Si la question de la grippe aviaire a rapidement mobilisé tant d'experts et d'organismes internationaux, dont l'ONU, l'Organisation mondiale de la santé et la FAO, c'est en raison d'une possible « humanisation » du virus H5N1, qui par ailleurs semble aussi dangereux que celui de la grippe de 1918, qui est aujourd'hui le seul auquel on puisse le comparer en termes de virulence. Il ne lui manque que la capacité d'infecter facilement l'homme.
En Novembre 2004, Shigeru Omi, directeur régional de l'OMS estimait que les évaluations les plus prudentes font état de sept à dix millions de morts, mais le maximum pourrait être de cinquante millions ou même, dans le pire des scénarios, cent millions.
Fin décembre 2004, Klaus Stöhr et un autre expert de l'OMS déclarent En quelques mois, près de 30 millions de personnes auraient besoin d'être hospitalisées, un quart d'entre elles mourraient.
Le professeur Didier Houssin, délégué interministériel chargé de la lutte contre cette maladie, déclare le 17 octobre 2005 qu'une pandémie grippale est inéluctable sans pouvoir en prévoir la date. Un éventuel virus humanisé de la grippe aviaire devra en tout cas être circonscrit en deux à quatre semaines, a rappelé un expert de l'OMS, sinon il serait ensuite impossible à contenir.
Le 17 janvier 2006, l'Institut de veille sanitaire [3] publie dans son bulletin hebdomadaire [4] qu'une pandémie grippale résultant d'une mutation d'un virus aviaire (H5N1 ou autre) pourrait atteindre entre 15% et 35% de la population française et serait responsable d'environ près 600 000 hospitalisations et 118 500 décès sont attendus en l'absence de traitement ou de vaccin.
Selon la Banque mondiale, il faudrait mettre en œuvre un budget d'un milliard et demi d'USD comme moyen de contrer la pandémie. De plus, si une pandémie devait se déclarer dans un pays mal préparé, le risque de réactions violentes est important, motivées par la panique, de la part de la population, notamment en ce qui concerne la distribution des masques et des antiviraux.
À titre d'exemple, le Québec a prévu que 1/3 des Québécois soient malades, que 2,6 millions de personnes soient infectées, que 1,4 million de malades nécessitent un médecin avec 34 000 hospitalisations et 8500 morts au maximum.
L'Organisation mondiale de la santé, la FAO et l'OIE recommandent une vaccination des volailles et d'animaux de zoos et de faire suffisamment de stocks d'antiviraux pour pouvoir traiter au moins 25% de leur population, afin de limiter la propagation du virus de la grippe aviaire au cas où une pandémie se déclencherait.
En février 2006, l'UE qui s'est notamment prononcé pour la mise en place d'un périmètre de quarantaine et de surveillance de 10km autour des foyers suspects ou confirmés de la maladie chez des oiseaux sauvages ou de basse cours, dans ce dernier cas, les volailles sont tuées dans un rayon de 3 km autour du foyer. Les vétérinaires européens ont estimé que des "zones-tampons" de la taille d'un département français ou d'une région devront être créées pour enrayer l'épizootie, comme cela a été fait avec succès pour des épizooties précédentes.
Le risque d'une persistance du virus et de foyers d'infections est plus grand dans les zones de l’UE où des populations importantes de canards et d'oies domestiques vivent. C'est le cas dans le delta du Danube où quatre millions de canards et quatre millions d'oies domestiques sont élevées en Roumanie avec des densités comparables à celles de zones asiatiques où le H5N1 est devenu endémique. Le pourtour de la mer Noire est une zone à risque ainsi 20 millions environ de canards sont élevés rien qu'en Ukraine.
Pour faire face à une éventuelle pandémie, la France a prévu le dispositif suivant, financé par la Sécurité sociale :