Étoiles, garde-à-vous ! - Définition

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Polémiques

Robert Heinlein a souvent écrit des ouvrages explorant divers aspects de ses sociétés futuristes. Il explore ainsi l’anarchie rationnelle dans Révolte sur la Lune ou encore l’amour libre et le refus de toute violence dans En Terre Etrangère. Ces travaux littéraires lui ont valu parfois une mauvaise interprétation. Etoiles, garde-à-vous a ainsi été accusé par certains critiques de prôner le nationalisme, militarisme-agressif, totalitarisme et le racisme. Ces accusations ont eu tendance à placer Heinlein à l'extrême-droite de l'échiquier politique, ce qui reste très erroné face au parcours personnel, politique et littéraire de l'écrivain. Robert Peterson pour space.com rapporte plusieurs points qu'il estime démontrer ces caractéristiques, sans accuser directement l'auteur de vouloir une telle société.

  • Racisme

Le livre n'est pas raciste en apparence, loin de là. Toutes les races vivent en harmonie sur Terre. Contrairement au film, le héros est philippin et n'est sûrement pas blond aux yeux bleus. Par contre, l'ennemi est dégradé, considéré comme des "cafards" ("Bugs" en version originale) répugnants, avec lequel la paix n'est jamais envisagée. Selon Peterson, traiter l'ennemi de cafard (bugs), ne va pas sans rappeler les insultes xénophobes ou antisémites. L'anéantissement de l'autre espèce est la seul issue possible du conflit. Heinlein dépeint ici un roman de science-fiction militaire; sa description des rapports entre humains et extra-terrestres est violente, belliciste. Il est ainsi discutable de connoter aussi fortement des expressions comme "bugs", qui sont également censées décrire des créatures extra-terrestres ennemies, et non des humains.

La profonde amitié qui lia Robert Heinlein et Isaac Assimov semble néanmoins devoir faire envisager un autre angle d'approche que le racisme de l'auteur. De la même façon que les soldats de notre vingtième siècle (cf pour la 2°GM "krauts", "boches" côté Allié, théories raciales nazies de l'autre), les soldats auront toujours besoin, même dans les siècles futurs, d'une motivation (personnelle, sociale ou culturelle) autre que les arguments rationnels pour aller risquer leur vie. L'appel à l'émotion est aussi vieux que la guerre et tant que durera l'humanité, l'ennemi restera "le salaud d'en face".

  • Totalitarisme

Pour pouvoir voter, ou occuper un poste gouvernemental, une personne doit obtenir sa citoyenneté en effectuant son service (militaire ou civil), au cours duquel il mettra sa vie en danger. Ce système exclut implicitement toute personne férocement opposée au régime, qui refuserait de le servir. Ceci empêche tout changement radical de politique. De plus, selon Peterson, le régime se perpétue en mettant les personnes agressives au pouvoir, de sorte que le peuple est paisible et ne se soulève jamais. « Un des plus vieux cadets s'y essaya : "Monsieur, la révolution est impossible... parce que la révolution, en tant que soulèvement armé, exige non seulement un mécontentement, mais aussi de l'agressivité. ... Si vous séparez ceux qui sont agressifs et si vous en faites des chiens de berger, les moutons ne vont jamais poser de problème." »

  • Militarisme

La société décrite par le livre, est dirigée par des citoyens qui sont nécessairement des militaires ou d'anciens militaires. La fatalité de la violence impose selon Heinlein de se préparer à elle. « la violence a réglé dans l'histoire plus de questions que n'importe quel autre facteur » (has settled more issues in history than has any other factor).

  • Agressivité

Les dirigeants sont des personnes agressives. Le conflit avec les bugs est réduit à l'alternative : c'est eux ou nous. Par ailleurs, la Fédération est née suite à des coups d'état militaires d'officiers lassés d'être envoyés par des civils dans d'interminables combats interventionnistes et futiles. Le fait que la Fédération reproduise pour beaucoup les erreurs contre lesquelles elle s'était insurgée à sa fondation souligne également une certaine auto-critique de l'auteur à ce sujet.

  • Nationalisme

Rico s'engage dans l'infanterie mobile pour la fierté d'être citoyen, le pouvoir de voter lui apparait dérisoire. Le nationalisme américain est un thème récurrent des romans d'Heinlein, dénotant plutôt un état d'esprit de la société américaine d'après-guerre plutôt qu'une prise de position politique particulière de l'auteur.

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