Église du Saint-Sépulcre (Jérusalem) - Définition

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Statu quo

Depuis la rénovation de 1555, le contrôle de l'église a alterné entre les Franciscains et les Orthodoxes. Sous l’empire ottoman, chaque communauté pouvait obtenir, sur fond de corruption, un firman accordé provisoirement par la « Sublime Porte » ce qui causait régulièrement des affrontements violents.

En 1767, las des querelles, la « Sublime Porte » édita un firman qui partagea l'église entre les revendicateurs. Ce fut confirmé en 1852 par un autre firman qui prit des dispositions permanentes par l’intermédiaire d’un statu quo établissant une division territoriale entre les communautés.

Les premiers gardiens sont l’Église orthodoxe grecque, l’Église catholique romaine et l'Église apostolique arménienne. Au XIXe siècle, les Coptes orthodoxes, les Éthiopiens orthodoxes et les Syriaques orthodoxes obtinrent des responsabilités moins importantes associées à des hauts lieux ainsi qu'à certaines structures dans et autour du Saint Sépulcre. En plus de cette répartition spatiale (avec des espaces propres ou communs), le partage inclut aussi une répartition des heures de prière et de procession. Ces droits de propriété et d'utilisation protégés par le Statu quo sur les lieux saints sont garantis par l'article LXII du traité de Berlin (1878).

À l'intérieur de l'édifice, les différentes chapelles et lieux saints sont meublés et décorés selon les coutumes et les rites de la communauté religieuse qui en détient la possession.

L'échelle inamovible. Ci-dessus, détail d'une photographie de l'entrée principale prise en 2005.

L'établissement du statu quo n'a pas stoppé les vieilles velléités. Par une chaude journée d'été 2002, un moine copte qui était posté sur un toit déclara au territoire éthiopien qu’on avait déplacé sa chaise de l’endroit ombragé où elle se trouvait. Ce fut considéré comme une attitude hostile par les Éthiopiens. Onze personnes furent hospitalisées suite à l'altercation. Cet exemple est révélateur du conflit perpétuel, entretenu par les autorités, entre les orthodoxes coptes et éthiopiens concernant les titres de propriété de la chapelle des Éthiopiens (située sur le toit de la chapelle de Sainte-Hélène). Depuis le début du conflit, le gouvernement (en tant qu'autorité politique) a choisi de ne pas intervenir, conservant l'espoir que les deux communautés résoudront la question entre elles.

Un autre incident eu lieu en 2004 lorsque lors des célébrations orthodoxes de l'Exaltation de la Sainte-Croix, une porte de la chapelle Franciscaine fut laissée ouverte. Cela fut pris comme un signe d'irrespect de la part des Orthodoxes et un pugilat éclata. Certains individus furent arrêtés mais personne ne fut sérieusement blessé. En 2008, des rixes éclatèrent entre paroissiens arméniens et grecs-orthodoxes. Des popes grecs orthodoxes et des prêtres arméniens en sont venus aux mains, le 9 novembre 2008, dans la basilique du Saint-Sépulcre. La police israélienne est intervenue pour séparer les deux camps. Certains des prêtres ont utilisé des cierges comme gourdins tandis que d'autres tentaient d'arracher les soutanes de leurs rivaux.

Conformément au statu quo, aucune partie désignée comme territoire commun ne peut être rénovée sans le consentement de toutes les communautés. Lorsque les communautés n’arrivent pas à s’entendre, l’édifice ne peut bénéficier des réparations dont il aurait pourtant grandement besoin.

Après le séisme de 1927, l'autorité politique en place (conformément aux dispositions du Statu quo) dut intervenir pour entreprendre des réparations urgentes.

Pourtant, un simple petit désaccord retarde certaines rénovations urgentes notamment celle de l'Édicule. Il faudrait modifier le Statu Quo mais un simple changement serait préjudiciable à certaines communautés qui refusent de renoncer à leurs privilèges.

Le rebord de la fenêtre de l'entrée de l'église est un signe mineur mais non moins ridicule de cette situation. Une échelle en bois fut placée à cet endroit autrefois avant 1852, au moment où le statu quo incluait les portes et les rebords de fenêtres dans la gestion commune. L'échelle est encore présente à ce jour et dans la même position où elle se trouvait les siècles passés, en attestent la photo et la gravure ci-contre.

Aucune des communautés ne contrôle l'entrée principale. En 637, le calife Omar confia la garde de la porte à la famille Nusseibeh. En 1192, Saladin partagea cette responsabilité à deux familles musulmanes voisines, pour éviter les conflits entre communautés chrétiennes. On a confié aux Joudeh la garde de la clé et les Nuseibeh ont eu pour tâche de garder la porte. Ces fonctions sont encore en vigueur aujourd’hui. Deux fois par jour, un membre de la famille Joudeh apporte la clé à un Nusseibeh qui ouvre et ferme la porte.

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