Le bassin houiller de Faymoreau est un bassin houiller situé dans la commune de Faymoreau dans l'ouest de la France.
La puissance des couches est très variable de 0,40 m à plus de 2 m. Les couches ont une allure « en chapelet » présentant de nombreux passages stériles ou « crains ». de fréquents rejets augmentent l’irrégularité du gisement .
Le bassin est divisé en plusieurs compartiments paraissant contenir chacun des systèmes de couches différents. Il est impossible d’établir une continuité des couches dans toute la longueur du bassin.
Dans les années 1835 le charbon extrait dans la région de Chantonnay est vendu essentiellement aux fours à Chaux de la région. Une première société des mines est créée en 1838 et dissoute dès 1842. le fonds social est acquis par un ancien capitaine, Bodet de La Fenestre. La société est transformée en société anonyme des Houillères de Vendée au capital de 600 000 francs. Elle possède les concessions de Faymoreau, de la Boufferie et celle de Puyrinsens. Elle sera ensuite transformée en société à commandite par actions avec pour gérant Joseph Hilper puis, à partir de 1847, Pierre Bally.
L'exploitation dans les années 1867 est toujours assurée par la société des houillères de Vendée qui créé des fours à chaux à Payré ; la société devint par la suite (1843) "Société civile particulière des houillères et verrerie de la Vendée". La concession de Faymoreau était exploitée par les puits des Dorderies, le Bois Menias et à l'Agdesière. En 1851, la société devint Sté Bally et cie . En 1858, Léon Devillaine, propriétaire de la concession d'Épagne, la cède à Bally, les concessions sont dès lors, réunies, Bally devenant seul propriétaire. En 1874, la société passe aux mains de la veuve de Bally.
Les travaux de La Boufferie s’arrêtent dès 1830 et sont intermittents sur celle de Puyrinsens. La concession de Puyrinsens a été exploitée de 1834 à 1848 (678 tonnes extraites). Une tentative de reprise a lieu en 1856 puis de 1861 à 1863 où 2 446 tonnes sont extraites. Le gisement est très irrégulier et la qualité du charbon médiocre. En 1887, la production est de 27 427 tonnes, en 1888 : 30 625 tonnes, en 1912, 24 807 tonnes et en 1913 : 25 412 tonnes.
Mais c'est la concession de Faymoreau qui s’avérera la plus intéressante. Les puits les plus récents ont été le puits Saint-Laurent (exploitation terminée en 1916), le puits du Couteau (arrêté en 1918 et dont le gisement a été repris par le puits Bernard), le puits du Centre (arrêté en 1926 suite à un accident), le puits d’Epagnes et enfin, le puits Bernard, le dernier en activité. La production a oscillé entre 23 000 tonnes en 1920 et 62 000 tonnes en 1936.
Le puits d’Épagne foncé en 1847 à 200 m a été arrêté en 1869. L'exploitation se faisait par un puits rectangulaire boisé et une cheminée d'aérage dans la veine Nord . Par suite de la mauvaise qualité du charbon, du manque de communication, la mine a été fermée lors de la découverte du gisement plus riche du houiller inférieur du puits du Centre située sur la voie ferrée Niort-Bressuire (à l'emplacement sur lequel sera construite ensuite la Centrale électrique).
En 1917, le siège d'Épagne est repris et des travaux importants sont entrepris. Le puits est approfondi à 200 m en vue de l'exploitation des 4 couches connues du houiller supérieur déjà déhouillées jusqu'au niveau 100. Mais ils sont à nouveau arrêtés en 1921, puis une nouvelle fois repris en 1923 pour être abandonnés en 1925 après avoir reconnu à cette profondeur et à 125 m, deux faisceaux de couches.
Pendant la période 1923-1925 les travaux suivants avaient été exécutés :
- Achèvement équipement d’un puits circulaire de 4,40 m de diamètre jusqu’à l’étage 200 m ; - Reconnaissances poussées au Nord et au Sud du puits ; - Traçages dans un ensemble de couches.
Le faisceau Nord comporte 3 veines (no 1, 2 et 3) de très faible puissance (0,5 à 0,7 m) et le faisceau Sud comportant une seule veine exploitable, la veine Bonneraye
Dans le faisceau Nord, la veine 1 a été reconnue sur 160 m à l'étage 125 et 260 m à l'étage 200 ; elle a une épaisseur moyenne de 0,50 m ; elle est considérée comme non exploitable. La veine 2 distante de la 1 de 30 m environ, a été reconnue sur 180 m à l'étage 125 et 220 m à l'étage 200 ; son épaisseur moyenne de 1,30 m. Enfin, une 3e veine a été identifiée à 20 m de la couche 2.
