Les rues principales, appelées charretières (carreyra en occitan) (parce qu'elles permettent le passage de charrettes) font de 6 à 10 m de large. Elles longent les façades des maisons. Elles sont souvent les axes longitudinaux de la bastide.
Les rues secondaires, appelées transversales ou traversières, font de 5 à 6 m de large, mais pouvaient aussi faire de 2 à 2,50 m. Elles coupent fréquemment les rues charretières.
Enfin, les passages ou venelles font elles de 1 à 3 m de large. Elles sont à l'arrière des ayrals. On les appelle aussi parfois carreyrou.
La bastide se compose dans le sens de la longueur de 1 à 8 rues. Ce nombre varie avec l'importance de la bastide. Lorsqu'il n'y en a qu'une seule, on l'appelle bastide-rue ou village-ruban. Il s'agit des bastides s'étant le moins développées. Une cité classique en damier possède au moins 4 rues parallèles.
La chaussée est en terre mais quelquefois recouverte de pavés ou de galets. Elle est constituée de deux plans inclinés vers un caniveau central.
Chaque bastide contenait soit trois, soit quatre types de terrains disposés organisés par types selon des couronnes autour du centre ville. Ces terrains étaient tous divisés équitablement entre toutes les familles venant s'établir dans la ville.
Au centre se trouvaient ces terrains découpés en parcelles régulières de 8 m sur 24 en moyenne, appelées ayrals, et destinés à être bâti. On a cependant des exemples de bastides avec des ayrals de 12 x 28 m, ou d'autres d'ayrals d'à peine 10 m de profondeur.
Les ayrals étaient rassemblés par îlots (ou moulons) autour de la place. Les bastides de même superficie avaient des îlots de taille semblable. De plus, une proportion simple était maintenue entre la largeur et la longueur de l'ayral, souvent de 2 ou 3.
On sait aussi que les 8 m de largeur de façade sur rue sont dus au fait qu'il s'agit de la portée économique maximale d'une poutre en bois.
Le fond de l'ayral était utilisé pour y implanter une cour, des latrines et parfois une remise.
Le nombre d'ayrals dans une bastide était limité. Il était défini dans le contrat de paréage et pouvait varier de plusieurs dizaines à plusieurs milliers (3000 à Grenade).
Il n'y avait aucune dérogation faite sur la régularité du parcellaire. Bâtiments publics et notables ne bénéficiaient pas d'une parcelle de taille supérieure. Cependant, on leur réservait couramment le droit de s'étaler sur plusieurs lots voisins.
Dénommés cazals ou "cazalères", les jardins se trouvent sur la deuxième couronne en partant du centre, contigus aux ayrals. Du même nombre que les maisons, leur superficie est réduite. Il y a souvent un rapport de proportion de 2 à 3, entre la superficie de l'ayral et celle du jardin. La moyenne de superficie est de 5 à 7 ares.
On trouve ce type de terrain dans de nombreuses bastides mais pas dans toutes. Parfois il n'y avait qu'une partie de la population qui avait droit à posséder un terrain pour cultiver la vigne.
Les terrains de culture, appelés arpents, ceinturent toute la ville. Ils sont extra-muros.
Leur taille moyenne est de 5 à 6 ha, ce qui était largement suffisant vu les instruments rudimentaires de l'époque.
Ici aussi chaque famille recevait à son établissement dans la bastide un arpent de même superficie.
Dans certaines bastides de défrichement, l'arpent était couplé à tout autre terrain que la famille pourrait défricher. Par exemple à Bouloc, chaque famille recevait 7 ha et pouvait l'agrandir de tout terrain de forêt qu'elle saurait défricher.