En architecture, un loft est un logement constitué d'espaces entièrement ouverts. Celui-ci est réalisé, par définition, dans un ancien atelier, entrepôt ou usine. Ce choix permet d'obtenir des volumes dégagés et éclairés, le plus souvent, par des fenêtres ou verrières percées dans les murs ou dans le toit (« sheds »). De plus, le loft garde l'empreinte, le souvenir visible de son ancienne destination (poutrelles métalliques dans une ancienne usine, voûtes dans une ancienne chapelle etc.). Une telle habitation sous-entend également des réferences artistiques, soit dans la décoration, soit dans l'esprit des occupants.
Changement de destination, grands espaces, lumière, mémoire de l'ancienne occupation et ambiance artistique sont donc les caractéristiques du loft.
L'occupation d'anciens locaux commerciaux ou industriels est apparue à la fin des années 1970 aux États-Unis. Certains artistes ont ainsi investi des usines et entrepôts désaffectés, dans lesquels ils trouvaient, à moindre coût, l'espace et le volume nécessaires à leurs créations.
Situé initialement dans des friches industrielles peu attractives, cet habitat a rapidement attiré des galeries, restaurants et bars « branchés », connectés à la vie artistique underground. Le processus de la spéculation immobilière a pris alors le relais, apportant une clientèle aisée. Ces quartiers virent alors arriver les yuppies (« young urban professionals ») et dinkies (« double income no kids ») amateurs de ces espaces rénovés et non conformistes.
Le phénomène des lofts s'est répandu en France, à une échelle plus réduite, dans les années 1980 pour culminer avec la crise immobilière de 1990. Les lofts se sont concentrés dans les grandes agglomérations, dans lesquelles existait une clientèle et une vie artistique.
Les quartiers artisanaux ou industriels furent les premiers investis, 17e, 18e, 19e arrondissement de Paris (petites industries), quartier de la Bastille (artisanat du bois), quartier du sentier. Les villes périphériques suivirent le mouvement avec quelques années de décalage, principalement à l'est de la capitale: Ivry-sur-Seine, Montreuil, Bagnolet, Pantin.
Le phénomène fut cependant limité par le coût de l'immobilier et les contraintes techniques et règlementaires imposées par l'administration.
Transformer et aménager un ancien local industriel en appartement à usage d'habitation permanente peut s'avérer parfois onéreux. Ce genre de construction, initialement accessible, est donc réservé aujourd'hui à une population plutôt aisée.