Hôtel du Nord - Définition

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Introduction

Hôtel du Nord est un film français, réalisé par Marcel Carné, sorti sur les écrans en 1938.

Synopsis

À l'hôtel du Nord, situé le long du Canal Saint-Martin à Paris, patrons et clients sont réunis à table pour fêter une communion. Entrent Pierre (Jean-Pierre Aumont) et Renée (Annabella), deux jeunes amoureux tristes, qui viennent y louer une chambre pour se suicider. M. Edmond (Louis Jouvet), lui, a fui son milieu et habite avec Mme Raymonde (Arletty) une chambre mitoyenne. Dans la nuit, un coup de feu retentit...

Fiche technique

  • Titre : Hôtel du Nord
  • Réalisation : Marcel Carné
  • Scénario d'après le roman d'Eugène Dabit
  • Adaptation : Henri Jeanson, Jean Aurenche
  • Dialogue : Henri Jeanson
  • Assistants réalisateur : Claude Walter, Pierre Blondy
  • Images : Armand Thirard
  • Opérateur : Louis Née, assisté de Roger Arrignon et Roger Felloux
  • Montage : René Le Hénaff, Marthe Gottié
  • Décors : Alexandre Trauner
  • Costumes : Lou Tchimoukov
  • Musique : Maurice Jaubert
  • Son : Marcel Courmes
  • Electricien : Marcel Policard
  • Production : Impérial Film, SEDIF
  • Directeur de production : Jean Lévy-Strauss
  • Chef de production : Joseph Lucachevitch
  • Distribution : Cocinor
  • Tournage : septembre 1938 dans les studios « Paris-Studios-Cinéma » de Billancourt et « Pathé-Cinéma » de Paris
  • Format : Noir et blanc - Son monophonique - 35mm
  • Genre : Comédie dramatique
  • Durée : 95 minutes
  • Date de sortie : 10 décembre 1938

Thèmes et ton du film

Il n’y a aucun doute, le cinéma de Marcel Carné est pessimiste. Les personnages semblent bloqués, tétanisés par un manque de confiance bien souvent héréditaire qui leur fait quelquefois accuser à tort une société indifférente à leur égard. Leurs pires ennemis ne sont qu’eux-mêmes.

Pierre et Renée sont en échec, leurs approches personnelles négatives de la vie sont en contradiction avec la faune bigarrée qui fête joyeusement une communion dans l’hôtel où ils pénètrent pour en finir. Leur vision de l'avenir est consternante, sans ressort. Si jeunes et déjà si aigris...

La solution finale n’ayant pas fonctionné, Pierre lâchement s’enfuit en laissant Renée blessée.

Monsieur Edmond, ancien bandit au passé douteux, se sent attiré par cette jeunesse bloquée au sol qui le change des continuelles jérémiades de sa compagne, Raymonde, prostituée au verbe haut qui, tout en étant soumise, clame son droit à l’indépendance. Recherché par d’anciens compagnons de rapines, il entretient avec Renée une relation qui le métamorphose et fait de lui pour un temps un personnage fréquentable.

La nouvelle « famille » de Renée, suite à sa détresse, l’entoure d’affection. Le patron de l’hôtel est paternaliste sans idées préconçues, il traite Renée comme sa fille, sa femme aimante et protectrice complète un tableau attendrissant qui prend nom de « famille ».

Le drame de départ, évité de justesse par la malchance d’un mauvais tireur, dévoile une solidarité poignante entre les êtres dont certains profitent sans complexes des opportunités à saisir : le camionneur n’hésite pas à cocufier l’éclusier plus ou moins consentant pratiquement sous son regard. Malgré ce petit dérapage, le climat chaleureux de l’ensemble contraste avec les propos déprimants de départ de Pierre et de Renée sur la société.

Ce petit monde populaire, évoluant au bord du canal Saint-Martin dans un hôtel bondé, donne ses lettres de noblesse à un terme bien souvent péjoratif, la « promiscuité ».

La réplique légendaire d’Henri Jeanson prononcée en va et vient par Raymonde et Edmond « ma vie n’est pas une existence. - Si tu crois que mon existence est une vie » renvoie en miroir leur refus inconscient et volontaire de décoller de leurs grisailles.

Le défaitisme est continuellement entretenu : la scène finale où Edmond fait face à son ancienne bande est significatif du renoncement d’un homme privé d’énergie.

En revanche, la rage de vivre est entretenue par Raymonde qui rebondit et continue sa route.

Pierre et Renée auront le droit à une seconde chance.

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