Oms en série est le cinquième roman de Stefan Wul et l'avant-dernier roman de l'auteur paru en cette riche année 1957. Le roman se compose de trois parties divisées en chapitres parfois très courts. Le découpage du roman en parties distinctes permet à l'auteur de faire le récit d'événements qui peuvent être distants de plusieurs années.
Ce roman a été classé parmi les chefs-d'œuvre de la science-fiction dans les ouvrages de références suivants :
Stefan Wul défend dans Oms en série une vision dynamique des civilisations qui auraient besoin d'une certaine forme d'adversité pour maintenir leurs forces vives en éveil. Pour l'auteur, les civilisations ne semblent avoir une chance de perdurer que par la stimulation et l'émulation que procure la confrontation à d'autres civilisations ou à un environnement hostile.
Ainsi, Stefan Wul présente les Oms comme les descendants barbares d'une civilisation très avancée qui a peu à peu décliné après être arrivée à des sommets de confort technologique. Parallèlement, après avoir éliminé tous les dangers potentiels de la vie sur leur planète Ygam, la civilisation draag souffre d'une forme de sclérose que seule la révolte des Oms permet finalement d'éviter.
Comme le rappelle Laurent Genefort dans sa préface aux Œuvres complètes de Stefan Wul, « Le héros wulien n'est pas en conflit avec son milieu ; il le découvre, le comprend, s'en fait un allié. » Oms en série précise encore la teneur de cette étroite relation de l'homme à son milieu : si l'homme n'est pas en conflit avec son milieu, il a besoin de sa relative adversité pour entretenir sa vigilance et sa réactivité.
Dans ce contexte, la lecture d'Oms en série ne manque pas de faire penser à l'émulation idéologique et technologique qu'avait induits l'opposition politique des blocs est et ouest pendant la Guerre froide, période durant laquelle Stefan Wul écrivait son roman.
Comme dans nombre de ses autres romans, Stefan Wul utilise le corps et ses ressources dans son intrigue. Ici, l'électricité des muscles humains reliés en série servent à alimenter le système de défense anti-aérien des Oms, dans Niourk, ce sont les cellules grises qui développent leurs capacités grâce à la radioactivité et font passer l'homme à un nouveau stade de son évolution mentale, tandis que dans Retour à « O » et Le Temple du passé, le corps humain ou animal est le milieu même dans lequel évoluent les protagonistes.
Le récit inventé par Stefan Wul n'est pas sans rappeler l'histoire de l'esclave gladiateur Spartacus et de la révolte qu'il mena contre Rome, l'augmentation importante de la masse des esclaves constituant peu à peu une force politique n'attendant plus qu'un chef charismatique pour se soulever contre son oppresseur. Alors que la révolte de Spartacus échoua, Stefan Wul donne à ses protagonistes la chance d'un nouveau départ.
Le roman de Stefan Wul fut adapté à l'écran sous forme de long-métrage animé intitulé La Planète sauvage, réalisé par René Laloux sur des dessins de Roland Topor. Le film fut présenté à Évreux en 1973 et certains journalistes virent dans le scénario une métaphore historique du Printemps de Prague, ce que démentit plus tard l'auteur.