Une bastide (de l'occitan bastida) est le nom désignant trois à cinq cents villes neuves fondées dans le sud-ouest de la France entre 1222 et 1373, répartis sur 14 départements. Entre la croisade des Albigeois et la guerre de Cent Ans, ces fondations répondent à un certain nombre de caractéristiques communes d'ordre économique, politique et architectural, correspondant à un essor urbain exceptionnel en Europe à cette époque. On peut citer parmi les plus connues ou caractéristiques les bastides de Monflanquin, Monpazier, Grenade, Mirande ou bien encore Libourne et la ville basse de Carcassonne.
Étymologiquement, le mot bastida a un sens très large concernant une construction en cours, récente et d'importance indéfinie. Le mot bastide dans les textes médiévaux va prendre différentes significations selon les périodes. C'est seulement à partir de 1229 environ que le terme prend le sens de ville neuve - bastida sive populatio.
Au XIXe siècle, commence l'étude historique des bastides. L'historien Félix de Verneilh définit les bastides comme : «... des villes neuves bâties tout d'un coup, en une seule fois, sous l'empire d'une seule volonté ...». Alcide Curie-Seimbres reprendra cette définition en la précisant : « Les bastides furent toutes fondées a novo, d'un seul jet, à une date précise, sur un plan préconçu, généralement uniforme, et cela dans la période d'une centaine d'années (1250-1350) ». Enfin, pour Odon de Saint-Blanquat, « une ville est une bastide quand les textes relatifs à sa fondation la qualifient ainsi » (1941).
Ainsi les grandes caractéristiques des bastides sont :
De plus, il apparaît aujourd'hui que les bastides ne sont pas réellement des fondations a novo, comme le dit Curie-Seimbres. En effet, le terrain choisi pour leur implantation ne se situait généralement pas dans un lieu désert. Il s'agissait souvent :
On pourrait ajouter que la bastide est un lotissement dont la taille est fixée par son concepteur et dépend de la place qu'il doit occuper dans un réseau urbain général. Les bastides sont l'expression d'une volonté médiévale très innovante d'aménagement du territoire.
La bastide se voit réduite à une petite ville au plan en damier, avec place centrale, halle et couverts, créée par l'association de deux pouvoirs et dotée de coutumes et libertés. Cette image stéréotypée est bien trop réductrice pour définir le phénomène historique complexe et évolutif des bastides.
Aujourd'hui, on s'accorde à dire qu'il s'agit de nouveaux lieux d'établissement pour des groupes de population à but agricole, commercial ou politique.
Certains, comme François-Xavier Tassel ( Les bastides ou la quête de la Jérusalem terrestre)