Shiitaké | |||||||||
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Classification | |||||||||
Règne | Fungi | ||||||||
Division | Basidiomycota | ||||||||
Classe | Agaricomycetes | ||||||||
Sous-classe | Agaricomycetidae | ||||||||
Ordre | Agaricales | ||||||||
Famille | Marasmiaceae | ||||||||
Genre | Lentinula | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Lentinula edodes (Berk.) Pegler, 1976 | |||||||||
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Lentinula edodes, appelé shiitaké ou shiitake (シイタケ, 椎茸?) et aussi lentin des chênes, est un champignon comestible poussant en Extrême-orient sur le bois de divers feuillus, et qui tire son nom de l'arbre shii (椎, Castanopsis cuspidata, synonymes : Pasania c., Shiia sieboldi) qui est son hôte historique. Ce dernier est un arbre majestueux à très petites feuilles, de la famille des Fagaceae, voisin du chêne et du châtaignier (Castanopsis signifiant « faux châtaigner »).
Ce champignon est cultivé depuis plus de 1 000 ans. Il est appelé xiānggū (香菇 champignon parfumé ) en chinois. Le premier écrit de la culture de shiitake peut être tracé à Wu Sang Kwuang, né dans la période de dynastie Song (960-1127 A.D.). Cependant, quelques documents font état d'une consommation du champignon non cultivé dès 199 A.D.
Dans la langue de Yamato, le mot take (タケ?) désignait un kami, végétal divinisé par la religion animiste, symbole de vitalité et de croissance spectaculaire, capable de faire pousser « comme un bambou » ou « comme un champignon ».
On lui a fait correspondre deux caractères (sinogrammes) importés de Chine : 竹 (bambou) et 茸, qui représente une « oreille végétale », espèce large incluant notre oreille de Judas (les champignons noirs des restaurants) et quelques autres espèces affines dont les Asiatiques sont très friands. Dans les deux pays ce mot a pris par la suite le sens large de champignon, réservé au Japon aux mots composés (japonais : jukugo, 熟語) comme shii-take, à la différence du mot kinoko (きのこ, 木の子?, lit. enfant de l'arbre, rejeton) qui désigne tous les champignons en général.
Il est cultivé en Chine et au Japon depuis fort longtemps, à en juger par sa présence sur des estampes et paravents datant du début de la période Edo. Traditionnellement cultivé sur des branches mortes de feuillus percées de trous dans lesquels on introduit du mycélium (blanc à champignon) ou sur rondins de bois, et aujourd'hui le plus souvent sur des coussinets de compost à consistance de liège, pré-ensemencés. On les plonge dans l'eau froide pour accélérer la fructification. C'est le champignon le plus cultivé (frais ou séché) en Asie.
Il est à présent vendu à l'état frais sur les marchés d'Europe et même cultivé en France, où son orthographe a été francisée.
Le shiitaké a des affinités avec notre banal mais immangeable « lentin tigré » (Lentinus tigrinus). Pour cette raison, Berk. le baptisa edodes (qui signifie « comestible ») en 1878 sous le basionyme d'Agaricus edodes. Il fut recombiné par Singer en 1941 en Lentinus edodes (Lentin comestible), mais les hyphes qui le composent s'étant trouvées être dimitiques, Pegler l'a déplacé en 1976 dans le genre Lentinula.
Les noms scientifiques japonais, dits nihon-gakumei (日本学名?) ou wamei (和名?), n'étant pas de construction binominale, seul l'usage des katakana (correspondant à nos italiques), rendu obligatoire depuis 1981, signale qu'il s'agit d'un taxon. Les noms vernaculaires, littéraires et commerciaux étant écrits, soit en kanji, soit en hiragana.
Le rang de genre, quant à lui, est signalé par l'adjonction du caractère 族 (zoku?) après le nom spécifique. Il en est de même pour la famille 科 (ka), etc.
shiitake (シイタケ?) est donc l'espèce type du genre shiitake-zoku (シイタケ属?), Lentinula.
La double nomenclature scientifique (internationale et nationale) est en usage dans de nombreux autres pays où la romanisation ou la lecture du latin sont par trop exotiques. Pour les espèces les plus populaires, elle permet en outre de conserver un précieux patrimoine culturel et littéraire, voire poétique, et rend parfois des services scientifiques inattendus pour assurer la pérennité du nommage de certains taxons dont le nom latin change sans cesse, ou au contraire d'offrir un « nom de travail » provisoire au taxinomiste en attendant la publication d'un nouveau binôme. Toutefois, malgré son statut officiel à l'échelon local, le nom scientifique national n'a qu'un usage limité au pays où à la zone linguistique correspondante. Il ne remplace en aucun cas le nom scientifique international ou nom latin (japonais : ラテン名), qui reste la seule nomenclature permettant une communication universelle.