Château du Haut-Kœnigsbourg | ||
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Période ou style | Médiéval | |
Type | Château-fort | |
Début construction | Fin du XIe siècle 1901 (restauration) | |
Fin construction | Fin du XIe siècle 1908 (restauration) | |
Propriétaire initial | Frédéric de Hohenstaufen | |
Destination initiale | Habitation | |
Propriétaire actuel | Conseil général du Bas-Rhin | |
Destination actuelle | Musée | |
Classement | Classé MH (1862) | |
Site Internet | www.haut-koenigsbourg.fr | |
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Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région historique | Alsace | |
Région | Alsace | |
Département | Bas-Rhin | |
Commune française | Orschwiller | |
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Le Haut-Kœnigsbourg est un château médiéval se situant dans la commune française d'Orschwiller dans le département du Bas-Rhin en Alsace.
Le nom actuel du château, Haut-Kœnigsbourg, est le résultat de l'adaptation du nom allemand Hohkönigsburg qui se traduit par « haut-château du roi ».
Le château est situé à une altitude de 757 mètres, à 12 km à l'Ouest de Sélestat dont il est visible de la ville, 26 km au Nord de Colmar et 55 km au Sud de Strasbourg.
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| état de 1851 par Le Seq | ||
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En 774, Charlemagne fait don du Stophanberch ou Staufenberg, (nom de la montagne où le Haut-Kœnigsbourg fut construit) et des terres attenantes au prieuré de Lièpvre dépendante de celle de Saint-Denis.
En 1079 Frédéric de Hohenstaufen est nommé duc de Souabe par l'empereur Henri IV. Il fait construire le château Stauf sur le mont Hohenstaufen près de Göppingen, d'où le nom de la famille.
Afin de renforcer son pouvoir en Alsace, il crée une ligne de défense et pour cela, il fait construire de nombreux châteaux et, certains d'entre eux sur des terres qui ne lui appartiennent pas. On dit de lui qu'il a constamment un château accroché à la queue de son cheval. Il fait ainsi construire en toute illégalité le château du Haut-Kœnigsbourg sur les terres confiées aux moines de l'abbaye de Lièpvre.
En 1147, Eudes de Deuil, moine de Saint-Denis presse Louis VII d'intervenir auprès du roi Conrad III de Hohenstaufen afin de réparer cette injustice. C'est la première mention du château dans un document écrit. À cette date, le site comportait déjà deux tours permettant de surveiller la route d'Alsace du nord au sud, l'une appartenant à Conrad III, l'autre à son neveu Frédéric de Hohenstaufen dit Barberousse, futur empereur du Saint Empire romain germanique. Le nom de Königsburg (château du roi) apparaît dès 1192.
Dans la première moitié du XIIIe siècle, profitant de l'affaiblissement des Hohenstaufen, les ducs de Lorraine prennent possession du château. Celui-ci est confié aux sires de Rathsamhausen puis aux Hohenstein qui y règnent jusqu'au XVe siècle.
Devenu un repère de chevaliers brigands, le château est conquis et incendié en 1462 par une coalition regroupant les villes de Colmar, Strasbourg et Bâle, fortes de 500 hommes et de pièces d'artillerie.
Les restes du Haut-Koenigsbourg sont alors confiés à la famille des Thierstein en 1479, qui le reconstruisent et améliorent ses défenses en l'adaptant à l'artillerie.
Ils font bâtir, sur le côté ouest, un bastion formé de deux tours d'artillerie et d'un mur bouclier dotés de murs puissants. La basse cour est protégée par deux tours en fer à cheval et des courtines avec des murs épais. Le château est entouré d'un premier mur de protection afin de gêner la mise en batterie de l'artillerie ennemie.
En 1517, le dernier des Thierstein, croulant sous les dettes, s'éteint. La famille n'ayant pas de descendance, Maximilien Ier reprend possession du château. Ni l'empereur ni les propriétaires successifs ne feront face aux coûts d'entretien, d'autant que le premier ne finance pas les seconds pour ces réalisations. C'est cependant à cette époque que sera réalisé le bastion en étoile à l'est du château.
En 1633, la guerre de Trente Ans opposant les Suédois à l'Autriche, l'Alsace est ravagée. En juillet, les Suédois assiègent le Haut-Kœnigsbourg qui n'est plus qu'une forteresse délabrée. Forts de canons et de mortiers, ils prennent le château après cinquante-deux jours de siège. Peu de temps après, la forteresse est détruite par un incendie. Le château est alors laissé à l'abandon.
Classé monument historique en 1862, le site est racheté trois ans plus tard à divers propriétaires fonciers par la commune de Sélestat qui n'a su qu’en faire.
Depuis 1871 et le traité de Francfort, l'Alsace est devenue allemande. Le 4 mai 1899, le château, alors en ruine, et les terres l'entourant sont offerts par la ville de Sélestat à l'empereur allemand Guillaume II qui souhaite y créer une sorte d'éco-musée vantant les qualités de la période médiévale de l'Alsace et, plus généralement, du monde germanique. La municipalité se garde la centaine d’hectares de forêt, économiquement rentables.
La direction de la restauration de ce château fort est confiée en 1900 à Bodo Ebhardt, architecte et archéologue berlinois âgé de 34 ans. Il commence par le déblaiement du site et les relevés des anciennes constructions. La restauration s'étalera de 1901 à 1908. L'objectif de Bodo Ebhardt est de le restaurer tel qu'il se présentait à la veille de la guerre de Trente Ans mais, manquant de sources, il doit improviser sur de nombreuses parties du château, accentuant même dès que possible les éléments les plus pittoresques et répondant au goût du Kaiser, s'éloignant ainsi de la fidélité historique de la reconstitution.
Le nouvel édifice du Haut-Kœnigsbourg est inauguré le 13 mai 1908. À l'issue de la Première Guerre mondiale, les biens de l'empereur, dont le château, sont récupérés par l'État français.
Ce monument historique bénéficie aujourd'hui d'une très forte fréquentation touristique. Le blason de Guillaume II est toujours visible au sein du château. Il reste ainsi un des symboles en Alsace de la présence allemande entre 1871 et 1918, partagé entre la restauration majoritairement crédible de l'architecte et la vision romantique du Moyen Âge de Guillaume II.
Les ruines du château ont été classées dès 1862, les parties restituées du château et le domaine national sur lequel il est implanté n'étant protégés que par un arrêté de classement depuis le 11 février 1993. Appartenant à l'État français depuis 1919, le château Haut-Kœnigsbourg fut transféré par l'État au conseil général du Bas-Rhin en janvier 2007. Ce transfert fut le premier bien patrimonial transféré par l'État à une structure décentralisée parmi une liste de 176 biens transférables arrêtée en 2004.
Le château du Haut-Kœnigsbourg est l'un des sites touristiques les plus visités en France, avec près de 500 000 visiteurs par an. Il domine la plaine rhénane.
En 1936, il fut l'un des nombreux lieux de tournage pour le film La Grande Illusion de Jean Renoir.