Basilique Notre-Dame de Bon-Secours de Guingamp | |
---|---|
| |
Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Côtes-d'Armor |
Ville | Guingamp |
Culte | Catholique romain |
Type | Basilique |
Style(s) dominant(s) | Gothique et Renaissance |
Protection | Classée Monument Historique |
modifier |
La basilique Notre-Dame de Bon-Secours se situe au cœur de la cité historique de Guingamp, au centre de l'Armor (pays de la Mer) et de l'Argoat (pays du Bois) en Bretagne.
En 1093, le comte de Guingamp, Etienne hérite du comté de Penthièvre à la mort de son frère aîné, Geoffroy. Il donne alors de l'envergure à la ville et à ses alentours. A l'intérieur des murs, l'ancienne chapelle du château devient vite une paroisse respectée et influente.
Au XIIe siècle, l'église connue aujourd'hui sous le nom de Notre-Dame de Bon-Secours porte les vocables successifs de Saint-Pierre et de Saint-Paul avant de porter celui de l'église de la Bienheureuse Marie de Guingamp, lieu de pèlerinage marial.
Au début du XIIIe siècle, l'écroulement d'une très grande partie de l'église entraîne la nécessité de grand travaux de reconstruction. Ils durent plus de cinquante ans et s'achèvent vers 1350 sous le règne de Charles de Blois. Le duc participe à l'édification de la sacristie dont il pose lui même la première pierre et à celle du grand autel. Marquées par la guerre de succession de Bretagne, et par les différents sièges qui se succèdent lors des guerres de la Ligue, l'église et la ville sont malmenées. Il faut attendre le milieu du XVIIe siècle et plusieurs évènements successifs pour que la célébrité de l'église Notre-Dame et le culte de la Vierge-Marie, jusque là discret, prennent de l'importance.
Le premier événement a lieu en février 1448, lorsque le pape Nicolas V accorde « cinq ans d'indulgence et cinq quarantaines à ceux qui visiteront le jour de la nativité de la Sainte-Vierge (8 septembre) l'église Notre-Dame ruinée à cause des guerres. »
Le second événement a lieu en 1466, lorsque la confrérie des disciples de Notre-Seigneur-Jésus-Christ, dont on dit que Le buc de Bretagne Pierre II, mort en 1457, aurait été membre, prend le nom de Frairie Blanche. Cette assemblée est au début un groupe fraternel de Guingampais des trois ordres : le clergé, la noblesse et le peuple.
Le troisième événement a lieu le 18 avril 1619, lorsqu'une bulle du pape Paul V accorde une indulgence plénière en faveur de la Frairie Blanche. Elle concerne : « tous les confrères qui, vraiment pénitents, confessés et communiés visiteront ladite église de Notre-Dame de Guingamp, au jour et fête de la Visitation de la bienheureuse Vierge Marie, qu'on a coutume de célébrer chaque année le premier dimanche de juillet. »
Enfin, le quatrième événement, et le plus important, a lieu en 1650, lorsqu'un grand pèlerinage régional s'organise autour de l'église Notre-Dame et de sa Vierge-Marie. À partir de cette date, l'aura de la basilique prend une grande ampleur. En 1669, le pèlerinage de Notre-Dame devient « le premier pèlerinage du diocèse » et le 25 mars 1676, jour de l'Annonciation, le culte de la Vierge du Portail devient dévotion à ITRON VARIA GWIR ZICOUR - Madame Marie du vrai secours, Notre-Dame du Bon-Secours. Dans son livre Les riches heures de Guingamp, Hervé Le Goff rapporte d'ailleurs le témoignage d'un notaire de Guingamp, Pierre Hamon : « L'on a bény le don faict par les habitants de Guingamp à la Vierge soubs le nom de Nostre Dame de Bon Secours et ensuite l'on a porté ledict don par la ville en procession généralle. J'ay payé pour ayder à avoir l'image de ce don 15 s. ». Cette ferveur ne se dément pas durant tout le XVIIIe siècle.
Notre-Dame de Bon-Secours a pris très tôt le titre de paroisse ainsi que d'autres églises : Saint-Léonard, Saint-Michel et surtout La Trinité. Mais, après le passage de la Révolution française, avec le pillage et la destruction de nombreux autres édifices religieux, la signature du Concordat du 16 juillet 1801 entre Bonaparte et Pie VII, laisse Notre-Dame de Bon-Secours seule paroisse en activité. Il faut attendre 1857 pour assister au couronnement de la Vierge sous le pontificat de Pie IX et le 24 octobre 1899 pour qu'une bulle papale de Léon XIII érige ce sanctuaire en basilique mineure.
On estime que la construction de la Basilique débute donc avec le XIIe siècle et s'achève avec le XVIe siècle. Plusieurs restaurations rendues nécessaires à cause des aléas de l'histoire ou du temps ont lieu durant les siècles qui suivent et transforment profondément le visage de la basilique.
On pourrait ainsi rappeler bon nombre de malheureux évènements mais l'on en rapportera que quelques principaux. En 1535, après un ouragan, une tour collée au portail occidental s'effondre et entraîne avec elle le portail ouest, la nef latérale, une partie de la grande nef et endommage les orgues et quelques maisons avoisinantes. À la Révolution, les républicains vident la basilique de ses coffres et de ses armoires. Des enfeus ainsi que des autels sont détruits. Le porche Notre-Dame vandalisé est méconnaissable. Ce dernier devient un corps de garde, la sacristie une prison, l'église une écurie. On y entasse des bottes de foin, on vend tout ce qui peut se vendre et brûle tout ce qui brûle. Enfin, durant la Seconde Guerre mondiale, à la libération de 1944, un obus américain détruit la tour du centre ou tour pointue. Les alliés pensaient, à tort, qu'elle était le refuge de quelques soldats allemands. La dernière grande restauration date du XIXe siècle et fut entreprise sous l'impulsion du curé de l'époque acteur du couronnement de la Vierge, Jean-Marie Robin. Elle concernait aussi bien l'extérieur de la basilique (porches, voûtes…) que l'intérieur (vitraux, autels, statues…).
Ni l'histoire, ni les aléas du temps n'ont épargné la basilique Notre-Dame de Bon-Secours. Mais celle-ci se voit depuis tout temps protégée d'un côté par la générosité de milliers de donateurs célèbres ou inconnus et d'un autre côté par le talent de nombreux maîtres d'oeuvres.