Jean-Baptiste Boussingault | |
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Naissance | 2 février 1802 Paris |
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Décès | 11 mai 1887 (à 85 ans) Paris |
Nationalité | France |
Diplôme(s) | École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne |
Profession(s) | chimiste et agronome |
Autres activités | Député (1848-1849) et Conseiller d'État (1849-1851) |
Distinctions | Médaille Copley en 1878 Grand officier de la Légion d'honneur (1876) |
Jean-Baptiste Joseph Dieudonné Boussingault, né à Paris le 2 février 1802 et mort à Paris le 11 mai 1887, est un chimiste et agronome français, connu pour ses travaux de chimie agricole et pour la mise au point des premiers aciers au chrome.
Fils d’un ancien soldat qui tenait un bureau de tabac et de la fille du bourgmestre de Wetzlar, incapable de supporter le lycée napoléonien, Boussingault était vers 1814 un gamin de Paris qui faisait l'école buissonnière pour observer les soldats des armées d'occupation. Il se forme tout seul en suivant les cours publics du Collège de France et du Muséum national d'histoire naturelle. Apprenant la création de l’École des mineurs de Saint-Étienne (actuelle École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne), il rejoint l’établissement sac au dos en décembre 1818, fait la connaissance de Benoît Fourneyron et découvre la qualité du laboratoire chimique. Le directeur Louis-Antoine Beaunier, enthousiasmé par ses capacités, lui confie bientôt des expériences et il démontre que l’acier contient du silicium. Classé hors concours, il sort avec son brevet en juillet 1820.
Simon Bolivar souhaitant fonder en Nouvelle-Grenade un établissement pour former des ingénieurs, Boussingault, recommandé par Alexander von Humboldt, s’embarque en septembre 1821 pour l’Amérique du Sud. Il rencontre Bolivar à Bogota en mai 1822 et est attaché à son état-major. Il se livre à de nombreuses observations scientifiques qui contribuent à sa renommée et il commence à s’intéresser aux questions agricoles.
Il entre au service d’une compagnie anglaise en 1827 pour diriger l’exploitation d’une mine d’or. De retour en France, ce surdoué devient docteur ès sciences. Il s'attache à 36 ans à la fortune de Jean-Baptiste Dumas dont il devient le maître de conférences à la Sorbonne. Il est élu à l’Académie des sciences en 1839, puis nommé professeur de chimie et doyen de la Faculté des sciences de Lyon (1843) après être devenu en 1841 professeur à la chaire d’économie rurale au Conservatoire national des arts et métiers, créée spécialement pour lui.
Copropriétaire du domaine de Bechelbronne (auj. Merkwiller-Pechelbronn), par son mariage avec une Alsacienne, ce qui lui permet de se livrer à ses expérimentations agronomiques, il va être le fondateur de la chimie agricole moderne. Il est devenu célèbre par ses découvertes sur la dynamique de l'azote, le métabolisme des graisses, le rendement de la photosynthèse mais aussi la métallurgie des aciers et métaux précieux. Il fait des recherches sur la composition exacte de l'air atmosphérique, en collaboration avec Dumas, sur la composition en végétaux de l'alimentation des herbivores, sur la détection de l'arsenic. Il découvre plusieurs corps chimiques.
Son livre, Économie rurale, fait sensation en 1843 et consacre sa réputation comme premier chimiste agricole. Il rassemble ses travaux sur la chimie agricole sous le titre Agronomie, chimie agricole et physiologie, dont huit volumes sont publiés entre 1860 et 1891, très vite traduits en anglais et en allemand.
Membre de l'Académie des sciences, auteur de 350 publications, il domine rapidement la chimie agricole. Louis Pasteur vient, avec ses assistants, suivre son cours au Conservatoire pour se recycler en chimie.
Il se fait élire député du Bas-Rhin (1848-1849) et démissionne pour entrer au conseil d'État où il siège jusqu’en 1851. Sa carrière politique s’achève avec l’avènement du Second Empire. « Il y a bien peu de savants à qui la politique ait réussi, et la science y a toujours perdu. » Très attaché à l’Alsace, qu’il voit avec tristesse rattachée à l’Empire allemand en 1871, il conserve des liens avec la région stéphanoise. Une de ses filles épouse le constructeur mécanicien Jean-Claude Crozet, neveu de Benoît Fourneyron, et l’autre Jules Holtzer, directeur des Forges et Aciéries d’Unieux. Ce dernier aménage pour son beau-père un laboratoire dans l’usine pour la mise au point des aciers au chrome. Ses dernières années sont assombries par la mort prématurée de son gendre Holtzer puis par celle de son épouse. Boussingault fit nommer à l'Académie près de dix de ses collègues chimistes agricoles
Il a été élevé successivement aux divers rangs de la légion d’honneur de chevalier à grand officier en 1876. En 1895, Aimé-Jules Dalou a réalisé un groupe en bronze dédié à Jean-Baptiste Boussingault, où deux figures symbolisent la Science au service de l’Agriculture, installé square du Général Morin à Paris. Un cratère de la Lune porte le nom de Boussingault, en hommage à ce passionné des volcans.