La maladie de Newcastle, aussi appelée « pseudopeste aviaire », « pneumoencéphalite aviaire » ou « maladie de Ranikhet », est une zoonose des oiseaux, due à un virus.
La morbidité et la mortalité varient fortement selon la virulence de la souche, l'immunité et l'état de l'animal et d'autres facteurs environnementaux.
Sous le nom générique de « peste aviaria » (ou "peste aviaire"), elle a longtemps été confondue avec l'Influenza aviaire ou grippe aviaire, voire avec le choléra des poules. Elle peut encore être facilement confondue avec la grippe aviaire dont les symptômes sont identiques. Seule l'analyse en laboratoire permet de poser un diagnostic fiable. Des tests plus pratiques sont attendus sur le marché.
Comme ce fut le cas pour la peste (ou grippe) aviaire, les vétérinaires pensent d’abord que la maladie est d’origine bactérienne.
En 1901, Centanni et son élève Savonuzzi constatent que l’agent pathogène de cette zoonose (encore confondu avec la grippe) traverse un filtre en terre poreuse, et qu’on ne peut le cultiver en milieux artificiels comme une bactérie. Ils concluent qu'il s’agit donc d’un agent différent et bien plus petit.
Peu après la découverte du virus Influenza A de la grippe aviaire, en 1926 lors d’une épizootie qui décime les poulaillers des Indes néerlandaises, Kraneveldt décrit la maladie de Newcastle ou « pseudo - peste aviaire », avant Doyle qui décrit la maladie à Newcastle-upon-Tyne. Ils devinent tous deux qu’elle diffère de la peste aviaire, mais le virus ne sera identifié qu’en 1955 et classé dans la famille des Paramyxoviridae, genre Avulavirus.
En 1959, on distingue l’Influenza aviaire HP (hautement pathogène) de la maladie de Newcastle qui pour ses formes Hautement pathogènes, est parfois qualifiée de « maladie de Newcastle forme exotique » (MNFE) ou « maladie de Newcastle forme vélogénique viscérotropique ».
![]() | Comme la grippe, la maladie de Newcastle est à déclaration obligatoire, et suivie par l'OIE. |
Le virus naturel est probablement diffusé par les oiseaux migrateurs, mais les épizooties chez la volaille semblent liées aux pratiques avicoles. L’ACIA, comme la plupart des experts estime que la première source de diffusion du virus sont les personnes travaillant dans le secteur de la volaille dont les acheteurs de volaille, livreurs d’aliments pour animaux ou les aviculteurs eux-mêmes. : Le virus, très résistant, est facilement véhiculé sur leurs habits, sous leurs chaussures, sur leurs instruments ou véhicules.
Dans les pays riches, la maladie est surveillée chez la faune sauvage où elle semble poser moins de problème que dans les élevages.
Les oiseaux sauvages peuvent être très exposés aux virus via le lessivage des eaux de nettoyage des poulaillers et surtout via l’épandage de fientes contaminées sur les champs agricoles où se nourrissent de nombreux oiseaux. Le co-compostage des excréments (dont de pigeons) dans de bonnes conditions réglerait le problème, mais il est rarement pratiqué. (les fientes seules sont trop riches en nutriment pour être composées, il faut les mélanger avec des végétaux, du bois en mettant le tas de compost à l'abri des oiseaux).
Le risque sanitaire est réputé nul à quasiment-nul pour l’Homme qui n'est pas censé être sensible au virus.
Le virus n’a donc pas d’incidence importante sur la salubrité des produits de la volaille et des œufs - pour la consommation humaine - bien que les œufs d’oiseaux malades perdent rapidement une partie de leurs qualités.
La littérature signale cependant quelques cas de conjonctivite induites chez l’homme (conjonctivite à bacille de Weeks) lorsqu’exposé à une forte concentration du virus, ou suite à des contacts répétés et proches avec des oiseaux malades ou des produits contaminés. Les aviculteurs doivent éviter la formation d’aérosols (par brumisation d'eau sur les substances sèches susceptibles de produire de la poussière par ex), la contamination de yeux et des muqueuses.
C'est via les impacts économiques pour la filière avicole et les pertes dans les basses-cours familiales des familles pauvres ou isolées que le virus affecte l'Homme. Dans les pays pauvres la maladie prive les familles de leur première source de protéines, et dans les pays riche elle induit des coûts élevés : la Californie et ses producteurs de volaille industrielle ont par exemple été touchés de 1971 à 1973 par une forme très pathogène du virus. Il a fallu dépenser 50 millions de dollars US pour éliminer près de 12 millions d’oiseaux infectés dans cet état, ce qui n’a pas empêché le virus d'y réapparaître en 2002 avant de diffuser en Arizona, au Nevada et au Texas, engendrant de nouvelles mesures coûteuses pour son contrôle (recherche, élimination, vaccination et suivi).