Sphères ORL, respiration
- La voix perd ordinairement une grande partie de sa force, comme étouffée, essoufflée ou haletante.
- la langue semble parfois plus épaisse
- les dents, gencives (liseré gingival gris à bleu ardoise), et l'haleine présentent les mêmes caractéristiques que dans les cas d'intoxication saturnine primitive.
- La salive reste selon Tanquerel normalement alcaline (sauf rares exceptions), sans supersécrétion salivaire (sauf cas de complication de type Stomatite, Angine, etc.)
- Certains malades montrent une soif assez vive et rarement violente, et d'autres (plus rares) nulle ;
- Des douleurs et une sensation de constriction et de resserrement de la région précordiale et tout autour de la poitrine rendent la respiration plus difficile. Chez la femme, les seins peuvent se durcir, le temps de la crise. La respiration s'accélère lors des crises (jusqu'à 70 respirations par minute selon Tanquerel) ; de plus, elle est souvent bruyante, suspireuse; le malade se plaint d'étouffements et suffoque effectivement quand l'accès est violent. Quelques malades présentent des symptômes de type angine de poitrine.
Signes avant-coureur
Les prodromes sont assez typiques, mais varient selon les individus.
Le plus souvent, la colique est précédée des signes d'une l'intoxication saturnine primitive (par exemple trouvés chez 1.185 des malades étudiés par Tanquerel).
- Un ictère apparaître fréquemment un ou plusieurs jours avant le développement de la colique ;
- saveur sucrée dite « styptique »dans la bouche ; elle apparaît également fréquemment un ou plusieurs jours avant le développement de la colique ;
- une lourdeur à l'épigastre surtout après les repas ;
- puis des douleurs sourdes et fugaces sur le reste du ventre ;
- des nausées parfois ;
- des borborygmes et des éructations ;
- une perte progressive d'appétit ;
- changement d'aspect des fèces, qui deviennent globuleuses, dures, noirâtres ou jaunâtres ; cet état est parfois précédé par une période de Diarrhées (autrefois qualifiées de « dévoiement »), signe précurseur que Tanquerel dit avoir observé 18 fois ;
- les urines sont expulsées avec une difficulté croissante et de légères douleurs.
- une morosité, une figure grippée, une fatigue physique et psychique,
- un sommeil fugace
- une arthralgie (observée 195 fois par Tanquerel)
- rarement, une paralysie des membres supérieurs (observée 3 fois par Tanquerel)
- très rarement, une amaurose (observée 1 fois par Tanquerel)
- une encéphalopathie. (observée 2 fois par Tanquerel)
Pour les cas observés par Tanquerel, la progression de la douleur et des symptômes associés est régulière sauf dans 3 % des cas où la colique arrive très brutalement. Il ne détecte pas de rapport entre la durée des prodromes et l'intensité de la colique qu'ils annoncent.
L'ictère et le gout sucré dans la bouche étaient bien connus dans les fonderies ou chez ceux qui manipulaient le plomb ou ses dérivés. Dès que le teint jaune terreux caractéristique apparaissait, les directeurs engageaient habituellement les ouvriers à quitter leurs travaux en les prévenant du danger qui les menace ; et souvent ils s'en éloignent volontairement, la première fois qu'ils éprouvent une saveur sucrée sans cause apparente.
Un liseré gris gingival ou une dégradation des gencives était un autre signe, apparemment moins remarqué ou moins cité.
Ictère
Tanquerel a constaté un jaunissement de la peau, plutôt léger, et qu'il attribue à un extravasation biliaire, dans 51 cas sur 1.217. Ils apparaissant lors des crises les plus douloureuses, et sont bien différents des ictères terreux caracrtérisant l'intoxication saturnine primitive).
- Dans 55 cas l'ictère a coïncidé avec des douleurs à l'hypochondre droit, et dans 55 à l'épigastre : dans 4, il n'y a eu douleur ni dans l'une ni dans l'autre de ces régions.
- L'iclère saturnin, quand il précédait la colique, ne se trouvait pas augmenté mais il disparait lors de l'arrivée de la jaunisse associée aux douleurs de colique.