Amazone de Porto Rico - Définition

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Population et répartition

Répartition historique de l’Amazone de Porto Rico en rouge et la répartition actuelle en vert.

La répartition précise de l’espèce avant l’arrivée des colons espagnols est mal connue, du fait d’un manque de données de cette époque et de l’extermination de la peuplade indigène des Tainos, mais il semble que l’amazone de Porto Rico était à l’époque très courante et largement répandue. L’espèce pourrait avoir également existé sur certaines îles voisines comme Antigua, Barbuda ou les îles Vierges. Les estimations du nombre d'individus de cette espèce à cette époque varient énormément. Certains spécialistes pensent qu’ils étaient plus d’un million, tandis que d’autres suggèrent qu’il s’agissait d’une population plus modeste de 100 000 individus. Durant les 150 premières années d’occupation espagnole, la population humaine sur l’île est très peu importante et, en 1650, alors que l’île compte 880 habitants, l’espèce est encore abondante dans l’archipel. Après 1650, la population de l’île augmente de manière exponentielle et, au XVIIIe siècle, la population d’Amazone de Porto Rico commence à être affectée. Heinrich Moritz Gaede, un naturaliste allemand, déclare en 1836 que la population a fortement décliné. Toutefois, en 1864, l’ornithologue britannique Edouard Cavendish Taylor note que les perroquets sont encore communs aux abords de la capitale de l’île, San Juan.

Au départ, l’activité humaine ne menace pas réellement l’Amazone de Porto Rico. Les Tainos chassent ce perroquet mais sans effet significatif sur sa population. Toutefois, durant les deux derniers siècles, plusieurs éléments ont conduit à une diminution drastique du nombre de perroquets : le développement de l’agriculture, la construction de routes et d’installations hydroélectriques et l’adoption de jeunes amazones comme animaux de compagnie. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la plupart des forêts vierges portoricaines, l’habitat principal de l’Amazone de Porto Rico, sont rasées pour permettre le développement de l’activité agricole à travers la production de sucre, coton, maïs et riz. Les amazones commencent rapidement à utiliser ces cultures comme ressources alimentaires, et deviennent alors des nuisibles qui sont parfois tués par les agriculteurs. Avec l’expansion de l’agriculture, l’habitat de l’Amazone continue à disparaître et sa population décline.

Biotope de l'Amazone de Porto Rico.

À l’origine, l’espèce vit dans des forêts matures à Porto Rico, à toutes les altitudes, et peut se rencontrer dans des trous, rochers et divers autres habitats à faible altitude. L’espèce pouvait se rencontrer à des niveaux moyens dans la forêt nationale de Guajataca jusqu’en 1910, dans celle de Rio Abajo jusque dans les années 1920, et à une altitude plus élevée dans la forêt de Carite jusque dans les années 1930. Au début des années 1900, des perroquets ont été observés se dirigeant vers les principales côtes de l’île en provenance de la forêt de Luquillo et de la sierra de Cayey pour trouver de la nourriture. Dans le même temps, l’espèce disparaît des petites îles environnantes comme celles de Culebra, Vieques et Isla Mona, et elle ne se trouve plus alors que dans cinq zones : deux dans des zones karstiques, deux dans des zones de forêt tropicale en haute montagne et une dans la région de mangrove située au pied de la forêt nationale d'El Yunque. Une des zones karstiques, localisée dans le Nord-Est de l’île, est à cette époque considérée comme un refuge pour l’espèce. On rencontre notamment une population importante dans un lieu surnommé Valle de las Cotorras, « la vallée des Amazones », entre San Sebastián et Morovis. Quelques amazones survivent dans des zones forestières dégradées, mais ces habitats ne semblent pas en mesure d’accueillir de vastes colonies. Leur habitat se limite rapidement à la cordillère centrale et aux aires de forêts demeurées intactes et, depuis 1940, cet oiseau se trouve exclusivement dans la forêt de Luquillo dans la forêt nationale des Caraïbes à une altitude variant entre 396 et 823 m. Comme l’espèce a besoin de forêts matures avec des arbres creux pour se reproduire, elle ne fréquente pas les forêts récentes ou la dwarf forest d'El Yunque.

Dans les années 1950, on compte seulement 200 perroquets dans la nature, et en 1975 la population atteint son minimum critique de 13 individus. Les effectifs augmentent à nouveau par la suite pour atteindre 47 individus en août 1989. Mais le 18 septembre 1989, l’ouragan Hugo touche la côte nord-est de Porto Rico, infligeant de lourdes pertes parmi les oiseaux restants puisque, après son passage, on ne compte plus que 23 individus. En 2004, la population sauvage est estimée entre 30 et 35 animaux, et la tendance semble être à la stabilité, avec quelques fluctuations. La population actuelle s’étale sur une zone de seulement 16 km2, soit 0,2 % de la surface de son habitat d’origine.

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