Aimophila ruficeps est classée par l'IUCN en LC (Préoccupation mineure) et non menacée d'extinction par BirdLife International, en raison de sa grande répartition géographique d'environ 1 200 000 km2, une population estimée à 2,4 millions d'individus, et un déclin de cette population inférieur à 30 % de baisse au cours de ces dix dernières années. Dans les années où les pluies ne sont pas suffisantes, de nombreux oiseaux ne se reproduisent pas, et ceux qui le font ont de plus petites nichées. Certaines des populations locales de cette espèce sont menacées et sont en déclin.
Les sous-espèces et les populations insulaires ont diminué dans certains cas : On pense par exemple que A. r. sanctorum, de l'île de Todos Santos est déjà éteinte, et on n'a pas observé les populations de l'île de San Martin et de l'île Santa Catalina en Basse-Californie depuis le début des années 1900. Les populations des espèces de Californie du sud sont également en déclin, en raison de l'urbanisation et du développement agricole de la région.
On sait aussi que cet oiseau a subi un empoisonnement lié à l'usage de coumaphène, un rodenticide, bien que des recherches plus poussées soient nécessaires pour déterminer les effets des pesticides sur le Bruant à calotte fauve.
Systématique
Cette espèce appartient à la famille des Emberizidae qui regroupe les bruants américains et eurasiens. Tous les bruants américains ont un régime alimentaire de base granivore, un becconique et un plumage brun ou gris avec des marques spécifiques sur la tête. Ceux du genre Aimophila sont généralement de taille moyenne (13 à 20 cm de longueur), vivent au sein d'une végétation buissonnante aride, ont un bec relativement long, une queue de longueur moyenne, des ailes courtes et arrondies, et construisent des nids en forme de coupe.
Étymologie
Le nom du genre, Aimophila, a été construit à partir de deux racines de grec ancien, d'une part ἀιμος/aimos signifiant épine, et d'autre part -φιλος/philos signifiant aimer. Le nom spécifique est simplement dérivé du nom vernaculaire anglais, à partir du latin rufus signifiant « roux », ou « fauve », et de -ceps, dérivé de caput, la tête. En anglais, l'oiseau peut également être familièrement désigné sous le nom de Rock Sparrow, signifiant « Bruant des roches », en raison de sa préférence pour les pentes rocheuses.
Historique
Le Bruant à calotte fauve a été décrit en 1852 par l'ornithologiste américain John Cassin comme Ammodramus ruficeps. Il a été également décrit comme appartenant au genre Peucaea, qui regroupait plusieurs espèces du genre Aimophila partageant certaines caractéristiques : un gros bec, une touche de jaune sous la courbure de l'aile, que les autres espèces du genre n'ont pas. Cependant, la séparation des bruants du genre Peucaea dans un genre séparé n'est généralement pas reconnue. Une analyse phylogénétique de 2008 du genre Aimophila l'a divisé en quatre genres, mais le Bruant à calotte fauve et ses deux parents les plus proches, le Bruant d'Oaxaca (A. notosticta) et le Bruant roussâtre (A. rufescens) ont été maintenus dans le genre Aimophila. De plus, cette étude a suggéré que le Bruant à calotte fauve pourrait être plus étroitement lié aux tohis bruns du genre Pipilo que les autres membres du genre Aimophila (dans son acceptation originale).
Synonymes
Ce taxon admet les deux synonymes latins suivants, considérés non valides :
Ammodramus ruficeps
Peucaea ruficeps
Sous-espèces
Douze sous-espèces sont généralement reconnues, mais certains auteurs en nomment jusqu'à 18.
Caractéristiques générales du Bruant à calotte fauve.
A. r. ruficeps, la sous-espèce type, a été décrite par Cassin en 1852. On la trouve dans les chaînes de montagnes des côtes californiennes et sur les versants occidentaux de la Sierra Nevada. Cette sous-espèce est plus foncée et sensiblement plus petite que A. r. eremoeca et a une strie distinctive brun-roux sur ses parties supérieures.
