Affaire Louis Mailloux - Définition

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Caraquet après l'affaire

Plus d'un siècle après l'Affaire, les propos de Frank McKenna et de Jane Barry ont choqué la population.

James Blackhall quitta Caraquet pour Montréal peu de temps après les émeutes. La population continua à faire affaire avec Robert Young. Son fils Frederick T. B. Young, son petit-fils Frederick G. et Doug Young, un autre descendant, furent tous élus au parlement provincial ou fédéral.

La rue sur laquelle est survenue la fusillade se nomme maintenant rue des Patriotes. La maison d'André Albert n'existe plus, mais le monument Hommage aux Patriotes a été inauguré à cet endroit en 1986. Il consiste en une stèle de granite flanquée de deux drapeaux acadiens et porte l'inscription « HOMMAGE AUX PATRIOTES – ICI, le 27 janvier 1875, un groupe de patriotes dont Louis Mailloux, se sont insurgés contre l'application de la loi King qui interdisait l'enseignement de la religion à l'école ». Une rue du quartier Le Bouthillier, d'où venaient la plupart des pêcheurs de Caraquet et protagonistes dans les émeutes, est nommée en l'honneur de Louis Mailloux. L'école secondaire de la ville porte aussi son nom.

En 1997 eurent lieu les émeutes de Saint-Sauveur et Saint-Simon, où une manifestation de parents contre la fermeture de leur école fut violemment réprimée par la Gendarmerie royale du Canada. Jane Barry, Solliciteur général du Nouveau-Brunswick, déclencha ensuite un tollé en affirmant à l'Assemblée législative que les habitants de la péninsule acadienne ont l'habitude d'obtenir ce qu'ils veulent par la violence, en faisant en partie allusion aux émeutes de Caraquet. Le conseil municipal de Caraquet lui demanda de présenter des excuses publiques. Le premier ministre Frank McKenna avait déjà affirmé qu'«il y a une histoire de rébellion ou de violence dans la Péninsule acadienne lorsque les choses ne vont pas selon leurs désirs.». En 2007, le député Paul Robichaud présenta un projet de motion d'excuses à l'Assemblée législative. À la demande du ministre de l'Éducation, Kelly Lamrock, le texte fut amendé pour retirer toute référence à la présentation d'excuses ainsi qu'à Frank McKenna et Jane Barry.

Rôle de la presse

Le News, l’Advance, et le Telegraph, des journaux anglophones et protestants, se portèrent à la défense du gouvernement. The Morning Freeman, un journal anglophone destiné aux Irlandais catholiques et Le Moniteur acadien prirent quant à eux la défense des habitants de Caraquet. The Morning Freeman appartenait à Timothy Anglin, député de Gloucester au début de la Question des écoles du Nouveau-Brunswick. Son journal était encore plus combatif que Le Moniteur acadien.

Historiographie

De nombreux articles et livres ont été écrits sur la question des écoles du Nouveau-Brunswick, mais peu s'intéressent précisément à l'affaire Louis Mailloux.

Dans Un tribut à la race acadienne, les premiers mémoires publiés en Acadie en 1928, le député Onésiphore Turgeon écrit un chapitre sur l'affaire. William Francis Ganong en glisse quelques mots dans ses deux articles intitulés History of Caraquet and Pokemouche et publiés en 1907. Corinne Albert-Blanchard traite de la question en 5 pages dans Caraquet : Quelques bribes de son histoire (1967). Par contre, J. Antonin Friolet en fait 9 pages dans Caraquet : Village au soleil (1978) alors que Clarence LeBreton et Bernard Thériault font de même en 1981 dans Caraquet 1961-1981 : du plus long village du monde à la plus longue rue des maritimes.

En 1992, après cinq ans de recherches, Clarence LeBreton publie un livre intitulé L'affaire Louis Mailloux. Le livre fut critiqué pour sa présentation et ses fautes d'orthographe tandis que des gens contestèrent certains faits historiques décrits. Malgré la volonté de l'auteur, l'éditeur décida finalement de le retirer du marché. Clarence LeBreton dut plus tard démissionner de son poste de professeur au campus de Shippagan de l'Université de Moncton. Les Éditions de la Francophonie rééditèrent le livre le 26 juillet 2002, sous le titre La révolte acadienne, à l'occasion de la Fête nationale de l'Acadie. Le texte fut corrigé et LeBreton en profita pour ajouter des documents. L'éditeur Denis Sonier affirma à ce sujet « C’est un livre trop important, d’une richesse au niveau de l’histoire, pour être oublié. ». Le livre connut un certain succès et fut vendu au Nouveau-Brunswick et dans 60 librairies du Québec ainsi qu'à Paris.

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