Il existe bien sûr d'autres sous-genres de la science-fiction, des œuvres où l'histoire se passe dans l'espace, dans un monde futuriste... On peut notamment citer
Le cyberpunk : dépeint l'humanité plongée dans le chaos social suite à un progrès technologique et/ou politico-économique néfaste.
Le préfixe cyber signifie « cybernétique » et renvoie à l'amélioration des performances humaines en remplaçant des organes par des appareils robotisés, et le suffixe punk renvoie à une société violente et décadente ; dans la plupart des œuvres, on retrouve une ou plusieurs des trois hypothèses suivantes :
l'idée d'une société où les États n'ont plus de pouvoir et où la vie des gens n'est plus régie que par des multinationales qui fournissent emploi, sécurité sociale, protection et logement ; ce contexte est l'occasion d'affrontements (guerre économique, espionnage industriel, mais aussi attaques armées) entre multinationales, avec tentatives d'infiltration et d'exfiltration ;
l'idée d'une manipulation du vivant, plus particulièrement d'un croisement entre l'homme et la machine (clonage, greffe d'organes artificiels plus performants, puces implantées sous la peau ou dans le cerveau, etc.) ;
l'idée d'une extrapolation du "virtuel" : on peut se brancher le cerveau sur la Matrice (réseau mondial d'ordinateurs, équivalent d'Internet imaginé par les auteurs de cyberpunk dès les années 1980) au moyen d'une console, etc.
Le post-apocalyptique (ou post-apo) : décrit la survie de l'humanité après un événement cataclysmique ayant rasé la civilisation (exemple: Je suis une légende de Richard Matheson).
Le steampunk : science fiction baroque, souvent teintée de fantastique, faisant intervenir une technologie à base de machines à vapeur, inspirée de Jules Verne ou H.G. Wells.
Le planet opera, dont le grand maître est incontestablement Jack Vance.
Le space opera : aventures épiques dans l'espace intersidéral colonisé, dont l'archétype est La Légion de l'espace de Jack Williamson
La « fiction spéculative »
La fiction spéculative s'occupe davantage de thèmes philosophiques, psychologiques, politiques ou sociétaux. L'aspect technique, les évolutions technologiques ne sont pas au centre de l'histoire et constituent plutôt un cadre pour l'action.
Frank Herbert offre un exemple de la soft SF avec sa série Dune où son univers est technologiquement avancé mais où la société connaît encore une structure féodale. Le rôle de la classe dominante, les questions de responsabilité et d'éthique sont une des facettes importantes de la série.
Dans son cycle des robots, Isaac Asimov se sert de la haine d'une partie de l'humanité envers les robots pour traiter du racisme ; en introduisant par ailleurs les trois « lois de la robotique », il pose le débat du progrès scientifique et de l'éthique. John Brunner dans Tous à Zanzibar (Stand on Zanzibar, 1968), Aldous Huxley dans Le Meilleur des mondes (Brave New World, 1931), George Orwell dans 1984 (publié en 1949), Andrew Niccol dans son film Bienvenue à Gattaca (Gattaca, 1997), nombreux sont les auteurs et réalisateurs à poser des questions d'éthique et de société.
La fiction spéculative explore donc en particulier les réactions des sociétés et des individus aux problèmes posés par un phénomène naturel ou des développements technologiques mais la technologie n'y est pas une fin en soi, elle est seulement un moyen pour accéder à une fin possible.