Condor de Californie - Définition

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Programme de réintroduction

Objectifs

Il a été initié en 1992 par le gouvernement fédéral et plusieurs ONG (dont la Wilderness society) alors que le nombre d’individus (toujours maintenus en zoos) était jugé devenu suffisant pour tenter de reconstituer deux noyaux de population, l’un au sud de la Californie, l’autre au nord de l’Arizona, chacun à partir de 150 individus, incluant 15 couples élevant un petit.

Histoire de la réintroduction

L'élevage en captivité a débuté par le prélèvement dans la nature de l'œuf issu de la première ponte de condors sauvages. En 1983, le premier poussin, né en captivité, éclot d'un œuf pondu dans la nature, après incubation artificielle au zoo de San Diego.

Dans le but de sauver le condor de Californie, la décision fut prise en 1985 de capturer tous les individus quand la population sauvage tomba à 9 condors. Le dernier condor volant en liberté fut capturé en 1987.
Le premier poussin conçu en captivité éclot en 1988 au Wild Animal Park de San Diego.
En 1992, les premiers condors élevés en captivité furent réintroduits dans la nature en Californie, alors que la population captive s'élevait à 52 individus.

Six oiseaux ont été réintroduits dans le Grand Canyon en 1996. On en compte aujourd'hui 60 dans tout l'État d'Arizona.

17 Condors ont été réintroduits dans la zone de Big Sur (zone montagneuse littorale de 150 km de long sur la Caldeira de Californie), dans une zone sauvage, pauvre en sources de pollution et peu fréquentée par les chasseurs et donc a priori parmi les moins contaminées en plombs (grenaille) de chasse. Ils sont contrôlés tous les 6 mois. Ils avaient au début de l’expérience des plombémies plus basses que la moyenne et qu’ailleurs. Pourtant, fin 2002, l’un des 17 condors de Californie réintroduit par la Ventana Wilderness Society a dû être soigné pour saturnisme aigu et 7 de ses compagnons (sur 9 analysés) présentaient des plombémies caractéristiques d'un saturnisme chronique, mais permettant toutefois selon les vétérinaires qu’on les relâche dans la zone de réintroduction.

Menaces et cause de régression

Bien que ses plumes aient été utilisées pour les parures, il ne semble pas avoir pâti de la chasse par les Amérindiens. C’est avec l’arrivée des pionniers qu’il a brutalement régressé pour devenir rare au milieu du XIXe siècle et très rare au XXe siècle, en raison de la chasse, des collectes d'œufs, et à cause des appâts empoisonnés disposés par les éleveurs contre les prédateurs, mais aussi à cause de l'industrialisation de l'agriculture qui l'a privé des grandes carcasses dont il se nourrissait. Il est possible qu'il ait localement souffert de pollutions industrielles (mercure, plomb..), mais c’est surtout l'intoxication par le plomb de chasse qui semble être devenu sa première cause de disparition. Le Condor de Californie mange en effet les cadavres en commençant généralement par la plaie constituée par l'entrée de la balle quand l’animal a été tué ou blessé à la chasse. Il peut aussi ingérer la ou les balles qui sont restées dans le cadavre, ce qui explique que bien que les efforts pour réduire le plomb dans l'environnement aient été plus importants et plus précoces en Amérique du nord qu'en Europe, le saturnisme reste la première cause de mortalité des condors adultes. La plupart des oiseaux ne sont intoxiqués que par la grenaille de plomb, mais les gros oiseaux tels que cygnes ou condors sont régulièrement victimes d’empoisonnement aigu par ingestion de balles de plomb ou de plomb (turlutte et autres agrès) de pêche (pour le cygne). La zone de réintroduction (Big Sur) est peu polluée et est l'une des moins chassées de l'Ouest des États-Unis. L'exposition au plomb de chasse y était donc jugée être un risque faible pour les condors. Mais l'observation au sol, par radiotracking et par satellite, a montré que, si les jeunes acceptaient de se nourrir des cadavres « propres » apportés par les hommes à proximité, les adultes, eux, pouvaient consommer des cadavres de cerfs communs jusque dans le comté du Sud-Monterey au nord et dans le comté de San Luis Obispo au sud, où les cervidés sont encore chassés avec - le plus souvent - des munitions au plomb. Les balles de plomb ou fragments de balles (parfois improprement nommés shrapnels en référence aux éclats d'obus de la Première Guerre mondiale) présents dans les carcasses de cerfs communs sont la cause probable de ce saturnisme.

On sait depuis longtemps que les rapaces situés au « sommet » de la chaîne alimentaire sont particulièrement touchés par le saturnisme lié à l’ingestion indirecte de plomb de chasse ou de pêche (100 % de 100 busards des roseaux testés en France dans deux grandes zones humides étaient atteints de saturnisme aigu), l’aigle pêcheur nord-américain est également souvent victime de saturnisme induit par la chasse et la pêche, mais, les condors sont probablement encore plus sensibles au plomb que les autres rapaces, car ils ne régurgitent pas les plumes, os et autres fragments et objets indigestes qu’ils mangent. Or, chez la plupart des oiseaux, les plumes, mais surtout comme chez les mammifères, les os fixent et accumulent le plomb ingéré et non excrété (80 % de ce plomb est stocké dans les os). L'acidité élevée de ses sucs gastriques facilite le passage rapide du plomb dans son sang.

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