Musée Picasso | |
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Informations géographiques | |
Coordonnées | |
Pays |
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Localité | Paris |
Informations générales | |
Date d'ouverture | 1985 |
Nombre d'œuvres | plus de 5 000 |
Informations visiteurs | |
Adresse | Hôtel Salé, 5 rue de Thorigny, 3e arrondissement de Paris |
Site internet | musee-picasso.fr |
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Le musée Picasso est un musée de Paris consacré à l'œuvre de Pablo Picasso, créé en 1985 dans l'hôtel Salé, un hôtel particulier du Marais, dans le 3e arrondissement.
L’hôtel Salé, autrefois ironiquement qualifié de « maison du bourgeois gentilhomme » en référence à la comédie de Molière, est construit entre 1656 et 1659 par Jean Boullier de Bourges, pour le compte de Pierre Aubert de Fontenay, gentilhomme tourangeau et son épouse, Marie Chastelain, propriétaire d’un terrain de 3 700 m² acquis auprès des Hospitalières-Saint-Gervais. L’ancien laquais, ambitieux et vaniteux, s’enrichit en tant que fermier des gabelles (il perçoit l’impôt sur le sel). L’hôtel conserve le surnom de « salé » après sa ruine, provoquée par le procès de Fouquet en 1661.
L’édifice compte quelques locataires célèbres, parmi lesquels l’ambassadeur de Venise (entre 1668 et 1688), François de Neufville, duc de Villeroy et maréchal de France, qui se charge de la décoration intérieure. L’hôtel, mis en vente par adjudication, est ensuite acquis par Nicolas Le Camus (premier président de la Cour des aides) par adjudication en 1728, puis revendu à Philibert Thiroux de Chammeville en 1756. À son décès, en 1771, c’est sa fille et son gendre, Louis Leclerc, marquis de Juigné, qui en héritent. Ils ne l'habitent pas. Ils l'ont loué au marquis de Luzerne ancien ministre de la Marine. Ces deux familles ont émigré. Saisi à la Révolution française comme bien d’émigrés, l’édifice devient le dépôt national littéraire dans lequel seront rassemblés les ouvrages provenant des couvents environnants. Par la suite vendu au citoyen Robert Morel pour le citoyen Louis Nicolas Aubry ; celui-ci le revendit le 26 messidor an VI (14 juillet 1798) au citoyen Roussille Morainville originaire de Valuéjols dans le Cantal (acte de vente établi par les Notaires Maistre et Tirou).
Propriété de la famille Roussille, l’hôtel abrite plusieurs institutions, dont la pension Ganser et Beuzelin qui aura pour élève Balzac en 1815, puis l’École centrale des Arts et Manufactures, depuis 1829 (bail authentique signé le 13 janvier 1829).
Ce bail, qui dura jusqu'en 1884, fut ensuite remplacé par une autre location au bronzier d'art : "Henri Vian" (grand-père de Boris Vian), qui en fit son domicile et y créa une salle d'exposition de ses œuvres. Entre temps, le 27 février 1916, décède Mademoiselle Marie-Lucie Roussille née en 1848. Elle était l'unique propriétaire de toute la fortune des Roussille. Par son testament du 12 août 1915, elle donne l'exclusive propriété de l'Hotel Salé à son petit-neveu : Gabriel Lamouroux, dont elle fait son légataire universel et exécuteur testamentaire pour le partage des autres biens.
Gabriel Lamouroux avocat à Mauriac Cantal, nouveau propriétaire de l'Hôtel Salé, eut le mérite d'en réparer toutes les toitures, et, après le départ des Vian pour la Gironde, de trouver un nouveau locataire. Ce fut la ville de Paris pour l'École (parisienne) des Métiers d'Arts.
Gabriel Lamouroux décède le 3 novembre 1962 et le 24 mars 1964, ses héritiers et certains de ses locataires furent convoqués au Tribunal de Grande Instance de Paris, pour y entendre la lecture de l'Ordonnance d'expropriation de l'Hôtel (la ville voulait y faire le Musée du Costume). La décision de la justice, contestée par les victimes, fut confirmée le 3 février 1966 par un jugement du Tribunal des expropriations.
La ville de Paris ne créa pas le Musée du costume, mais, après le décès du célèbre peintre Picasso, elle céda l'Hôtel Salé au gouvernement qui en fit le Musée Picasso (inauguré en 1985).