La vitesse de détonation de l'acide picrique est de 7650 m/s à sa densité maximale obtenue par compression. Sec, il est plus sensible aux chocs et aux frottements qu'additionné d'eau (on dit que l'eau le "flegmatise"), mais un peu moins que le TNT et beaucoup moins que l'hexogène ou la penthrite. C'est un des explosifs secondaires les plus stables. Il est encore plus stable s'il est recristallisé après fusion. Mais, pour des raisons de sécurité, son transport s'effectue sous forme humide (30% ou plus d'H2O), et les laboratoires qui l'utilisent le conservent également ainsi, toujours dans des contenants en verre (pas en cristal, qui contient du plomb, ni en métal, car cet acide peut former avec certains métaux, notamment le cuivre, des sels (picrates), explosifs et instables, particulièrement dangereux).
Au Canada, il est classé comme "dangereusement réactif" au titre du classement SIMDUT (Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail).
Les impacts globaux de l'acide picrique sur l'environnement (champignons, flore, faune, bactéries..) ne semblent pas avoir été très étudiés. Cet acide est le principal explosif (mélinite) des millions d'obus non explosés de la première guerre mondiale, pour partie récupérées après guerre, mais souvent immergées en mer. Il est susceptible de contaminer l'environnement, au XXIe siècle quand ces obus seront suffisamment corrodés. Outre le risque toxique et écotoxique, existe un risque d'explosion suite à la formation de picrates. Or de l'acide picrique peut être présent dans des armes chimiques non explosées ou dans des munitions stockées à proximité de ces dernières.