Moulin à vent - Définition

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Introduction

Moulin à vent d'Alphonse Daudet (Alpilles)

Le moulin à vent est un dispositif qui transforme l’énergie éolienne (énergie cinétique du vent) en mouvement rotatif au moyen d’ailes ajustables. En tant que moulin, il est utilisé le plus souvent pour moudre des céréales, broyer, piler, pulvériser diverses substances, presser des drupes ou écraser des olives pour produire de l'huile, ou même pour actionner une pompe, par exemple pour l’irrigation ou pour assécher les polders.

Le terme n’est utilisé que pour les dispositifs relativement anciens des pays riches et les installations à technologies anciennes des régions moins développées. Devenu obsolète dans les pays développés avec la généralisation de l'électricité, il est l'ancêtre de l'éolienne. Le moulin à vent se distingue de l’éolienne, qui sert le plus souvent à mouvoir une génératrice d’électricité ou, plus rarement, pour pomper de l’eau, et est munie de pales et non d'ailes.

Description

Moulin tour de Montfuron, Alpes-de-Haute-Provence
Moulin de la Roome à Terdeghem (France)
Moulin chandelier sur une tour maçonnée, La Lande, La Pouëze
Moulin chandelier assis par terre Moulbaix, Belgique
Moulin à chandelier assis par terre , plan terrier 49220 Brain-sur-Longuenée, année 1750
Mécanisme des ailes Berton (moulin de Moidrey, France)
  • Le moulin à vent classique est constitué d'une tour surmontée d'un toit orientable dans le sens du vent, qui supporte les ailes fixées à un axe horizontal ; c'est le moulin-tour.
  • Parfois, c'est tout le corps du moulin, construit en bois, qui s'oriente selon le vent: c'est le moulin sur pivot aussi appelé "chandelier" dans certaines régions de France, ce pivot est suspendu par les liens qui l'entourent, eux-mêmes fixés sur un socle en bois, la croisée.
  • Un troisième type de moulin, le moulin cavier, est intermédiaire ; dans ce cas, seul tourne un corps mobile supportant les ailes et le système d'engrenage, cette « hucherolle » étant posée sur une tour plus basse.

Les ailes, le plus souvent au nombre de quatre, sont généralement faites d'une armature en bois supportant une toile tendue. Elles peuvent être symétriques, ou asymétriques quand les lattes qui supportent la toile sont fixées du côté gauche de l'axe de l'aile. Les formes et les matériaux utilisés sont très variables d'une région à l'autre.

La transmission du mouvement à l'axe vertical des meules se fait par un engrenage constitué du « rouet », roue solidaire de l'axe des ailes munie de dents en bois dur, ailes qui engrènent sur la « lanterne » à fuseaux solidaire de l'axe vertical.

L'orientation du moulin se faisait en actionnant le timon, dit aussi la queue du moulin, à l'aide d'un cabestan.

Histoire

Le moulin à vent est apparu en Orient, en Égypte ancienne et en Iran (il est utilisé en Perse pour l'irrigation dès l'an 600). Les moulins iraniens n'étaient pas du même type que les moulins européens. Ils étaient constitués d'une éolienne à axe vertical, –technique offrant de meilleurs rendements que les éoliennes à axe horizontal–, confinée à l'intérieur du moulin. Des orifices dans les parois du moulin permettent à l'air de s'engouffrer pour actionner l'éolienne.

Signalé très tôt en Grande-Bretagne (Abbaye de Croyland en 870), le moulin à vent s'est généralisé en Europe vers le XIIe siècle, d'abord sur les côtes maritimes des pays du Nord : Grande-Bretagne, Pays-Bas, puis dans les pays de la bordure atlantique : Portugal, France, de la mer du Nord et de la mer Baltique : Belgique, Allemagne, Danemark, et dans les îles, y compris en Méditerranée. On les trouve sur des éminences, soit isolés, soit groupés en série, ainsi que dans des lieux éloignés des cours d'eau. La première attestation de moulin à vent en France, en 1170, figure dans une charte de la ville d'Arles.

Les Pays-Bas sont probablement le pays qui a compté le plus grand nombre de moulins à vent. Éléments caractéristiques du paysage, ils sont représentés notamment dans la peinture flamande. Les moulins à vent de Kinderdijk ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Vers 1880, l'aile Berton, inventée vers 1840, est un système de planches mobiles qui peuvent s'écarter pour offrir une large prise au vent. Elles dispensent le meunier de la lourde tâche de la manœuvre quotidienne des toiles. Ce système se répand dans les régions de France les plus productrices (Beauce, Anjou, Bretagne…) mais arrive trop tard pour une meunerie déjà en déclin ailleurs.

La généralisation de l'électricité dans les campagnes, et l'apparition de la minoterie industrielle, ont entraîné un rapide déclin des moulins à vent au cours du XXe siècle. Ils ont en outre été défavorisés par la dureté du métier de meunier et par les périodes de chômage imposées souvent par l'absence de vent.

L'apparition de la roue éolienne à pales nombreuses, inventée aux États-Unis, les a rendus complètement obsolètes.

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