Ratier était au début du XXesiècle une entreprise d'ébénisterie qui, au moment de la guerre de 14-18, se spécialisa dans la réalisation d'hélices d'avions pour l'aviation française, puis réalisa les hélices utilisées par l'Aéropostale ainsi que pour tous les grands raids réalisés pendant les années 1930. L'usine, créée à Malakoff fut ensuite transférée à Montrouge. Une grosse partie de son travail portait sur la sous-traitance pour Citroën pour la fabrication de la Citroenette, une voiture d'enfant à pédale. Paulin Ratier réalisa une voiture à hélice qui ne resta qu'à l'état de prototype.
Une voiture de rallye fut réalisée et gagna de nombreux rallyes, ainsi que le Bol d'or, à l'époque où le Bol d'or était couru en voiture comme à moto. L'usine de Figeac fabriqua pendant la deuxième guerre mondiale des vélos.
Après la guerre, l'entreprise Ratier récupéra des pièces de motos BMW et reprit la marque CEMEC, puis conçut sa propre moto, dont la conception avait de nombreux points communs avec la BMW. Le général de Gaulle avait d'ailleurs équipé son escorte présidentielle de motos Ratier. Il n'y eut guère plus de 1 200 motos fabriquées, l'État n'ayant pas renouvelé les contrats.
Les usines Ratier, établies à Figeac, réalisent actuellement des pièces d'aviation, en particulier pour les Airbus.
Historique
1904 : Création de la Société Ratier par Paulin Ratier, artisan ébéniste qui veut fabriquer les premières hélices d’avion en bois.
1908 : Paulin Ratier s’associe à Bernard Montet (ingénieur Arts & Métiers), Ratier fabrique les hélices du Breguet XIV
1914-1918 : Avec la guerre, les commandes en hélices explosent et les délais doivent être réduits. Ratier décide donc d’ouvrir une nouvelle usine à Figeac en 1917 dans une ancienne scierie. Il choisit Figeac pour la richesse des ressources en bois de la région, nécessaire à la fabrication des hélices.
1919-1929 : Après la fin de la guerre, l’industrie de l’aviation n’est pas très florissante et une diversification des activités s’impose. Ratier se lance dans la fabrication de jouets, d’appareils électriques et de téléphones. Dans un même temps, les hélices à pales métalliques apparaissent et Ratier dépose un brevet d’hélice à pas variable en vol, ce qui propulse Ratier parmi les meilleurs héliciers mondiaux.
1939 : Ratier équipe 90 % de l’aviation française, détient 63 records du monde, 32 licences à l’étranger et possède des succursales en Algérie, en Suisse et au Maroc. L’entreprise compte 500 salariés.
1941 : Les commandes pour l’aviation diminuent fortement et Ratier se lance dans la fabrication de bicyclettes.
1949-1950 : La société traverse une crise à cause du manque de commande. Les effectifs redescendent en dessous de 100 salariés.
1951-1961 : Une conjoncture exceptionnelle permet à l’entreprise de se diversifier et de multiplier par 10 le nombre de salariés. G. Forest prend la direction de la société et ouvre à Capdenac, non loin de Figeac une usine de fabrication de machines outils (actuellement Forest-Line)
1961 : Les programmes se multiplient en tant qu’hélicier avec le Transall et l’Atlantic notamment et Ratier se lance en tant qu’équipementier avec les commandes de vol de la Caravelle
1968 : Ratier se lance dans la fabrication d’hélices et ventilateurs de sustentation
1970 : Ratier participe au programme Airbus pour fabriquer des commandes de vol
1980 : Ratier lance des hélices en composites en collaboration avec Hamilton Sundstrand et multiplie les projets avec Airbus, Eurocopter, Bombardier, ATR…
Début 1990 : Hamilton Sundstrand rentre au capital de Ratier-Figeac avec 20,5% de parts .
1998 : Hamilton Sundstrand acquiert 100 % du capital
2001 : Ratier-Figeac décroche la fabrication complète pour la 1re fois d’un système complet avec la commande en profondeur de l’A380
2003 : Ratier-Figeac obtient le développement et la fabrication des hélices de l’A400M
2007 : Ratier-Figeac devient le site d'excellence (et unique site de fabrication) d'hélices du groupe Hamilton Sundstrand. Le transfert se terminera fin 2008.