Symptômes
Ce sont des maux de ventres très douloureux, associés ou non à d'autres symptômes d'intoxication saturnine. Selon la localisation principale de la douleur et selon l'intensité et la durée de cette douleur, Tanquerel classe les coliques de plomb en :
- colique ombilicale,
- colique épigastrique,
- colique hypogastrique,
- colique rénale,
- colique légére,
- colique modérée,
- colique violente,
- colique aiguë,
- colique chronique.
Facultés intellectuelles
Une inquiétude pouvant se transformer en désespoir se manifeste chez les sujets pour la première fois touchés par la colique de plomb. S'ensuivent une langueur et un abattement lors de la rémission.
L'intelligence est généralement conservée, mais certains malades viennent à divaguer souligne Tanquerel.
Nausées et vomissement
Les nausées
- Elles sont plus fréquentes que les vomissemens, constatées 908 fois sur les 1.217 cas de coliques étudiés par M. Tanquerel; (contre 412 constats de vomissements).
Vomissements
- Ils semblent surtout se manifester quand le siège de la douleur (colique) est situé vers l'épigastre (Sur 585 des 412 cas cités par Tanquerel, une douleur vive siégeait à l'épigastre ; et chez le reste des malades, les vomissements étaient plus légers).
- Ils s'effectuent en général péniblement, se répètent à de courts intervalles, et les angoisses en sont diminuées par l'ingestion de boissons ; quoique à la vérité, dans quelques cas plus, rares on observe l'opposé.
- Les matières vomies sont d'un vert porracé, visqueuses, d'une odeur fétide sui generis, d'une amertume extrême, érugineuse, que certains malades disent être analogue au plomb, d'autres au vert-de-gris, etc.; dans aucun des cas de M. Tanquerel leur saveur n'a été sucrée.
Les malades finissent parfois par rendre une matière sanguinolente, un mucus strié de sang.
Gaz
- Ils ont une odeur et une saveur tout à fait spéciales selon Tanquerel.
- L'anus étant fermé et tétanisé, les gaz semblent former des poches qui roulent dans l'intestin, pour finir par s'échapper bruyamment par la bouche (éructations) et plus rarement par l'anus.
3/4 des 1.217 malades de Tanquerel émettaient des borborygmes et plutôt dans la fosse iliaque droite.
La compression et la mobilité des poches de gaz ainsi formées dans l'intestin les distinguent des contractions spasmodiques des intestins liées à des tumeurs. - Rarement, le malade subit des crises de hoquet (11 cas sur 1.217 pour les observations de Tanquerel)
Maux de tête
Ils peuvent exister, mais semblent indépendants de la colique à laquelle ils préexistent
- Ils résultent selon Tanquerel de l'arthralgie ou de l'encéphalopathie saturnine.
Fonctions excrétoires
Selon Tanquerel quand la douleur de colique siège à l'hypogastre ou à la région rénale, il est fréquent que des ténesmes vésicaux rendent difficile l'excrétion d'urine ou de selles. Les muscles sont durcis, gênant même l'introduction de la sonde dans la vessie (Desbois de Rochefort citent un cas de rétention datant de trois jours, où le cathétérisme était rendu impossible par la contraction outrée de l'urètre) ; ces difficultés disparaissentt après la crise. Souvent, le patient a envie d'uriner, mais la mixion est rendue difficile (parfois impossible durant les paroxysmes, où l'urine ne sort que goutte à goutte ou plus du tout, avec souvent une sensation de brûlure le long du canal de l'urètre). M. Tanquerel note chez sept de ses malades, une urine très chargée en acide rosacique; par deux fois alcaline et redevenant acide après guérison; sinon dans tous les aures cas, elle était normalement acide, toujours sans sédiment rouge ni verdâtre (contrairement aux assertions de quelques autres auteurs).