Dans le faisceau Sud, la veine Bonneraye, au sud du puits à 185 m au Sud de la veine 1 du groupe Nord a été recoupée à l'étage 125 et à l'étage 200. D’une puissance de 0,80 à 4 m et donnant un charbon ½ gras tenant de 15 à 20 % de cendres, cette veine a été suivie à 200 m sur 550 m environ par un traçage qui a permis de reconnaître l'exploitabilité de cette couche sur environ 50 %. Le siège a été déséquipé en 1925. La mine fut ensuite ennoyée puis, à la fin des années 1940, dénoyée pour exploiter la veine Bonneraye.
En 1929, la profondeur moyenne des travaux est de 68 m. les veines ont une épaisseur moyenne de 2,25 m. Le dépilage qui concerne la veine Bernard uniquement, de l’étage compris entre les niveaux 28 et 68 a été achevé et le dépilage de l’étage suivant 68-108 a été amorcé. La longueur totale des traçages a été porté au niveau 28 de 958 à 1 151 m et au niveau 68, de 1051 à 1 212 m, dans des parties de veines très irrégulières.
On a, en outre, atteint le niveau 108 par 2 descenderies situées l’une à 110 m à l’Ouest et l’autre à 340 m à l’Est du plan incliné d’extraction. On a tracé ce niveau à l’Est sur 284 m dont la plus grande partie en veine de 2,5 m et à l’ouest sur 47 m dans une veine de 2 à 2,6 m.
Enfin, on a repris au niveau 28 une bowette qui avait été arrêtée en 1927 à 145 m de la couche, dans le but de recouper un faisceau de filons charbonneux découvert par des travaux de surface dans une carrière à remblais située à 285 m de la veine Bernard.
Le montage du chevalement du nouveau puits Bernard a été achevé en juin 1929 et mis en service en 1932. Le fonçage de ce nouveau puits de 5,5 m a débuté en 1928 et a été arrêté à 334 m. Le puits Bernard est équipé d’un treuil de 450 ch. La cage est à deux étages de deux berlines chacune. La capacité maximum est de 500 t en deux postes ;
En surface, on a terminé un raccordement de la mine Bernard à la gare de Saint-Laurs et il a été mis en exploitation en mai 1929.
En 1931, les dépilages ont porté sur les niveaux 68/-100 en veine Bernard, et des traçages ont lieu en veine Henriette à 68, 100 et 145 et en veine X à 28 et 100. En 1932, on exploite par le siège Bernard entre 100 (niveau d’extraction) et 145 (nouvel étage). En 1933-35, la production a lieu entre les mêmes étages (145/190), toujours en veine Bernard.
production
Au 31 décembre 1934 les effectifs étaient les suivants : Direction, ingénieurs 3 Maîtrise, surveillants 9 Employés 4 Ouvriers fond 146 (dont 2 garçons de 13 à 16 ans et 2 de 16 à 18 ans) Ouvriers jour 69 (dont 2 femmes et 6 garçons de moins de 16 ans).
Le carreau comprend un compresseur Ingersoll de 150 ch et deux de réserve (1 de 150 et 1 de 47 ch). Les bénéfices de la société pour 1935 sont de 1 293 000 francs.
On a terminé en 1936 l’exploitation par le siège Bernard entre les étages 145 et 190, les dépilages se poursuivent entre 190 et 235. Le traçage s’est poursuivi à l’étage 280 au Nord ouest la veine Bernard qui a un pendage de 60° et au sud qui est en plateure. En 1931, la mine emploie 268 personnes en moyenne.
En 1937, la production est de 55 470 tonnes et utilise 155 personnes au fond et 77 au jour.
En 1937, l’exploitation fond se reporte de plus en plus vers l’Ouest. Il a été décidé de creuser un puits intérieur à une distance d’environ 200 m du puits actuel. Ce puits intérieur est limité à 200 t, il est équipé d’une machine de 130 cv avec cage à un étage de deux berlines.
On exploite par dépilages entre les étages 235 et 280 en veine Bernard et Henriette. On utilise 9 marteaux perforateurs Meudon pour le creusement des galeries, 22 marteaux piqueurs Meudon et 10 marteaux piqueurs Lacroix au charbon.
En 1938 les dépilages ont porté sur les niveaux 235, 280 et 325. L'épaisseur moyenne de la couche est de 2 m.
Une convention est passée avec l'État le 11 octobre 1940 pour le développement des travaux. À cette fin, le puits d'Epagnes a été repris lors de la Seconde Guerre mondiale et tout le matériel nécessaire pour son rééquipement a été commandé en 1942.
Le 12 juillet 1945, un coup de grisou provoque la mort de 9 personnes dont 4 prisonniers de guerre allemands, 4 ouvriers polonais et un français.
