Le 24 août 1944 le général de Monsabert donne l'ordre au général Sudre de s'emparer de la colline de Notre-Dame de la Garde dont les rochers sont truffés de casemates allemandes. Mais ses ordres sont formels « pas de bombardement aérien, pas d'emploi massif d'artillerie. Ce caillou légendaire devra être emporté d'assaut par des fantassins appuyés par des blindés ». L'attaque principale est confiée au lieutenant Pichavant qui commande la 1re compagnie du 7e régiment de tirailleurs algériens (R.T.A.). Dès le 25 août 1944 à 6 heures du matin, les troupes progressent mais très lentement car les tirs allemands qui partent de la colline gênent l'avancée des soldats. Un FFI, Pierre Chaix-Bryan, connaît parfaitement le quartier. Il sait qu'au no 26 de rue Cherchel, actuellement rue Jules-Moulet, se trouve un couloir qui permet de traverser l'immeuble et d'atteindre un escalier inconnu des allemands. Une plaque commémorative marque le lieu. Les tirailleurs algériens empruntent cet escalier et arrivent sous le commandement de l'aspirant Roger Audibert, au plateau Cherchel. D'autres soldats empruntent les escaliers de la montée Notre-Dame qui part du boulevard du même nom. Les assaillants de la face nord sont pris sous le feu des casemates et sont pris à revers par les tirs des batteries du fort Saint-Nicolas. L'appui des chars est indispensable.
Au début de l’après midi de ce 25 août 1944, les chars du 2e régiment de cuirassiers de la 1re D.B. donnent également l'assaut à partir du boulevard Gazzino, actuellement rue André-Aune, et de la montée des oblats. Le char « Jeanne d’Arc » atteint de plein fouet est stoppé place du Colonel Eddon ; les trois occupants sont tués. Le char est toujours visible. Un deuxième char, le « Jourdan », saute sur une mine, mais protégé par un éperon rocheux, peut continuer ses tirs qui auront un effet décisif qui ne sera connu que plus tard. En effet un sous-officier allemand spécialiste des lance-flammes sera tué par ces tirs ; un jeune soldat inexpérimenté déclenchera prématurément le feu des lance-flammes qui seront inopérants, mais surtout feront repérer l'emplacement des batteries.
Autour de 15 heures 30 une section de la 1re compagnie du 7e R.T.A. commandée par l’aspirant Roger Audibert à laquelle s’était joint l'aspirant Ripoll, prend d'assaut la colline. Il est accueilli par Mgr Borel réfugié dans la crypte. Le drapeau français est hissé au sommet du clocher. Dans la soirée l'officier allemand qui commandait les troupes de Notre-Dame de la Garde se rend. Il est blessé et mourra deux jours plus tard. La libération totale de Marseille aura lieu au matin du 28 août 1944.
Ce n'est qu'en 1892 qu'un funiculaire permettant de gravir sans effort la côte, fut construit, et connu sous le nom d'ascenseur. La gare inférieure se situait à l'extrémité de la rue Dragon, tandis que la gare supérieure donnait directement sur une passerelle accédant à la terrasse située sous la basilique. De là il ne restait que quelques degrés à gravir pour se trouver au niveau de la crypte, à 162 mètres d'altitude. Les travaux durèrent deux ans.
Il était constitué de deux cabines pesant 13 tonnes à vide, circulant sur deux voies parallèles munies de crémaillères. Le mouvement était produit par un système dit « à balance d'eau » ; chaque cabine, outre ses deux étages pouvant recevoir 50 passagers au total, était munie d'un réservoir d'eau de 12 m3. Les cabines étaient reliées ensemble par un câble de sustentation ; le réservoir de la cabine descendante était rempli d'eau (celui de la cabine ascendante étant bien entendu vidé). Ce lestage assurait la mise en marche du système. La différence de niveau entre les deux gares était de 84 mètres. L'eau recueillie au pied de l'appareil à l'issue de chaque voyage était ramenée au sommet à l'aide d'une pompe de 25 ch (de vrais chevaux-vapeur, car la pompe était actionnée par la vapeur). Si la durée du trajet était de deux minutes, le temps nécessaire au remplissage du réservoir supérieur dépassait les dix minutes, obligeant à espacer les départs, malgré l'affluence souvent considérable. La dernière émotion, après la montée, était ressentie lorsqu'il fallait franchir la passerelle de 100 mètres de long (construite par Eiffel) qui surplombait la pente abrupte. Elle n'avait que 5 mètres de large et le mistral s'y donnait à cœur joie.
Dans la seule journée du 15 août 1892, le nombre des voyageurs dépassa 15 000.
L'avènement de l'ère automobile a tué le funiculaire. Le 11 septembre 1967 à 18 h 30, le funiculaire cessa toute activité pour cause de non-rentabilité. Il fut détruit après avoir transporté 20 millions de passagers durant 75 années.