La capitelle est rarement un habitat permanent, c'est plutôt un abri destiné à accueillir temporairement outils, matériaux, ou personnes.
Construite sur un terrain souvent ingrat aux époques de grands défrichements (garrigue, maquis, taillis…), elle emploie comme matériau de construction ce que livrent le défonçage et l'épierrement du lieu. Il s'agit très souvent de calcaire mais on trouve aussi, selon la géologie locale, du schiste, du grès, du granit, ou même du basalte.
Les pierres extraites et ramassées pour rendre le lieu propre à la culture (vigne, oliviers, etc.) ou à l'élevage, sont entassées aux abords du terrain en monticules parfois encore visibles aujourd'hui, que l'occitan désigne sous le terme de « clapas ». Certaines pierres sont sélectionnées et mises à part en vue de l'édification de murets de clôture, de terrasses, ou d'abris.
Toutes les pierres destinées à la construction de la cabane ne sont pas laissées à l'état brut : elles peuvent être dégrossies dans un but fonctionnel ou esthétique, mais il ne s'agit pas d'une véritable maçonnerie de pierres taillées.
Sur un sol éventuellement aménagé pour bloquer l'édifice, les murs sont montés en assemblant les pierres sans aucun mortier, puis une voûte (qui peut parfois commencer dès le sol) est montée pour couvrir le tout.
Différentes techniques très précises et abouties entrent en jeu. Par exemple :
La cabane de pierre sèche offre peu de confort mais peut, selon le savoir-faire de son constructeur, recevoir quelques aménagements :
Les parois intérieures étaient parfois revêtues d'un enduit blanc. Une citerne extérieure, creusée dans le roc, pouvait permettre de recueillir l'eau collectée par la couverture.
On observe aussi des décorations sur les cabanes les plus élaborées : une frise de pierres obliques courant en haut du corps de l'édifice (utilisée aussi pour les murailles ), une couverture conique ou tourelle exagérée sans fonction pratique évidente, voire plus rarement la date de construction gravée sur le linteau ou sous la dalle terminale (dalle fermant la voûte).
Certaines possèdent une couverture d'iris, ainsi la « cabane du bleu » à Congénies, d'autres incorporent des matériaux insolites – galets, marbre, culs de bouteilles – sur le dôme de toiture, ainsi la « cabane de verre », également à Congénies (art populaire).
La capitelle est assez souvent accompagnée d'autres constructions liées à l'activité du propriétaire : cuve (tine en français local) en pierre sèche aménagée dans le sol ou solidaire de l'abri pour entreposer provisoirement la vendange ou la récolte d'olives, enclos, terrasse, puits, siège (dont les prétendus « fauteuils de berger » abrités du vent dominant), four à chaux, ou encore trace brûlée d'une ancienne charbonnière.