Église Saint-Pierre | |
---|---|
| |
Présentation | |
Période ou style | Mouvement moderne |
Type | Église |
Architecte | le Corbusier, José Oubrerie |
Date de construction | 1973 |
Dimensions | 33 |
Protection | Monument historique |
Géographie | |
Latitude Longitude | |
Pays | France |
Localité | Firminy |
modifier |
L'église Saint-Pierre de Firminy est une église catholique située à Firminy dans la Loire en France.
Cette église est un bâtiment en béton situé dans la commune de Firminy, c'est un des derniers projets de l'architecte Le Corbusier. Le Corbusier l'a conçu pour être une église dans la ville modèle de Firminy Vert, voulue en 1953 par l'ancien maire Eugène Claudius-Petit qui fut ministre de la Reconstruction et de l'urbanisme. La construction de Saint-Pierre a commencé en 1970, cinq ans après la mort de Le Corbusier. Elle a été achevée 41 ans après sa mort le 26 novembre 2006. Cependant, le bâtiment n'est pas officiellement une église ; il sert surtout à témoigner de l'œuvre architecturale de Le Corbusier.
En 1957 il est demandé à l'architecte André Sive de réaliser le projet d'une église et d'un presbytère pour Firminy-Vert. Malheureusement il décède l'année suivante, son projet ne vit jamais le jour.
Il fut donc demandé en 1961 au Corbusier et à ses collaborateurs, José Oubrerie et Louis Miquel de réaliser l'église. D'alors un bras de fer commença entre l'évêché et le Corbusier sur le projet. Il dut revoir à plusieurs reprises ses plans. À l'origine l'édifice était composé de deux bâtiments, la nef et des salles pour des activités paroissiales. Mais pour des raisons économiques l'évêque lui demanda un projet moins onéreux. Le plan définitif regroupa les deux bâtiments en un, en superposant les salles pastorales sous l'église.
Le 28 mai 1970 fut posée la première pierre mais le début de l'édification de l'église ne commença qu'au début de l'automne 1973. En 1972 l'évêché se désengagea du projet pour des raison de coûts, la commune et l'association « Le Corbusier pour l'église de Firminy-Vert» crée par Eugène Claudius Petit finança les travaux.
Débuté en 1973, le chantier de construction va connaitre de nombreuses interruptions, en raison des problèmes budgétaires et des conflits politiques locaux. Avec la crise de la sidérurgie française, industrie principale de la ville, le temps n'est plus à l'expansion urbaine. En 1974, le chantier s'arrête une première fois, mais les travaux reprennent en 1975. En 1976 nouvel arrêt suite a la faillite de l'entreprise Stribick. Le chantier reprit en 1977 grâce à la relance de l'activité de l'entreprise Stribick.
Le bâtiment s'élève jusqu'aux niveaux 4 et 5 avant l'arrêt définitif en 1978, il resta inachevé, en l'état, pendant 30 ans, d'autant plus que les travaux de Le Corbusier souffraient à cette époque d'un désamour. Le carré du socle est terminé mais il manque le toit, l'église reste inachevée.
Ce socle, surnommé « le blockhaus » par les habitants, tomba dans l'oubli. L'édifice fut muré pour éviter toute intrusion et faillit disparaitre avec un projet de gymnase à son pied. Pour éviter la démolition, Eugène Claudius-Petit demanda à François Mitterrand de le classer comme monument historique. En 1983, l'église en l'état est même classée à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
En 1993, la ville finit par prendre conscience de l'intérêt culturel et touristique du bâtiment, mais aussi de tout l'ensemble architectural du site de Firminy-Vert. Espérant que des retombées économiques suivront, un nouveau permis de construire est accordé. Pour le maire Dino Cinieri, elle doit devenir « le nouveau phare de la ville ».Il confie à son adjoint à l'urbanisme et aux travaux, Christophe Bory, le soin de monter ce dossier pour conduire à un futur classement à l'UNESCO.
La propriété du bâtiment passe à la Communauté d'agglomération Saint-Étienne Métropole en 2002.
Les travaux reprennent en 2004, sous le contrôle de la Fondation Le Corbusier et sous la direction d'un de ses anciens collaborateurs, José Oubrerie qui avait assisté l'architecte dès la conception du projet et avait veillé à l'édification de la première phase de la construction et de l'architecte stéphanois Yves Perret. L'église est finalement inaugurée en novembre 2006 dans le cadre d'une cérémonie où l’ensemble du site le Corbusier fut mis en lumière. L'achèvement du bâtiment a coûté 7,6 millions d'euros.
Ce site est actuellement utilisé dans la partie inférieure comme un centre d'interprétation sur le Corbusier et annexe au musée d'art moderne de Saint-Étienne. La partie supérieure conserve une vocation religieuse avec un autel dédicacé le 29 juin 2007.