Déconstructivisme - Définition

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Architectes déconstructivistes

Quelques architectes connus, qu'on peut associer à ce mouvement esthétique, dont :

Application à l’échelle urbaine.

Les villes artificielles de P. Eisenman.

Dans quatre projets, Cannaregio, Berlin, Long Beach et La Villette, P.Eisenman met en place des processus de décomposition. Ce sont de véritables outils qui opèrent dans le sol et permettent de manier les significations relatives aux concepts de la ville. Véritable opération structuraliste comme la décrit R.Barthes : découpage et agencement. Les représentations qu’il utilise sont directement liées à la notion de contexte. Contexte géographique, historique ou discursif. Les dessins sont basés sur une lecture géométrique du lieu, souvent à partir de cartes.

  • 1978.Cannaregio est une critique de l’urbanisme moderne, représenté par l’hôpital de Venise de Le Corbusier.
  • Opérations de calquage et d’excavation, 1984.Berlin est une critique du traitement postmoderne des centres historiques et essentiellement des traces archéologiques souterraines.
  • Opération de stratification pour une architecture artificielle,1986.Long Beach est la critique de la tradition classique dans laquelle il décèle trois mythes: histoire (ce qui est intemporel), représentation (question de la signification) et raison (le vrai universel).
  • Opération de scaling, sans origine, sans fin, arbitraire (sans signification volontaire), 1988.La Villette est la synthèse de ces 14 années de travail.

Si on met de côté les deux méthodes plus traditionnelles de calquage et de stratification, on peut s’arrêter sur les deux autres et voir ce qu’elles impliquent.

Le scaling

Il est le résultat de la superposition, du changement d’échelle, de la rotation et de la fragmentation appliquée à une carte. La nouvelle figure ne peut pas se lire en sens inverse pour retrouver l’origine. Cela est directement adressé à l’histoire perçue comme un déroulement linéaire avec ses débuts et ses fins. Cette complexification du déchiffrage rend conscient de la multitude d’interprétations possibles des lectures du passé et de leur subjectivité, voire de leur arbitraire encouragé par une idéologie. Cette opération est directement tirée de la linguistique synchronique qui analyse les phénomènes non pas dans leurs rapports de manière chronologique mais comme des ensembles structurés à un moment donné. Dans le processus de décomposition, la conception et la perception ne sont pas successifs: « Il n’est pas certain que l’objet final soit la description de sa propre histoire. (…) La décomposition plutôt que de travailler vers un but précis commence par la fin pour trouver ses propres limites.»

L’excavation

Elle permet d’abord à P.Eisenman d’accrocher son bâtiment à un site réel ou fictif. Aussi, le creusement permet de remettre en question l’opération d’extrusion car elle peut être présentée comme son opération inverse. L’axonométrie prend alors une dimension nouvelle car elle garde son aspect de dessin sans limite issu du plan et propose dans ce cas un vide plutôt qu’un plein. En prenant l’exemple des « red standing stones », A.Vidler présente ces vides d’abord comme des tombes et des monuments de sa série de maisons effectuées auparavant, un mémorial de ses expérimentations précédentes. Au-delà de cette interprétation il propose que ces vides ne contiennent non pas une symbolique pas plus qu’un usage, mais ils renferment la marque d’une existence posthume de ce qui, autrefois, a symbolisé ou été occupé. Dans ce contexte, ces vides sont les traces de monuments ou autres édifices qui avaient une forte symbolique.

La problématique représentée à la Renaissance par deux sculptures à la villa d’Este en Italie, se pose à nouveau: l’architecture est elle issue du vide créé par extraction dans le plein ou est elle une invention matérialisée par le plein dans le vide? L’excavation est l’action de creuser, de retirer pour trouver ce qui a été enfoui ou oublié. Aussi, le résultat en est qu’un espace a été créé, pour l’habiter physiquement ou par l’imagination. Enfin, en jouant avec le sol dans son épaisseur P.Eisenman apporte une sensibilité de la matière et de l’espace concret, assez rare dans son travail théorique. Comme dans le Wexner Center, il est confronté à la notion d’expérience de l’espace et placera l’homme en mouvement dans les trois dimensions. Il n’est plus au centre mais est toujours présent physiquement.

Il fait appel à la notion de palimpseste (manuscrit sur parchemin dont on a fait disparaître l’écriture pour écrire de nouveau) pour remettre en question l’imaginaire historique et rappeler la subjectivité du choix et de l’ordre des événements dans le temps!

« Mes projets ont créé ce qu’on peut appeler une superposition, soit l’existence simultanée de deux ou trois couches formelles et historiques produisant un autre état des lieux, entièrement artificiel-un hyper-état de base, n’ayant rien à voir avec ce qui antérieurement se trouvait sur le site , ou pouvait s’y trouver, mais n’existant que dans la juxtaposition »

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