Roberto Esposito | |
Philosophe occidental | |
Philosophie contemporaine | |
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Naissance | 1950 à Naples |
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Nationalité | italienne |
Principaux intérêts | philosophie morale, philosophie politique |
Idées remarquables | L'impolitique |
Œuvres principales | Communitas, Immunitas, Bios |
Influencé par | Michel Foucault |
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Roberto Esposito (né à Naples en 1950) est un philosophe italien, spécialiste de philosophie morale et politique.
Roberto Esposito enseigne l’histoire des doctrines politiques et la philosophie morale à l’Istituto italiano di Scienze Umane de Florence et de Naples et à la Faculté de Sciences Politiques de l’Istituto Orientale de Naples (Italie), dont il est également directeur du Département de Philosophie et Politique.
Il est co-directeur de la revue Filosofia Politica depuis sa fondation, en 1987, et l’un des membres fondateurs du centre pour la recherche sur le lexique politique européen, dont le siège se trouve à Bologne.
Il est par ailleurs consultant éditorial et scientique de la revue MicroMega, dirige la collection de philosophie politique « Teoria e oggetti » des éditions Liguori, la collection « Storia e teoria politica » des éditions Bibliopolis, la collection « Comunità e Libertà » des éditions Laterza et co-dirige aussi la collection « Per la storia della filosofia politica » pour l’éditeur Franco Angeli. Il occupe, en outre, la fonction de consultant en philosophie pour les éditions Einaudi.
Enfin, il est membre du comité scientifique international du Collège international de philosophie.
Ses ouvrages sont traduits en plusieurs langues (français, allemand, anglais, espagnol, portugais).
Communitas est une tentative conceptuelle de redéfinir l’idée de communauté, hors de toute référence aux communautarismes passés et présents, en privilégiant plutôt les auteurs – de Rousseau à Kant ou à Heidegger – chez lesquels prévaut une conception de la communauté en tant que loi commune de l’« être ensemble », mais aussi la conscience tragique de ce qu’elle a d’irréalisable d’un point de vue politique.
Immunitas est une lecture biopolitique des conflits au sein du « corps social ». Ce livre poursuit le travail de creusement théorique commencé dans Communitas et place la catégorie de l’immunité au centre de cette réflexion sur ce qui désagrège la société et comment politiquement celle-ci se défend.
Bios est une relecture, à partir de Michel Foucault, de l’histoire de la pensée biopolitique à la lumière du concept d’immunité (l’immunitas étant une « protection négative de la vie »). C’est une mise en question de la philosophie elle-même.
Le présupposé de sa recherche philosophique est que le lexique traditionnel de la politique s’est épuisé et qu’il est nécessaire de lui trouver de nouvelles formulations. Il ne s’agit pas néanmoins d’abandonner définitivement les mots de la philosophie politique occidentale, mais de les appréhender d’un point de vue historique et théorique de manière à mettre en évidence leur aspect jusqu’alors « impensé ». Il en résulte un éventail d’interprétations qui se situent au croisement de divers champs conceptuels et linguistiques : philosophie, anthropologie, littérature, théologie.
À travers l’analyse des catégories politiques élaborées par les classiques de la pensée moderne et contemporaine (de Machiavel à Carl Schmitt, de Hannah Arendt à Simone Weil, et de Georges Bataille à Leo Strauss), il a souligné les limites du politique, en tant qu’organisation qui se confronte nécessairement au caractère irréductible de la forme vivante.
Sa trilogie, Communitas, Immunitas et Bios, est tout à fait représentative d'une pensée qui, en France, est en résonance avec les travaux de Jean-Luc Nancy, avec lequel il a collaboré à plusieurs reprises.