L'architecture de médiation est une forme d'architecture en flot de données distribuée qui est souvent nommée architecture orientée services dans le monde commercial (basée sur les services Web WS-* et WS-I) et est, dans sa forme originale, destinée à la synthèse dynamique d'informations utilisées en informatique décisionnelle ainsi qu'à une intégration d'applications d'entreprise intelligente. L'Architecture ARPA I3 est le modèle le plus complet pour ce type d'architecture.
Cette architecture fut conçue en 1992 par Gio Wiederhold dans l'article fondateur «Mediator in the architecture of future information systems». Wiederhold y développe une nouvelle vision de l’architecture du traitement de l’information en entreprise, il tente de régler la problématique de l’accès et de l’intégration de l’information en introduisant la notion de médiateur :
«A mediator is a software module that exploits encoded knowledge about some sets or subsets of data to create information for a higher layer of applications.»
Les médiateurs doivent en général se retrouver sur des noeuds différents de ceux qui contiennent les données (BD) et des postes de travail où sont utilisées en dernière instance les données (par les utilisateurs). Il existe plusieurs sortes de médiateurs accomplissant des tâches distinctes, voici les principales :
Wiederhold distingue par contre clairement les médiateurs de l’ancêtre du concept d’agent, l’acteur et cela de deux façons. Premièrement, les médiateurs sont organisés de manière hiérarchique pour accomplir leurs tâches et deuxièmement, aucune communication intelligente entre les médiateurs n’est nécessaire pour réaliser leurs tâches. Avec l’invention du concept d’agents, nous pourrions dire qu’il s’agit d’agents logiciels intelligents, non communicatifs et statiques.
Wiederhold oppose également dans son article sa vision à celle d’IBM et du « datawarehouse » que cette compagnie promulguait à l’époque et discute de la nécessité de développer un langage d’interface (entre médiateurs et applications) possédant une grande puissance d’expression sémantique.
La plupart des auteurs distinguent deux catégories fondamentales de médiation; la médiation de schémas qui est une extension directe de l’approche fédérée et la médiation de contextes reposant sur la distance sémantique et l’unification de contextes.
La médiation de schémas est essentiellement une évolution de l’architecture fédérée fortement couplée. Le rapprochement à effectuer entre un traducteur et un adaptateur et entre un intégrateur et un médiateur est que les premiers sont directement les ancêtres des seconds. En fait, on peut considérer que les chercheurs travaillant sur l’approche fédérée fortement couplée ont décidé d’adapter leur vocabulaire à celui de Wiederhold. Il existe dans cette approche, comme dans l’approche fédérée fortement couplée, un schéma conceptuel global (contexte global ou schéma de médiation), auquel doivent s’apparier les différents schémas locaux (contextes locaux) : il y a donc intégration des schémas locaux au schéma global. De plus, comme dans l’approche de fédération fortement couplée, la construction du schéma global repose en général sur l’analyse préalable des schémas locaux et ceux-ci sont intégrés d’une manière statique au schéma global. Nous remarquerons également que les différentes phases de pré-intégration, recherche des correspondances, intégration et restructuration doivent être réalisées comme dans l’approche fédérée.
Ces systèmes se distinguent par contre d’une approche par fédération fortement couplée en résolvant certains problèmes comme l’indisponibilité des sources et la combinaison des informations d’une manière plus flexible; en offrant un ensemble d’outils de haut niveau permettant de combiner et de restructurer les informations dans le schéma de la médiation. De plus, comme pour tout système de médiation, le système est normalement en lecture seule, bien que le passage à une solution en lecture-écriture soit souvent théoriquement possible.
Il existe peu de différences entre un système de médiation de schémas et l’approche fédérée fortement couplée et le terme médiation de données ne devrait être utilisée, pour respecter la description de Wiederhold, que pour décrire les systèmes à médiation de contextes.
Ce type de médiation est adapté à des environnements ouverts où les sources d’information sont susceptibles d’évoluer, d’apparaître et de disparaître. Cette approche est également caractérisée par une prise en charge automatisée de la sémantique grâce aux mécanismes d’unification ou de réconciliation des contextes. La distinction fondamentale entre une médiation de schémas et une médiation de contextes est que, dans la médiation de contextes, aucune information d’intégration statique n’est nécessaire, les liens entre adaptateurs et médiateurs sont établis dynamiquement lors de la résolution d’une requête. Voici les différentes fonctionnalités minimales qu’un système de médiation offrant la consultation de sources multiples doit réaliser ou offrir :
Il s’agit ici des principaux besoins fonctionnels dégagés par Wiederhold. Il existe essentiellement deux sous-catégories de systèmes de médiation de contextes.
Ils utilisent des métadonnées non structurées, peu structurées, ou structurées mais aux formats disparates et aucune ontologie explicite. Les systèmes à sémantique non-stricte utilisent en général des calculs de distances sémantiques (rapprochement sémantique) et la réconciliation de contextes pour intégrer les informations. Ces systèmes retournent des résultats pouvant être non conformes à la requête initiale.
Ils utilisent des métadonnées (contextes) exprimées dans le même format et la même ontologie ou dans plusieurs ontologies mais avec des liens inter-ontologiques permettant leurs traductions. L’unification de contextes est le mécanisme utilisé par les systèmes à sémantique stricte, ce mécanisme utilise des règles de logique formelle pour manipuler les contextes. Ces systèmes retournent des résultats toujours conformes à la requête initiale.