La blob architecture ou blobitecture ou encore architecture de blobs, de « blob » en anglais signifiant « tache » ou « goutte », est un terme donné à un courant architectural dans lequel les bâtiments ont une forme organique molle et bombée, comme de grosses amibes. Parfois, en voulant donner un nom plus francophone pour cette appellation correspondant à une catégorisation relativement peu répandue localement dans ses concepts, certaines revues d'architecture avancent le terme d'architecture « organique » mais c'est faire l'amalgame avec une architecture organique qui tirerait ses fondements de Wright et qui ne serait pas forcément de forme molle (comme la maison de la cascade). Le qualificatif « biomorphique » serait alors plus approprié pour ses correspondances avec « organique » sans pour autant les confondre l'un avec l'autre.
La blob architecture se définirait alors selon trois optiques :
Le terme « blob architecture » a été créé par l'architecte Greg Lynn en 1995 dans ses expérimentations avec le logiciel de dessins metaball, profitant de l'apport nouveau des technologies de la numérisation C.A.O..
Le développement des logiciels depuis 1970, d'abord dans l'assistance à la réalisation fonctionnelle et les aspects techniques de la construction, puis le développement de la représentation en « 3D » des volumes articulés et la conception architecturale, a autorisé une conception qui s'affranchit quasiment des problèmes de réalisation des structures n'ayant pas une forme développable cubique ou cylindrique, forme qui simplifiait les problèmes mécaniques de la verticalité et de l'horizontalité de la mise en étages des édifices. C'est alors qu'un nombre d'architectes et de créateurs de meubles commencèrent à faire des recherches avec ce genre de logiciels pouvant manipuler des formes adoucies, puis totalement libres, débouchant sur la création de formes inédites. La popularisation de l'ordinateur, outil nécessaire, favorisa l'essor de la blob architecture au milieu des années 1990 puisque qu'il permit facilement de s'affranchir du plan et de la planche à dessin.
Malgré son caractère de mouvement architectural organique, la blob architecture est impensable sans cet outil avec lequel les architectes obtiennent ces formes en bidouillant des algorithmes.
Bien que l'appellation « blob architecture » fût en vogue déjà au milieu des années 1990 dans la veine inventive associée au « virtuel » du numérique, le mot « blobitecture » apparut pour la première fois en 2002 dans la rubrique On language que tenait William Safire dans le New York Times (le titre de l'article était Defenestration.) Bien que l'intention générale allait au dénigrement, le mot fit florès et est depuis largement utilisé en langue anglaise pour parler de bâtiments ayant des formes rondes et incurvées.