La basilique Notre-Dame de la Garde est considérée par la population marseillaise comme la gardienne et la protectrice de la cité, d'où son appellation courante de « bonne mère ».
Une religiosité toute méditerranéenne s'y manifeste avec le dépôt de nombreux cierges et ex-voto offerts à la Vierge pour la remercier d'une grâce spirituelle ou temporelle et aussi pour proclamer publiquement et rappeler que l'on a bénéficié de cette grâce. L'un des plus anciens documents concernant cette pratique est un acte notarié du 11 août 1425 dans lequel un certain Jean Aymar verse cinq florins pour l’achat d'images de cire offertes en reconnaissance à la Vierge.Au cours de son voyage dans le midi de la France effectué au tout début du XIXe siècle, Aubin-Louis Millin est frappé par le nombre d'ex-voto de Notre-Dame de la Garde : « Le chemin qui conduit à l'oratoire est roide et difficile. La chapelle est petite et étroite, mais ornée partout des tributs de la piété des navigateurs : au plafond sont suspendus de petits vaisseaux avec leurs agrès et ayant leur nom inscrit sur la poupe ; ils figurent ceux que la mère du Christ a sauvés d'un cruel naufrage ou enlevés à la fureur des pirates et des corsaires ».
Les murs des chapelles latérales des deux sanctuaires superposés, la crypte et l'église supérieure, sont couverts d'un premier niveau de plaques de marbre. La partie supérieure des murs de ces chapelles latérales est occupée par des ex-voto peints placés sur plusieurs rangés superposées. La plupart de ces ex-voto datent seulement de la seconde moitié du XIXe siècle car ceux antérieurs à la Révolution ont été dispersés durant cette période. Les représentations les plus nombreuses concernent les naufrages ou les tempêtes. On peut également voir des scènes très différentes : incendie, accident de voiture ou de chemin de fer, malade dans son lit etc. Les évènements politiques et sociaux sont également représentés. Les évènements de mai 68 sont à l'origine d'un dessin et un fanion de l'OM rappelle que les joueurs du club sont montés en pèlerinage à la basilique après une victoire. La place étant devenue insuffisante, les plaques votives les plus récentes sont scellées sur les murs des terrasses de la basilique.
Enfin l'église supérieure conserve de nombreuses maquettes de bateaux ou d'avions récemment restaurées et traditionnellement suspendues aux voûtes de l’édifice.
Visible depuis les autoroutes, la gare Saint-Charles ou la rade de Marseille, Notre-Dame de la Garde attire le regard. C’est le lieu le plus visité de Marseille. Symbole permanent de la ville, elle accueille chaque jour des centaines de personnes : hommes, femmes, enfants de toute nationalité, de toutes religions, croyants et incroyants. Cette notoriété et le prestige d’un tel lieu de pèlerinage sont d’autant plus remarquables que la construction de cette église n’a été la conséquence ni d’une apparition ou miracle fondateur, ni de l’intervention d’un saint ou d’un personnage illustre.
Pour le cardinal Etchegaray, ancien évêque de Marseille, la Vierge de la Garde ne fait pas seulement partie du paysage comme le Château d'If ou le vieux port, elle est le cœur vivant de Marseille, son artère centrale plus encore que la Canebière. Elle n’est pas la propriété exclusive des catholiques, elle appartient à la grande famille humaine qui grouille à Marseille. Auprès d’elle chacun se sent chez soi. Grâce à elle chacun se reconnaît pleinement intégré à Marseille.
Notre-Dame de la Garde demeure le haut lieu du diocèse de Marseille davantage même que la cathédrale. C’est ici que l’évêque Mgr Delay, le 30 août 1944, souhaitait que de profondes réformes apportent aux plus humbles des conditions de vie et de travail plus justes et plus humaines. C’est également ici que Mgr Etchegaray comparait, en mai 1978, les ravages du chômage à ceux de la peste de 1720. Notre-Dame de la Garde est bien une vitrine du diocèse et la meilleure tribune de ses évêques.
Bien qu’il soit très difficile de connaître le nombre de personnes se rendant à Notre-Dame de la Garde, il est généralement admis de retenir le chiffre d'un million et demi de visiteurs par an parmi lesquels il y a bien entendu de simples touristes venus seulement pour admirer la vue.Les motivations et les vœux des pèlerins sont très divers. Certains les inscrivent dans un registre mis à leur disposition. Une inscription les résume parfaitement : « Je viens d’abord pour la douceur et le réconfort qu’on trouve aux pieds de la Sainte Vierge, puis pour le régal des yeux qu’offre la basilique, pour le panorama, pour l’air pur et l’espace, pour la sensation de liberté ». Du parvis et des abords de la basilique on découvre un magnifique panorama sur la rade et la ville de Marseille.
Avec l'accroissement du trafic de croisières faisant escale ou partant de Marseille, l'excursion à Notre-Dame fait partie du circuit d'un jour dans la cité phocéenne, contribuant à cet afflux de visiteurs.
La basilique est desservie par la ligne d'autobus N° 60 depuis le Vieux-Port (Cours Jean-Ballard). On peut également y accéder en voiture depuis le Vieux-Port : cours Jean-Ballard, rue Breteuil, boulevard Vauban et rue Fort-du-Sanctuaire. Enfin, deux voies permettent d'y accéder à pied, par le Nord en empruntant le boulevard André-Aune puis la rue Cherchell ou par le Sud en utilisant un sentier qui serpente à flanc de colline depuis la rue du Bois sacré.