Déterminons l'ensemble des endomorphismes dans un cas simple, celui de l'anneau A considéré comme un module sur lui-même. Un tel module est noté ici AA. Une définition préalable est nécessaire :
On dispose alors de la propriété suivante :
Ce qui revient à dire que les endomorphismes correspondent à l'anneau opposé de A.
En effet, si φ est un endomorphisme, il est entièrement déterminé par l'image de 1. En effet, si a est un élément de A, alors son image est égal à a. φ(1), l'égalité suivante permet de conclure :
La structure d'anneau des endomorphisme est général aux algèbres, dans le cas d'une algèbre simple, le lemme de Schur indique que l'endomorphisme est soit nul, soit inversible ce qui démontre la propriété suivante :
Dans le cas où l'algèbre simple est défini sur un corps commutatif algébriquement clos, les seuls automorphismes sont les homothéties.
Cette égalité s'écrit aussi : dim HomKL(L, L) = 1. Cette égalité signifie que l'algèbre sur le corps K des endomorphismes de L en tant qu'algèbre est de dimension 1.
Soit l un élément de L non nul, on utilise la définition et de la proposition suivante :
Soit a un élément de l'idéal annulateur de l. L'homothétie de rapport a possède un noyau non nul, le lemme de Schur indique alors que cette homothétie est l'application nulle. L'élément a annule tout élément de L, les annulateurs des différents éléments non nuls de L sont donc tous égaux. Cette propriété montre aussi que l'ensemble des éléments annulant l est un idéal à droite. Si b est un élément de A, alors b.a.l = b.0 = 0, l'annulateur est donc aussi un idéal à gauche. Montrons enfin qu'il est maximal, pour cela il suffit de remarquer que tout élément hors de l'annulateur est inversible. C'est encore une conséquence directe du lemme de Schur. Il est donc inutile de considérer le cas d'une algèbre simple sur un anneau, il suffit d'étudier celui d'une algèbre simple sur un corps, en général gauche.
Ce quotient est composée d'éléments qui s'identifient à des homothéties inversibles, ce sont donc bien des endomorphismes. Une algèbre simple sur un corps est la donnée d'un anneau L simple et d'un sous-corps du corps de l'opposé de l'algèbre des endomorphismes de L. Pour cette raison, seules les algèbres simples sur un corps sont étudiées.
Une algèbre semi-simple est aussi un module semi-simple. En conséquence, une telle structure hérite directement de propriétés:
Les conséquences s'appliquent aussi aux algèbres :
Les démonstrations se trouvent dans l'article associés.
Le lemme de Schur est un lemme technique explicitant la nature des morphismes entre une algèbre semi-simple et une algèbre simple. Il est à la fois simple à exprimer et à démontrer, cependant ses conséquences sont aussi nombreuses que profondes. Ici L désigne une algèbre semi-simple et S une algèbre simple sur A.
La structure d'un morphisme d'algèbres semi-simples est donc aisée à comprendre, elle correspond à une somme directe d'automorphismes de sous-algèbres simples et de morphisme nul.
La décomposition d'une algèbre semi-simple en sous-algèbres simples n'est pas unique, pour obtenir une décomposition canonique, il est nécessaire de considérer la relation d'équivalence entre les sous-algèbres simples donnée par les isomorphismes. Deux algèbres simples sont en relation si et seulement s'il existe un isomorphisme de module entre elles. Soit Ni la somme des sous-algèbres d'une classe donnée. La décomposition suivante est canonique :
Si une algèbre L ne contient que des sous-algèbre simples isomorphes deux à deux, alors l'algèbre L est qualifiée d'isotypique.
Le théorème d'Artin-Wedderburn énoncé ci-dessous, permet d'aller plus loin dans la compréhension de la structure.