Le campus de Jussieu, situé dans le cinquième arrondissement de Paris, est un ensemble de bâtiments construits à partir des années 1960 et destinés à accueillir les universités scientifiques.
Le projet de l’architecte Édouard Albert ne fut jamais terminé, et le scandale de l'amiante a obligé l’État à organiser une série de travaux de désamiantage et de remise aux normes à partir de 1996, ces travaux sont toujours en cours en 2010.
Le campus de Jussieu est l’un des trois sites conçus pour accueillir la faculté des sciences de Paris que le manque de place empêchait de maintenir à la Sorbonne. Ce site était alors occupé par les halles aux vins, en grandes parties bombardées en 1944. Comme c’était aussi le site de l’ancienne abbaye Saint-Victor de Paris, l’argument de la continuité scientifique est mis en avant et le choix est entériné en 1946. Les travaux ne commencent que plus de dix ans plus tard, alors que le campus universitaire d'Orsay a déjà été ouvert et que celui de Villetaneuse est déjà en projet, le retard étant en grande partie dû à l’opposition des marchands de vin de s’installer à Bercy. La première tranche de travaux commence en 1958 pour s’achever en 1961, le campus étant inauguré dès 1959. La deuxième tranche est réalisée entre 1964 et 1968, mais l’ensemble reste à ce jour inachevé. Le projet initial fut abandonné en 1972, faute de subventions, d’où l’apparition de bâtiments préfabriqués pour pallier le manque de locaux. Le nombre d’étudiants était alors de 30 000, alors que le projet initial était conçu pour 20 000.
Suite à la Loi Faure, la faculté des sciences laisse sa place à deux nouvelles universités en 1971 : Paris-VI, pour sa partie scientifique, et Paris-VII, seule université interdisciplinaire intégrant disciplines littéraires et scientifiques. La bibliothèque scientifique, issue du transfert des collections récentes en sciences de la bibliothèque de la Sorbonne, prend le nom de bibliothèque interuniversitaire scientifique de Jussieu.
Alors que les installations vieillissaient, les normes de sécurité devenaient plus exigeantes, et les risques liées à l’amiante étaient mieux reconnus. Le ministère a donc décidé en 1996 le « désamiantage » des bâtiments. L’université Paris-VII décide alors de quitter définitivement le campus pour s’installer à Paris Rive Gauche. Il est alors envisagé une opération rapide de 37 mois, avec un déménagement partiel des locaux. Les études préliminaires ayant été compliquées, les travaux ont commencé sans réelle stratégie. Un établissement spécial « établissement public du campus de Jussieu » est créé pour la maîtrise d’ouvrage.
En 1998, on ajoute la remise aux normes du bâtiment ainsi que sa rénovation au désamiantage. L’opération devient alors particulièrement complexe : il faut trouver des locaux provisoires afin de vider le campus pour pouvoir commencer les travaux. De plus le mobilier doit être dépoussiéré avant d’être déplacé et les locaux de recherche doivent être traités différemment de ceux d’enseignement. Enfin les relations tendues entre les deux universités compliquent encore les choses. Parallèlement la construction des nouveaux locaux de Paris-VII (inscrite au plan « Université du 3e millénaire ») prend du retard, l’inauguration ne se fera qu’en 2007. Dans le but de maintenir les étudiants à Jussieu, de nouveaux bâtiments sont construits sur le campus, certains sont provisoires d’autres comme « Esclangon » ou « bâtiment des 16 000 » sont définitifs.
Depuis la loi LRU, Paris-VI réclame la propriété du site.
En août 2010, la gestion des travaux est repris par un nouvel établissement : l’Établissement public d'aménagement universitaire de la région Île-de-France.