En dépit de l'acception étroite de la blob architecture (c'est-à-dire celle obtenue grâce à l'ordinateur), le mot, surtout dans le langage courant, est de plus en plus associé à une série de réalisations aux formes incurvées et un peu étranges comme le musée Guggenheim de Bilbao (en 1997) ou l'Experience Music Center (en 2000) de Gehry, bien que ceux-ci, à strictement parler, ne sont pas vraiment de la blob architecture : même s'ils ont été réalisés grâce à la C.A.O., comme le logiciel CATIA en particulier, ils ont été retranscrits numériquement à partir de maquettes réelles sans manipulations ex nihilo à l'ordinateur ; leur conception tient plus de la sculpture traditionnelle que de nouvelles technologies.
Le premier vrai bâtiment blobesque à avoir été construit le fut aux Pays-Bas par Lars Spuybroek (NOX) et Kas Ooserhuis. Appelé le pavillon de l'eau (1993-1997), ce n'est pas seulement sa forme qui est due à des opérations numériques mais aussi son ambiance intérieure électroniquement interactive où les sons et la lumière peuvent être modulés par les visiteurs.
Un bâtiment qui peut aussi être considéré comme exemplaire des blobs est la Kunsthaus de Graz, construite en 2003 par Peter Cook et Colin Fournier.
Parmi d'autres exemples on peut aussi citer la maison Xanadu (1979) de Roy Mason, ou encore une rare excursion sur cette voie d'Herzog & de Meuron avec l'Allianz Arena (2005).
En 2005, Norman Foster s'est, dans une certaine mesure, aventuré dans la blobitecture avec sa bibliothèque de philologie de l'université libre de Berlin rappelant un peu la forme d'une cervelle, et le Sage Gateshead ouvert en 2004 à Gateshead qui là ressemble à un crosne géant.
En France, la blob architecture est peu visible. Les figures les plus marquantes sont Jakob + MacFarlane, notamment avec la réalisation du restaurant Georges au dernier étage du Centre Pompidou (1998). Mais il n'y a pas à proprement parler d'architecte emblématique de cette mouvance, seulement des projets (construits ou de papier) dans l'œuvre d'architectes qui explorent le champ plus élargi de l'architecture. L'architecte François Roche fait un travail qui peut parfois être qualifié de blob architecture. Certains projets de comme l'U.E.R. de droit à Limoges de Massimiliano Fuksas (1996) ou la couverture de la cour Visconti au Louvre de Rudy Ricciotti (prévu en 2009) font intervenir des formes organiques pour créer un effet de contraste avec une structure plus orthonormée autour.
Archigram, le groupe d'architectes britanniques des années 1960 dont faisait partie Peter Cook, a clairement influencé la blob architecture. Ils s'intéressaient à l'architecture gonflable sans angles tout comme aux formes obtenues grâce au moulage du plastique aux formes adoucies.
Ron Herron, un autre membre d'Archigram, dessina de l'architecture très semblable à ce qui fait la blob architecture dans ses projets de Walking City ou d'Instant City, ou encore Michael Webb avec son projet de Sin Centre. Il existait à l'époque une expérimentation architecturale intégrée au psychédélisme des années 1970 fort du son de la musique électronique (les « synthés » naissants) et de la lumière mise en jeu de couleurs et de mouvements.
La Maison sans fin de Frederick Kiesler, qui ne fut pas construite, est un autre exemple de blob architecture avant la lettre parce que dessinée avant l'usage des outils logiciels, et quoiqu'elle affichait le principe de symétrie dans les formes. Son projet du Sanctuaire du Livre (commencé en 1965) a la forme caractéristique d'une gouttelette et anticipait le répertoire de formes qui intéresse les architectes d'aujourd'hui.
À la même époque en France, on trouve des architectes comme Antti Lovag, Claude Costy ou Pascal Haüsermann avec leurs maisons-bulles qui s'apparentent au renouveau des formes artistiques de la culture pop.
On peut aussi rapprocher de la blob architecture, si on envisage plus le côté formel que technique, le travail d'architectes comme Antoni Gaudí à Barcelone ou les expressionnistes comme Bruno Taut et Hermann Finsterlin.