Lors de l'arrivée des Espagnols en Amérique en 1492, la population établie sur le territoire actuel argentin pouvait se regrouper en quatre grandes zones :
Après la naissance de l'Argentine indépendante, les territoires restés sous contrôle exclusif des peuples indigènes, dans la pampa, la Patagonie et le Gran Chaco, furent conquis par la force à la fin du XIXe siècle lors des épisodes de la terrible Conquête du Désert, et incorporés dans le territoire national.
On a estimé que la population existante sur le territoire argentin actuel à l'arrivée des Espagnols oscillait entre 300 et 500 mille âmes (J. Steward, 1949:661; G. Madrazo, 1991), parmi lesquels entre 45 et 90% appartenaient aux sociétés d'agriculteurs du nord-est. Vers 1600 cette population s'était réduite considérablement, dans une proportion estimée par Rosenblat à 43%.
En 1810 la population totale de l'actuelle Argentine était d'environ 500 mille personnes, presque totalement composée d'amérindiens, d'afroaméricains et de métis de ces deux origines avec des Espagnols.
Durant les deux siècles suivants, les indigènes et les métis amérindiens, principalement les femmes qui seront appelées « chinas », participèrent à un grand processus de métissage avec les immigrants majoritairement masculins et européens, et principalement italiens et espagnols, qui firent partie de la grande vague d'immigration d'entre 1850 et 1950, se « diluant » ainsi quasi totalement, tant culturellement qu'ethniquement.
Au début du XXIe siècle, il y a en Argentine un peu plus de 400 mille indigènes, équivalent à 1,1% de la population totale, qui se reconnaissent comme appartenant à l'un des 35 peuples amérindiens "détectés" par l'Enquête des Peuples Indigènes de 2004-2005. Parmi ces peuples, les plus nombreux sont les Mapuches, les Kollas ou Collas, les Tobas, les Wichis et les Guaranís. D'autre part, pas moins de 56% de la population argentine a au moins un aieul indigène, presque toujours par voie maternelle (Corach-UBA, 2005). dont, dans la plupart des cas, on a perdu le souvenir dans la famille. Finalement la contribution amérindienne dans la structure génétique moyenne des argentins a été établie à 15-20% (ref).
Étant donnée la grande migration interne de la campagne vers la ville et aussi du nord vers le Litoral, étant donnée aussi la migration continuelle ces dernières décennies provenant des pays frontaliers (Bolivie, Paraguay, Chili) et du Pérou, on constate aussi que la composante amérindienne a une tendance croissante, tant dans la structure génétique que dans le domaine culturel. Ce processus est accompagné d'une tendance notable à récupérer la mémoire indigène. D'où par exemple la réalisation en 2004-2005 de la première enquête argentine sur les Peuples Indigènes, après que, dès 1895, les recensements nationaux eurent cessé de considérer la présence des amérindiens dans le pays.