OMV a connu un développement considérable ces dernières années, opérant une véritable mutation. Son chiffre d'affaires est passé de 15,58 milliards d'euros en 2005 à 18,97 en 2006, soit une hausse de 21,7 %. Son bénéfice net, après taxes et distribution aux minoritaires, augmente moins rapidement, de 1,25 milliard d'euros en 2005 à 1,38 en 2006, soit une hausse moins forte de 10,4 %. Cette évolution fait baisser légèrement la profitabilité d'OMV, de 8 % à 7,2 % sur un an. Le raffinage et la commercialisation de produits pétrochimiques sont historiquement et demeurent l'activité centrale de l'entreprise autrichienne, représentant 85,6 % de son chiffre d'affaires en 2006.
Sa dette s'accroît nettement, passant de 126 millions en 2005 à 630 en 2006. Cependant, le niveau de dette a fortement varié depuis 2002, tant à la hausse qu'à la baisse. Cette augmentation de la dette du groupe est très relative, car si celle-ci s'est accrue, OMV a également changé de dimension sur le plan international, via avec de nombreuses acquisitions à l'étranger.
Ces résultats sont notamment la conséquence d'une croissance externe et de l'intégration dans ses propres comptes des entreprises achetées récemment et filialisées.
OMV fonde sa stratégie internationale sur la croissance interne hors d'Europe, par l'exploitation de champs pétrolifères, et par croissance externe en Europe, en particulier en Europe centrale et orientale. Ainsi, OMV a candidaté sans succès (avec le hongrois MOL) pour la vente par le gouvernement polonais de 18 % de PKN Orlen en 2001 et a échoué dans sa proposition de fusion. La même année, OMV est une candidate malheureuse à une prise de participation dans Hellenic Petroleum à l'occasion d'une privatisation partielle. En 2006, OMV et l'électricien autrichien Verbund devaient fusionner pour créer un leader en Europe centrale, mais les négociations n'ont pas abouties. Récemment, OMV a manifesté son intérêt pour la raffinerie serbe NIS (Naftna Industrija Srbije) à l'occasion de sa privatisation partielle, perpétuant sa stratégie de développement régional, mais celle-ci profite au partenaire objectif d'OMV, Gazprom.
Les principales participations et succès d'OMV à l'étranger sont :
OMV est actionnaire minoritaire historique de MOL et effectuent leurs achats de pétrole à la Russie en commun . En septembre 2007, OMV manifeste son intention de prendre le contrôle du hongrois MOL, et porte sa participation initiale de 10 % à 18,6 % en juin puis 20,2 % dans la foulée en achetant des actions sur le marché boursier. L'autrichien propose 14 milliards d'euros pour 80 % du capital. Devant l'hostilité de la direction de MOL et du gouvernement hongrois qui considère cette tentative d'OPA comme hostile, OMV renonce à sa tentative, malgré le fait que le droit européen soit en faveur de l'initiative d'OMV.
OMV détient 45 % de la co-entreprise Bayernoil, sise à Ingolstadt, active dans le raffinage et la distribution dans le sud de l'Allemagne, qui produit 262 000 barils/jour, ce qui en fait l'une des plus importantes raffineries allemandes après celle de Karlsruhe (285 000 barils/jour).
À l'occasion de la privatisation de Petrom par le gouvernement roumain en décembre 2004, OMV en acquiert 51 % des actions (cession et augmentation de capital), pour 1,5 milliards d'euros, l'État roumain en conservant directement et indirectement 40,75 %. Outre ses réserves d'hydrocarbures et ses raffineries, Petrom ouvre la voie à l'entreprise autrichienne en Moldavie, Serbie et Bulgarie dans le domaine de la distribution. C'est cette prise de participation qui fit changer OMV de dimension, en donnant au groupe une assise véritablement centre-européenne avec une position dominante.
Société publique turque, privatisée en 2000, OMV acquiert 34 % de Petrol Ofisi pour 780 millions d'euros auprès du groupe privé Dogan Holding, qui cherchait un partenaire stratégique. Petrol Ofisi dispose du premier réseau de distribution en Turquie. Aujourd'hui, le pétrogazier autrichien possède 39,6 % des actions.