Capitelle - Définition

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Introduction

Capitelle historique à Aubais, Gard. La tourelle pleine n'a qu'une fonction de signalement.

Une capitelle (en occitan capitèla) est une cabane construite en pierre sèche, c’est-à-dire sans mortier, dans les anciennes garrigues des villes du département du Gard. Cette appellation, à l'origine, strictement nîmoise, tend à prendre le sens générique de « cabane en pierre sèche » et à gagner les départements voisins.

Origines du terme

Le terme « capitelle » est la francisation du languedocien capitèlo (Abbé de Sauvages), désignation morphologique à rapprocher du français chapiteau, pris dans le sens de couverture mobile de moulin à vent ou de grande tente de cirque, ou encore du forézien chapitella, désignant une étable, une cabane, un hangar.

Cette interprétation est l'une de celles exposées dans le « Dictionnaire languedocien-français » de Maximin Dhombres et Gratien Charvet, publié en 1884: « Capitèlo, s. f. Hutte, maisonnette de vigne non habitée, où l'on renferme les outils, et où l'on peut se mettre à l'abri d'un orage. Dér. du latin Caput, chef; ou bien parce que ce petit édifice terminé en cône a la forme d'un chapeau, ou parce que la Capitèlo est en quelque sorte le chef-lieu de la vigne. Peut-être aussi faut-il chercher sa dérivation dans l'italien Capitelle, chapiteau, parce que la Capitèlo n'est souvent et n'était souvent autrefois qu'un appentis, un petit toit, une sorte de chapiteau sous lequel on mettait à l'abri la cuve vinaire ».

Pour les historiens, le terme désigne une cabane de vigne édifiée par un membre du petit peuple des villes gardoises dans une parcelle conquise sur la garrigue péri-urbaine, aux XVIIe siècle, XVIIIe siècle et XIXe siècle siècles. Il figure dans des documents d'archives aux XVIIe et XVIIIe siècles :

  • Testament de Guillaume Amalric, « laboureur » à Moussac (Uzège), datant de 1630 (sous le règne de Louis XIII) : il y est question d'une « cappitelle ».
  • Récit de l'arrestation par Jacques Durinam, lieutenant de compagnie, de Religionnaires réunis pour une assemblée du Désert dans une vigne du côté du chemin d'Allais (Alès) en 1686 : il y est fait état d'une « caverne bastie à pierre sèche, vulgairement appelée capitelle ».
  • Jugement rendu le 3 novembre 1727 par Louis de Bernage, intendant de la Province du Languedoc, toujours en rapport avec une assemblée du Désert : il y est fait mention d'« une Hute battie à pierre seiche, appelée vulgairement Capitelle ».
  • Description (dessins à l'appui) par Novy de Caveyrac en 1743, d'une assemblée du Désert se tenant dans une « capitelle » à la métairie du four Bourrely, chemin de l'Alouette à Nîmes.
  • Compoix (graphiques) de Nîmes établis entre 1773 et 1786 relevant 600 capitelles situées entre les routes d'Avignon, d'Uzès et d'Alès : les édifices sont figurés en élévation. Il y est question des « Capitelles de Deylaud »; sur le plan No 29, un édifice arbore même la mention « capitèle ».

Aujourd'hui, le mot « capitelle » tend à dépasser les strictes frontières du département du Gard et son emploi se généralise dans la littérature touristique pour désigner la même construction en d'autres départements du Languedoc : Ardèche, Hérault, Aude.

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