Codéine | |
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Général | |
Nom IUPAC | |
No CAS | |
No EINECS | |
Code ATC | R05 N02 |
DrugBank | |
PubChem | |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | Poudre blanche • Solution limpide |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C18H21NO3 |
Masse molaire | 299,3642 ± 0,017 g·mol-1 |
Classe thérapeutique | |
Antalgique opioïde faible • Antitussif | |
Données pharmacocinétiques | |
Biodisponibilité | ~ 90 % (orale) |
Métabolisme | Hépatique (CYP2D6) |
Demi-vie d’élim. | 3 h |
Excrétion | Urinaire |
Considérations thérapeutiques | |
Voie d’administration | Orale, intrarectale, SC, IM |
Conduite automobile | Déconseillée |
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La codéine (ou méthylmorphine) est l'un des alcaloïdes contenus dans le pavot somnifère (Papaver somniferum). Elle est utilisée comme analgésique à visée antalgique et comme antitussif.
Elle est considérée comme un morphinique mineur mais possède d'importantes propriétés pharmacologiques. Son dosage à effet comparable est de 6 à 10 fois celui de la morphine suivant les propriétés analogues recherchées et la différence de vertu qu'elle développe. Elle se montre ainsi plus active que la morphine dans la toux sèche où elle s'utilise à un dosage relativement plus faible (correspondance codéine/morphine = 30mg/5mg), mais demande un ratio plus élevé (30mg/3mg) - corrélant aux doses nécessaires des effets secondaires qui en limitent l'usage - pour atteindre certaines propriétés de la morphine en tant qu'analgésique ou substitut.
La codéine subit au sein de l'organisme une transformation qui permet sa métabolisation rapide en morphine à hauteur de 10% en moyenne de la dose administrée. L'élément responsable de cette transformation est une enzyme, le cytochrome CYP2D6. Toutefois l'efficacité de la métabolisation est variable suivant les individus et les groupes ethniques et on divise la population en trois groupes : les métaboliseurs faibles, normaux ou forts.
L'effet analgésique de la codéine est réputé plus long que celui de la morphine, à cause de cette transformation et de la variété de métabolites d'activité mineur qui lui sont corrélés. Toutefois, l'analgésie procurée n'est pas aussi efficace que celle de la morphine et certains effets recherchés ou secondaires de la codéine sont antagonistes par rapport à ceux de la sédation morphinique, atténuant de fait fortement le risque d'overdose. Les changements des concentrations plasmiques de la codéine sont également beaucoup moins rapides, ce qui la rend moins toxicomanogène que la morphine (l'effet de manque s'il apparait arrive moins brusquement et avec moins d'intensité). De plus la codéine elle-même inhibe le cytochrome CYP2D6, ce qui peut diminuer l'efficacité proprement morphinique de celle-ci et retarder la tolérance à la morphine en cas d'utilisation prolongée, sans pour autant en changer son efficacité globale. Il est rare qu'une augmentation régulière des doses soit nécessaire ou fréquente dans l'utilisation de codéine ; contrairement à l'utilisation de morphine ou de morphinique majeur, même à dose modérée. En étude toxicologique le codéinomane s'avère augmenter lui aussi moins rapidement ses doses que le morphinomane.
Elle s'utilise essentiellement par voie orale, l'administration de codéine par voie intraveineuse exposant le sujet à de gros risques d'œdème pulmonaire par réaction histaminique ; la voie intraveineuse est surtout utilisée pour l'injection de petites doses morphinique quand il n'est pas possible de l'administrer par voix orale. L'injection IV de codéine permet aussi de savoir réellement les quantités de morphine à administrer en cas d'accoutumance aux opiacés difficile à estimer et suivant la réponse aux effets secondaires de la codéine par voie IV (les effets secondaires n'apparaissent pas par voix intraveineuse en dessous de la dose de dépendance relative à l'usager, mais ils deviennent puissants quand la dose est dépassée).