Déni de grossesse - Définition

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Introduction

Le déni de grossesse se définit comme le fait pour une femme enceinte de ne pas avoir conscience de l’être. Faute de cette conscience, le ventre ne grossit pas et la grossesse passe généralement inaperçue de l'entourage. La femme ne prête pas attention aux mouvements du bébé. L’aménorrhée caractéristique de la grossesse peut même faire défaut.

L’enfant, qui pèse presque toujours un poids classique à la naissance, se loge en fait en position debout, dans un utérus resté à la verticale, près de la colonne vertébrale. Au moment de l’annonce du déni par le médecin et la prise de conscience par la femme qu’elle est bien enceinte, son corps peut alors se transformer en un temps record

Les études sur le sujet font état d'un cas pour 300 à 600 grossesses.

Le déni de grossesse est partiel lorsque la grossesse est découverte à partir du 5ème mois de grossesse et le déni de grossesse est total lorsqu'il est constaté à terme.

Loin d'être issues de milieux défavorisés, d'être déficientes intellectuellement ou de présenter des troubles psychiatriques, les femmes concernées sont d'une "normalité" désarmante, ce qui rend le phénomène encore plus troublant.

Les causes en sont multiples. Toutes les couches sociales sont concernées. Les mères concernées peuvent avoir déjà eu des enfants.

Aucune statistique n'existe pour les conséquences médicales sur le bébé, mais on considère que celles-ci dépendent de la durée du déni. Quand le déni dure jusqu'au terme de la grossesse, l'accouchement est un choc pour la mère qui n'a pas pu se préparer psychologiquement à l'accueil de l'enfant. Un certain temps peut être nécessaire avant que l'enfant soit complètement accepté par la mère. Des morts de nouveau-né ont pu survenir.

Aspect juridique

Le déni de grossesse est un sujet tabou qui, n’étant pas clairement défini et identifié, ne peut pas bénéficier d’un statut juridique autonome.

L'Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse se bat pour qu’il soit juridiquement reconnu, de manière à étudier les dossiers au cas par cas.

Début 2010, il n’est pas considéré comme une pathologie mais comme un symptôme qui vient toucher une souffrance psychique enfouie dans l’inconscience de la personne.

Au moment de l’accouchement, la femme peut se retrouver confrontée à la réalité brutale et paniquer; le déni de grossesse peut alors aboutir à un infanticide. Dans ce cas la femme peut encourir jusqu'à 30 ans de prison. En mars 2010, une femme jugée pour infanticide a été acquittée par la cour d'assises de Mons (Belgique).

Jadis comme dans le cas célèbre de Catherine Ozanne, de Meulan, en 1773, c'était la peine de mort qui était requise et appliquée .

Bibliographie

  • Gaëlle Guernalec-Levy, Je ne suis pas enceinte : enquête sur le déni de grossesse, Stock, Paris, 2007, 258 p.
  • Perspectives Psy, Volume 41, no 3, juin-juillet 2002, p.182-188
  • Sophie Marinopoulos, La vie ordinaire d'une mère meurtrière, Fayard, 2008
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