Le projet Atlantropa aura occupé l'existence d'Hermann Sörgel à partir de 1928 et ce jusqu'à son décès en 1952. Il aura tout au long de sa vie essayé de promouvoir son projet. À travers ce projet, l'architecte voulait créer un centre géopolitique mondial, un nouveau continent, qui aurait permis l'union de l'Afrique et de l'Europe. Rien ne semblait insurmontable pour l'architecte, pas même l'arrivée de l'énergie nucléaire.
En formulant le projet d'Atlantropa, Hermann Sörgel avait un objectif de rayonnement mondial. En effet, le monde aurait ainsi été divisé en 3 « A » : Amérique, Atlantropa, Asie. Il croyait que ce serait le seul moyen pour l'Europe de tirer son épingle du jeu face aux capitaux américains et à la population asiatique. De plus, l'Europe aurait ainsi un accès direct et privilégié aux matières premières africaines.
Hermann Sörgel avait mis en place son projet avant tout pour l'Homme, afin de promouvoir l'Homme nouveau. Il voulait résoudre les problèmes que connaissait la civilisation européenne. Il écrivait : « Soit Atlantropa, soit le déclin du monde ».
Afin de mettre toutes les chances de son côté, l'architecte fit appel à plusieurs de ses collègues ou ingénieurs :
Hermann Sörgel a produit de nombreux textes, dessins et plans afin d'étayer son projet et de le rendre crédible. Ses travaux les plus importants et les plus nombreux ont globalement été publié avant l'arrivée au pouvoir des nazis. Ceux-ci ne considérait pas le projet intéressant, car leur vision expansionniste était plus tournée vers l'est. De plus, Hermann Sörgel avait une vision pacifiste dans son projet, ce qui n'était pas le cas du nazisme. Ceci valu à Sörgel l'interdiction de publication en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale.
Il voyait la construction et le mouvement dans la ville un peu de la même manière que Fritz Lang dans son film Metropolis.
Bien qu'incomplet alors, le projet fut pour la première fois exposé au public en mars 1928. À l'époque, le New York Times publia un article à ce sujet. Hermann Sörgel fut alors invité à l'exposition universelle de Barcelone en 1929.
Une exposition ambulante se déplaçait en Allemagne et en Autriche afin de promouvoir le projet, et aussi afin de collecter des fonds en vue du démarrage des travaux. Ceci était géré par « l'Atlantropa-Union ». L'exposition se déplaça en 1930 à Munich, en 1931 à Essen, Hambourg et Berlin et en 1932 à Zurich, Munich et Dortmund et provoqua l'étonnement de ses visiteurs. Ceci entraîna par la suite une déferlante d'articles, livres, conférences, films et nouvelles expositions, ce qui prouve l'intérêt provoqué par le projet.
Avec l'arrivée en 1933 au pouvoir du NSDAP, Hermann Sörgel nourrit de plus grandes ambitions à propos de son projet. Il noue des contacts auprès du nouveau pouvoir, expose son projet, fournit de nombreux plans et dessins. Mais malheureusement pour lui, les Allemands n'avaient pas les mêmes projets que lui : Adolf Hitler avait déjà exprimé sa volonté dans Mein Kampf d'étendre l'emprise de l'Allemagne non vers le sud, mais vers l'est.
Hermann Sörgel fut aussi invité à présenter son projet à l'exposition universelle de New York en 1939.
Le romancier John Knittel dans son livre Amédée écrit en 1939, met en scène un ingénieur suisse convaincu de la nécessité de ce projet. À plusieurs reprises ce roman explique cette grande idée. L'avant-propos nous apprend que « l'auteur, d'accord avec Herman Soergel, a exposé le projet d'Altrantrope dans le présent volume, par le truchement de son principal personnage ».