A. r. canescens, décrite par l'ornithologiste américain W.E. Clyde Tod en 1922, se trouve au sud-ouest de la Californie, ainsi qu'au nord-est de la Basse-Californie (jusqu'à, en direction de l'est, la base de la Sierra de San Pedro Mártir). Bien que l'espèce elle-même soit classée en Préoccupation mineure par l'IUCN, cette sous-espèce est listée comme « special concern » par le Département de la pêche et du gibier de Californie (CDFG). Cela signifie qu'elle est menacée d'extinction. Elle semble en toutpoint semblable à A. r. ruficeps, mais est plus foncée.
A. r. obscura a été décrite par Donald R. Dickey et Adriaan van Rossem en 1923. On trouve cette sous-espèce dans plusieurs îles des Channel Islands : l'île Santa Cruz, l'île Anacapa, et autrefois sur l'île Santa Catalina. Alors que la population de Santa Catalina n'a plus été observée depuis 1863, la sous-espèce semble avoir colonisé l'île d'Anacapa, où il n'existe pas d'observations de cette sous-espèce avant 1940. Elle est d'apparence similaire à A. r. canescens mais est plus foncée.
A. r. sanctorum a été décrite par van Rossem en 1947. Elle fut découverte sur une île des Todos Santos, au large des côtes du nord-ouest de la Basse-Californie. Cette sous-espèce est susceptible d'être éteinte. Elle est la plus foncée des sous-espèces côtières, particulièrement au niveau de son abdomen.
A. r. sororia, décrite par Robert Ridgway en 1898, et que l'on trouve dans les montagnes au sud de la Basse-Californie, plus particulièrement dans la Sierra de la Laguna. Elle est la plus pâle des sous-espèces côtières.
A. r. scottii, décrite par George Sennett en 1888, vit du nord de l'Arizona au Nouveau-Mexique, et au sud depuis le nord-est du Sonora jusqu'au nord-ouest du Coahuila. Elle est d'un gris plus foncé que A. r. eremoeca et a des bandes rousses plus étroites et plus foncées sur sa poitrine.
A. r. rupicola, décrite par van Rossem en 1946, vit dans les montagnes au sud-ouest de l'Arizona. Elle est d'apparence similaire à A. r. scottii mais son dos est plus foncé et plus gris.
A. r. simulans, décrite par van Rossem en 1934, se trouve au nord-ouest du Mexique, du sud-est du Sonora et du sud-ouest du Chihuahua jusqu'au Nayarit et au nord du Jalisco. Elle a une coloration plus rousse sur son dos et son abdomen est plus pâle que A. r. scottii.
A. r. eremoeca a été décrite par Nathan Brown en 1882. On la trouve du sud-est du Colorado jusqu'au Nouveau Mexique, au Texas, au nord du Chihuahua, et au centre du Coahuila. Ses parties supérieures sont grisâtres et son poitrail est sombre.
A. r. fusca, décrite par Edward William Nelson en 1897, se trouve à l'est du Mexique, du sud du Nayarit au sud-ouest du Jalisco, au nord du Colima, et au Michoacan. Cette sous-espèce est plus foncée et plus rousse sur ses parties supérieures que A. r. australis. Elle possède également une couronne rousse plus foncée et sans raie grise au milieu.
A. r. boucardi, décrite par Philip Sclater en 1867, vit à l'est du Mexique, du sud du Coahuila au San Luis Potosi, au nord du Puebla, et au sud de l'Oaxaca. Cette sous-espèce est plus foncée que l'A. r. eremoeca et a la poitrine striée de brun mat, et non pas de roux.
A. r. australis, décrite par Edward William Nelson en 1897, se trouve au sud du Mexique, du Guerrero jusqu'au au sud du Puebla et de l'Oaxaca. Elle est d'apparence similaire à A. r. scottii mais est plus petite, avec un bec plus court.
Les six sous-espèces occasionnellement reconnues sont A. r. extima et A. r. pallidissima, décrites par A. R. Phillips en 1966, A. r. phillipsi, décrite par J.P. Hubbard & Crossin en 1974, et A. r. duponti, A. r. laybournae et A. r. suttoni, décrites par J.P. Hubbard en 1975.