En 1946, les travaux d'exploitation se font en veine Bernard à l'étage 25, où l'ancien traçage a été dépilé. En profondeur, les étages suivants sont actifs : 375 (veine Sud et quelques travaux en veine Nord), 425 (veine Sud), 475 (veine Sud) et 525 en veine Henriette. La production de 1946 est de 51 770 tonnes.
En 1948, les dépilages entre 475 et 525 et les traçages entre 525 et 575 sont en cours. Le déhouillage entre 475 et le jour est terminé.
En 1948, le puits Bernard est à nouveau seul actif ; il a 325 m de profondeur au diamètre de 4 m et est prolongé par un bure (diamètre 4,20 m) jusqu’à 525 m afin d’exploiter à cette profondeur la veine Bernard et les veines 6 et sud du Couteau. Les travaux ont également reconnu au mur de la veine Bernard, la veine Henriette.
La veine Bernard a une puissance de 0,50 m à 3 m avec un pendage de 60 à 90°. Elle produit un charbon demi-gras friable contenant 13 à 15 % de cendres et environ 15 à 20 % de MV. De nombreux crans sillonnent le gisement et donnent à la couche une forme de chapelet. La veine Henriette a une puissance de 0,10 à 1,50 m. L’aérage est assuré par un ventilateur aspirant installé à la surface sur le puits incliné laissé dans les travaux d’affleurements. Le circuit d’air qui suit les différents sous-étages de l’exploitation est d’un entretien très coûteux.
La veine Bernard, principalement exploitée, avait été suivie en surface sur près de 1 km. À l’étage 525, elle ne représente plus qu’un développement de 250 m environ. En aval pendage ce développement diminue encore. En outre, la puissance se révèle de plus en plus capricieuse et réduite au fur et à mesure de l’approfondissement. À 525, les 250 m de développement présentent 60 m de stériles. La puissance moyenne ne dépasse pas 1 m contre 1,50 m aux étages supérieurs.
Le puits du Couteau sert de retour d’air et d’issue de secours. Ce puits avait été abandonné en 1921 parce que foncé à petite section rectangulaire de 1 sur 2 m ; sa profondeur est de 315 m. Il est équipé d’une cage à un seul étage et une berline et actionné par un treuil de 30 cv. Un bure intérieur circulaire a permis d’exploiter jusqu’à l’étage 355 m. Les câbles employés au puits intérieur et au puits Bernard sont des câbles plats métalliques.
Le système du Couteau, comportant 3 veines principales avait été exploité autrefois à l’aide du puits du Couteau. La veine Nord tracée au niveau de 375 sur 60 m n’a rien donné, elle a été abandonnée. La veine sud est en cours de dépilage au niveau 475 et en cours de traçage au niveau 525. Au niveau 475 elle présentait encore un développement de 600 m dont 150 m de stériles. La diminution de développement et la réduction de puissance en profondeur sont moins sensibles qu’en veine Bernard. Enfin, l’exploitation de la veine 6 est terminée. À 475 m elle n’a été suivie que 60 m et à 475 sur 30 m.
Les réserves estimées à cette époque sont faibles : 77 000 tonnes (24 000 en veine Bernard, 30 000 en veine du Couteau, 13 000 en veine Bonneraye auxquels on ajoute 10 000 sous les stots de surface.)
En 1950, la décision d’abandonner l’exploitation profonde du siège Bernard est prise. L’étage 525, auquel on accédait par un bure de 200 m à partir de l’étage 325, est démantelé. Les travaux sont désormais limités aux stots de surface entre 20 et 50 m abandonnés par les anciens.
La mine de Faymoreau vend essentiellement son charbon dans la région, la centrale électrique en absorbant le quart, le reste, essentiellement en cimenterie et fours à chaux, la SNCF n’achète plus depuis l’arrêt de la laverie.
Au 31 décembre 1952 la mine employait 74 ouvriers fond, 48 ouvriers jour, 7 employés, 11 agents de maîtrise et 2 ingénieurs. En décembre 1954, 20 ouvriers sont licenciés par suite de la fermeture de la centrale électrique de Faymoreau. La production en 1954 est de 17 000 tonnes. Au 31 décembre 1957, subsistaient 47 personnes. En 1952, la société des mines de Faymoreau est une SA dont le capital est passé de 2 à 6 millions de francs par prélèvement sur les réserves et dont le président est M. Marcel Demonque. Elle est devenue, en fait, une filiale de la SA des Fours à Chaux de l'Ouest suite à la liquidation de la société Énergie Electrique de l'Ouest de la France qui a été nationalisée. Elle possède une filiale à 98 %, la société d'exploitation des Fours à Chaux de St Vincent Sterlange (Vendée) et a acquis la concession de plomb argentifère de Huelgoat. La production a été arrêtée le 2 février 1958. La centrale thermique, nationalisée en 1946, a été ferraillée dès 1956.