Homo ergaster | |||||||||
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Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Mammalia | ||||||||
Ordre | Primates | ||||||||
Famille | Hominidae | ||||||||
Sous-famille | Homininae | ||||||||
Genre | Homo | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Homo ergaster Groves & Mazak, 1975 | |||||||||
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Homo ergaster (« l'homme artisan ») est un représentant disparu du genre Homo. La plupart des fossiles aujourd'hui attribués à ce taxon étaient anciennement attribués à Homo erectus.
Pour beaucoup de scientifiques, les « H. erectus africains » ont des spécificités qui justifient leur classement au sein d'une nouvelle espèce. Quelques autres auteurs continuent à refuser H. ergaster en tant qu'espèce indépendante, ne le considérant que comme une variété géographique d'Homo erectus.
« En 1991, Bernard Wood, à l'époque à l'université de Liverpool, [a proposé] de désigner sous le nom d'Homo ergaster le groupe africain [de fossiles d'H. erectus], plus généraliste et plus primitif que le groupe indonésien et chinois ». Dans cette optique, Homo erectus était désormais considéré comme exclusivement eurasiatique.
Ce point de vue a été assez largement adopté et les fossiles africains autrefois attribués à H. erectus sont souvent présentés aujourd'hui comme relevant d'Homo ergaster, une espèce assez proche des H. erectus asiatiques, mais plus primitive.
Certains scientifiques sont cependant hostiles à une telle distinction. Ainsi, pour Fred Spoor, « quand j'ai vraiment examiné les plus petits détails […], j'ai été obligé de conclure qu'il n'y a pas de séparation claire entre les deux. [Le fossile KNM-ER 42700 du Kenya] présente en effet des caractères typiquement « asiatiques » : une carène sagittale sur l'os frontal et l'os pariétal ; des arrangements de la base crânienne […] qui sont reliés avec l'orientation du canal auditif identiques à ceux que Franz Weidenreich avait décrit dans les années 1940 pour l'homme de Pékin ».
David Lordkipanidze conteste également la définition d'H. ergaster comme espèce indépendante : il écrit que le squelette kenyan du « garçon du Turkana », ou « Turkana boy », daté de 1,6 million d'années, et considéré par les partisans de l'existence d'H. ergaster comme leur meilleure preuve, est en fait « le squelette d'Homo erectus le mieux préservé ».
Le fossile le plus complet découvert à ce jour est celui d'un jeune spécimen exhumé à Nariokotome, à l'ouest du lac Turkana (Kenya) et surnommé « Turkana Boy ».
Les restes de l'homme de Buya, les crânes de deux hominidés et leurs grands os longs, ont été découverts dans le désert de Danakil en Érythrée en 1995.
Selon les chercheurs, cet Homo ergaster vivait dans une forêt près d'un grand fleuve, avec une faune très diversifiée (21 espèces de vertébrés, 16 de mammifères). Pour l'homme de Buya, l'évolution la plus évidente est celle des jambes très peu arquées et des pieds à doigts parallèles adaptés à la marche et à la course. La mâchoire est massive. Les pariétaux sont presque parallèles. La conservation du crâne a permis une reconstitution numérique qui indique un volume crânien de 1 000 cm3, plus de la moitié de celui d'Homo sapiens, une forte irrigation sanguine, une asymétrie semblable à celle du cerveau moderne.
De nombreuses traces laissées par ses outils de pierre ont été observées sur des os d'antilopes, d'hippopotames et de quelques crocodiles, mais pas d'autres prédateurs comme les lions ou les hyènes. Ils allaient quelquefois chercher loin les pierres qu'ils sélectionnaient soigneusement pour leurs outils ; les tailler suppose un certaine habileté, de la mémoire et des capacités de conception en trois dimensions, ce qui évoque une pratique de la transmission et de l'apprentissage.
Datant d'un million d'années, l'homme de Buya serait l'ancêtre des hominidés connus à partir de - 600 000 ans.