Un module est une appellation désignant un ensemble de formats de données audio numériques que l'on compose à l'aide d'un logiciel d'édition, plus communément appelé tracker ou sound tracker.
La différence majeure avec les formats audio récents comme MP3, OGG ou AAC est que la musique est fabriquée au fur et à mesure qu'elle se joue en combinant pistes, partition, et instruments. La différence avec les Chiptunes qui sont aussi des modules est que les instruments ne sont pas générés synthétiquement par le processeur.
En 1987, Karsten Obarski crée son premier logiciel d'édition musicale sur l'ordinateur Amiga de Commodore : Ultimate Soundtracker en utilisant un nouveau format audio qu'il crée : le module.
À l'époque, les deux seules manières de faire de la musique numérique sont soit d'utiliser les processeurs audio des machines en les programmant, soit de composer au format MIDI. La première manière est rébarbative même pour un programmeur, et la deuxième demande un gros investissement financier pour obtenir une bonne qualité en sachant pertinemment que le rendu dépend de la machine.
Karsten Obarski choisit une troisième voie : générer de façon logicielle l'ensemble du signal audio numérique pour le transmettre à un système chargé de reproduire le son. C'est a priori la méthode la plus lourde, mais en générant le flux de données numériques au fur et à mesure de la lecture, cela ne demande que peu de mémoire. Le format devient alors indépendant des puces électroniques de la machine et permet aux musiciens de travailler sur un format plus souple et plus intuitif.
Le format utilise quatre principaux éléments :
La partition représente une phrase rythmique formée de quelques mesures. Elle identifie la succession des notes de musique jouées par un instrument à un moment précis. Originairement, il est possible de placer 64 notes à la suite pour chaque canal dans une partition. Les partitions peuvent être répétées ou jouées dans un ordre défini dans une séquence de partition, et permettent au musicien de créer le morceau de musique finale. Cette structure existe aussi dans les partitions de musique.
Un instrument est constitué principalement d'un échantillon sonore (sample) et d'informations caractérisant cet échantillon, ainsi que la manière dont il sera joué. On trouve par exemple son nom, dont l'utilisation a grandement été détournée par les musiciens pour faire de l'ASCII Art et ainsi afficher des commentaires à travers l'interface graphique des trackers.
Les canaux' sont liés et regroupés dans une partition. Le nombre d'instruments pouvant être joués en même temps dépend du nombre de canaux. Une exception existe et est possible via les effets selon le format du module. Originairement, il n'était possible de n'avoir que 4 canaux, 2 à droite et 2 à gauche. Les versions suivant des trackers ont permis d'atteindre 128 canaux, de pouvoir les mixer entre eux et de choisir leur Balance audio.
Des effets peuvent être ajoutés à chaque note et sur chaque canal. Ils permettent par exemple d'effectuer des modifications sur le son ou sur la lecture de la partition. Voici quelques exemples d'effets classiques :