Château de Beauregard (Loir-et-Cher) - Définition

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Le parc

Le parc clos du château compte 70 hectares; 40 hectares constituent le jardin d'agrément, le reste de la propriété est occupé par les bois.

Historique

L'histoire du parc du château débuta en 1545 quand Jean du Thier acquit la terre de Beauregard.

La Renaissance

Le château de Jean du Thier était un château d'agrément, une demeure champêtre tournée vers ses jardins. En 1551, Henri II offrit à son ministre et ami 1500 arbres (chênes, ormes, hêtres, houx et noisetiers) à prélever au sein des forêts royales.

Jean du Thier était connu de ses contemporains comme amateur et collectionneur de plantes rares. Le jardin de Beauregard fut salué au XVIe siècle, Androuet du Cerceau s'en fit l'écho. Dans son ouvrage, Des plus excellens bâtiments de France, il consacra trois gravures au château et à son parc. Le pavillon le plus important de la demeure regardait un parterre savant. C'était un jardin géométriquement ordonné, comptant de nombreuses espèces de plantes rares. Il présentait les caractéristiques du jardin Renaissance : galeries de bois se terminant par de petits temples, une fontaine en son centre, utilisation du buis pour délimiter les parterres.

Le jardin de Beauregard avait une vocation utilitaire. Dès Jean du Thier et sur les plans du 17ème et 18ème siècles, on note la présence, en nombre conséquent d'arbres fruitiers (cerisiers, pruniers, amandiers, noyers). Les arpents de vigne étaient implantés le long de la façade Sud. Le potager se trouvait au fond du parc, à l'emplacement de l'actuel Jardin des Portraits. Le tout restait agrémenté d'éléments d'architecture et d'allées permettant de joindre l'utile à l'agréable.

L'époque moderne

En 1617, le château entra dans le patrimoine de la famille Ardier. L'intérêt de Paul Ardier se concentra sur la décoration intérieure.

Il ne négligea pas le parc pour autant. Deux ans après son arrivée, en 1619, il clôtura le parc de murs. Achetant de nouvelles terres, il changea radicalement la perspective du château. Sur les plans d'Androuet du Cerceau, on constate que l'entrée du château se trouvait sur la façade Ouest du château. Paul Ardier ordonna la réalisation d'une nouvelle allée centrée sur la galerie. Le long de cet axe, l'actuelle allée d'honneur, furent plantés des arbres fruitiers.

Le jardin clos de Jean du Thier fut conservé, il s'adapta à la nouvelle mode des jardins à la française.

En 1661, les documents attestent de l'existence d'un bâtiment réservé aux oranger et en 1718, fut élevé un vaste ensemble dont il ne subsiste aujourd'hui que la moitié. Un inventaire du début du XVIIIe siècle, dénombre 74 orangers et citronniers témoignant du réel intérêt des seigneurs de Beauregard pour leur orangerie.

Le XIXe siècle

La mode des jardins paysagers arriva en France à la fin du XVIIIe siècle. En Angleterre, les propriétaires terriens s'enthousiasmaient pour ces aménagements paysagers qui préservaient l'aspect naturel des sites. En France, un des exemples les plus aboutis de ces jardins paysagers sont les jardins du Petit Trianon, créés à Versailles pour la reine Marie Antoinette. Le XVIIIe siècle vit également apparaître en France des espèces jusqu'alors inconnues, ramenées des expéditions scientifiques en Amérique du Nord et du Proche-Orient.

Certaines de ces espèces rares viendront enrichir les jardins de Beauregard comme le cèdre du Liban, le tulipier de Virginie ou le magnolia grandiflora.

L'auteur du parc à l'anglaise du château de Beauregard n'est malheureusement pas connu. Au XVIIIe siècle ou sous l'Empire, la tradition anglaise supplanta le jardin "à La Française".

La réhabilitation du XXe siècle

En 1992, le parc fut inscrit à l'inventaire des Monuments historiques. Un important travail de restauration fut alors entrepris. Inspirés d'un projet de Gilles Clément, les jardins de Beauregard attestent d'un souci d'assurer le lien entre les siècles passés et le temps modernes. Les différentes collections d'arbres et de végétaux (chênes, cèdres, bambous, écorces décoratives) sont les héritières directes des goûts botaniques de Jean du Thier. Le jardin des Portraits ou la toute récente rénovation de la glacière témoignent des innovations permanentes.

Le jardin des Portraits fut créé en 1992 par Gilles Clément. Le jardin des Portraits est constitué de 12 jardins rappelant les 12 groupes de portraits de la galerie du château. Protégé par ses hautes parois végétales, chaque jardin ou « chambre » est une variation sur une couleur dominante et un savant exercice de création paysagère. Plus de 400 espèces de plantes vivaces et d'arbustes semblent évoluer sans contrainte aucune. La couleur des chambres peut symboliquement être associée à un personnage ou à un événement raconté dans la grande galerie du château. Par exemple, une des chambres rouges est associée au sang de la Saint Barthélémy.

La glacière du château a été rénovée durant l'hiver 2007/2008. Datée du XVIIe siècle, elle témoigne d'un patrimoine technique méconnu du grand public. Ces bâtiments étaient conçus pour le stockage de la glace et sa conservation tout au long de l'année.

Le parc bénéficie de label Jardin remarquable.

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