| ||||
---|---|---|---|---|
Caractéristiques de l’accident | ||||
Date | 10 juin 1990 | |||
Type | Décompression explosive | |||
Site | Près de Didcot, Angleterre | |||
Passagers | 81 | |||
Membres d’équipage | 6 | |||
Morts | 0 | |||
Blessés | 2 | |||
Survivants | 87 | |||
Caractéristiques de l’appareil | ||||
Type d’appareil | BAC 1-11 | |||
Compagnie | British Airways | |||
Nº d’identification | G-BJRT | |||
modifier |
Le vol 5390 était un vol affrété par British Airways sur un Bac 1-11 pour effectuer la liaison entre Birmingham, en Angleterre, et Malaga, en Espagne. Le 10 juin 1990, la perte en plein vol d'un pare-brise du cockpit entraina une décompression explosive et éjecta partiellement le commandant de bord, obligeant le copilote à effectuer un atterrissage d'urgence à Southampton, le commandant de bord se trouvant partiellement accroché hors du cockpit. L'accident ne fit que 2 blessés (le commandant de bord et un steward) parmi les 81 passagers et 6 membres d'équipage.
L'avion était un BAC 111-528FL construit en 1977 (numéro de série BAC 234) et immatriculé G-BJRT.
Au moment de l'accident, il totalisait 37 724 heures de vol.
L'appareil avait décollé normalement à 7h20, heure locale. Le pilote aux commandes était le copilote. À 7h33, alors que l'avion se trouvait à 17 300 pieds, il y eut une soudaine détonation puis la formation d'un nuage de condensation dans toute la cabine.
Le pare-brise gauche venait d'être arraché du cockpit, provoquant une décompression explosive. La violence du courant d'air arracha la porte de séparation entre le cockpit et le reste de l'appareil. Le commandant de bord, qui s'était détaché de son siège, fut aspiré à l'extérieur, mais par miracle, il ne fut pas éjecté complètement, ses pieds s'étant pris dans les commandes. La moitié de son corps se retrouva néanmoins projeté sur le cockpit, à l'extérieur de l'appareil alors à plus de 700 km/h et avec un air raréfié à moins 17 degrés. Ses jambes bloquèrent pendant de longues minutes le manche de commande en position de piqué. Le copilote, choqué, avec un air rentrant à plus de 700 km/h dans la cabine, un brouillard de condensation et un début de manque d'oxygène tenta de reprendre le contrôle de l'avion alors en piqué.
L'un des stewards, Nigel Ogden, découvrit la scène et se précipita sur le commandant pour le retenir et tenter de le ramener à l'intérieur. La force du vent était telle que, même à deux, les stewards ne purent faire rentrer le corps du commandant dans le cockpit. Ils se relayeront jusqu'à la fin pour l'empêcher d'être aspiré. Le premier steward dégagea le manche à balai, le second steward entré dans la cabine ayant eu le réflexe de dégager la porte brisée qui se trouvait sur une partie du tableau de bord.
Lorsque le copilote put reprendre le contrôle de l'avion, il continua à faire descendre d'urgence l'avion vers le niveau de vol 110 pour éviter la circulation aérienne très dense au-dessus de ce niveau et retrouver un niveau d'oxygène acceptable, il réenclencha le pilote automatique puis lança un appel de détresse.
En raison du bruit occasionné par l'air s'engouffrant dans le cockpit, le copilote ne pouvait rien entendre des réponses des contrôleurs. C'est seulement après avoir réduit la vitesse de l'avion qu'il put enfin dialoguer avec les aiguilleurs aériens et demander un atterrissage d'urgence.
Bien que tous pensaient que le pilote était mort, les stewards ont décidé (sur ordre du copilote d'après le reportage Danger dans le ciel) de continuer à le maintenir par les jambes, dans l'avion ce qui d'ailleurs a peut-être évité des problèmes encore plus graves, puisque l'éjection de son corps aurait pu entraîner des dommages au réacteur de queue ou à la dérive.
Les contrôleurs aiguillèrent le copilote vers l'aéroport le plus proche, Southampton, que celui-ci ne connaissait pas. Ce qui ne l'empêcha pas de réaliser un brillant atterrissage à vue sur la piste 02 à 7h55, malgré une courte longueur de piste de 1800 m (au lieu de 2500 m) et un surpoids très important, l'avion qui venait de décoller étant chargé en kérosène.
Les services d'urgence firent débarquer les passagers et récupérèrent le corps du commandant. À la surprise générale, celui-ci était toujours vivant et reprit conscience à l'hôpital. Il souffrait d'une importante hypothermie, de gelures, de contusions, de fractures au bras droit, au pouce gauche et au poignet droit. Un des stewards, Nigel Ogden, était blessé au bras. Aucun autre passager ou membre d'équipage n'était blessé. Le commandant de bord recommença à piloter six mois après cet incident.