes quant à l'effet d'un relâcher et la possibilité de provoquer des épidémies dissuadent les gouvernements de soutenir ces initiatives qui ont cessé les unes après les autres.
La tortue imbriquée est représentée sur le dos des billets de 20 Bolívar vénézuélien de 2008 et de 2 réal brésilien de 2001.